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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 16:17

Le mois de juillet ne va pas déroger à la règle de l’année, il pleut assez souvent.

Seul le mois d’avril est inférieur aux moyennes mensuelles.

Heureusement, la vigne n’est pas en retard et elle est dans un état sanitaire parfait ; ce qui n’est pas le cas tous les ans quand la pluie s’invite dans la saison.

La conséquence de tout cela, c’est qu’avec la fraicheur dans les sols et des températures souvent assez chaudes, l’herbe n’arrête pas de pousser.

Il y a quelques semaines, j’avais dit ici-même que la première façon de labour ne s’était pas forcément bien passée cette année car les sols étaient encore lourds au moment où l’herbe semblait atteindre un point de non-retour. Il avait donc fallu travailler les sols dans des conditions peu favorables.

Evidemment, c’est un choix dicté par les évènements que nous sommes obligés de payer maintenant en faisant une nouvelle façon de travail du sol.


C’est plus ou moins la première fois depuis le début de notre aventure qu’on est obligé de repasser des outils sous les rangs pour supprimer l’herbe à cette saison.

Pour l’occasion, nous avons opté pour des lames « intercep » montées directement sur nos décavaillonneuses, en lieu et place des versoirs traditionnels.

Je me suis faite mainte fois l’écho de Jean-Michel dans son admiration sans borne des décavaillonneuses Egretier.

Petit rappel pour ceux qui n’auraient pas suivi : l’appareil reste le même depuis 50 ans tout en étant encore une référence dans ce secteur. Les améliorations se sont greffées sur la base existante de sorte que les premières machines sorties il y a un demi-siècle peuvent être remises au goût du jour actuel sans aucune modification de structure. Connaissez-vous un autre exemple ? Imaginez la première DS des années 50 qui devient une DS5 actuelle en y ajoutant quelques aménagements !

Eh bien, la décavaillonneuse Egretier, celle-là même qui était déjà géniale dans l’esprit de mon mari, peut recevoir aussi des lames « intercep » et entrer dans la modernité des façons culturales superficielles.

Cette option n’est pas nouvelle mais je ne m’en étais jamais servie.

Et c’est vrai que je rejoins Jean-Michel dans son admiration. Le décavaillonnage devient alors une sorte de jeu d’enfant. La vitesse de travail est doublée, l’arrachage accidentel de souches est presque inexistant et donc la concentration nécessaire pour le chauffeur est bien diminuée.

Bref, c’est le bonheur !

J’ai pris en charge les vignes à 2 m avec mon petit chenillard.

Puis ce week-end, Jean-Michel est venu prêter main forte pour labourer les vignes à 1 m avec l’enjambeur. Ainsi, il n’oublie jamais totalement Pontet-Canet en se replongeant dans le même type de vignes étroites à peine sorti de son travail dans ce grand domaine…

Seule ombre au tableau samedi soir, la pluie qui est venue gâcher l’avancée merveilleuse de nos chantiers. D’une part, nous avons arrêté de travailler et d’autre part, l’herbe aura pu en partie se repiquer en étant remise en conditions humides.

Pour le premier point, c’est un peu la limite et la frustration de notre aventure. La double-vie que nous avons, nous oblige parfois à ne pas être là au moment le plus opportun et au contraire à ne pas pouvoir travailler alors que nous sommes disponibles mais que la météo en a décidé autrement.

Pour le second point, c’est aussi l’inconvénient des façons superficielles souvent présentées comme « La » solution de travail du sol.

On va vite mais, particulièrement au printemps, l’herbe a tendance à se repiquer instantanément car elle n’est pas retournée totalement comme c’est le cas avec un labour plus classique. Il faut donc passer et repasser souvent ce qui finit pas coûter plus cher en temps et en énergie.

Evidemment, pour ceux qui débutent le travail du sol après 20 ans de désherbage chimique et des vignes jeunes et bien droites, les interceps représentent une solution facile, surtout si le printemps est sec. Ils se disent alors, le travail du sol ? Facile !

Quand les vignes sont plus noueuses, le printemps humide et que l’accumulation du désherbant dans le sol s’estompe, les interceps montrent vite leurs limites et les solutions miracles n’existent pas.

Cela étant, ces outils nous auront permis de redonner cette année à nos vignes une tête de vigne (en bio) avec un peu d’herbe mais pas trop.


Cela sans stress et en bronzant ; même si le bronzage agricole n’est pas le plus esthétique qui soit…

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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