Il est une locale coutume inconnue de ma famille parachutée un peu par hasard à Sainte-Foy-la-Grande. Je l'ai découverte en rencontrant Jean-Michel, il y a longtemps déjà.
Il s'agit de manger le jour du 1er mai une omelette à l'aillet accompagnée d'un vin blanc doux pour éloigner les fièvres toute l'année ! Il est recommandé de consommer ce plat au petit-déjeuner.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, l'aillet est un jeune plant d'ail avant qu'il se mette à former la tête d'ail. A ce stade, l'aillet ressemble fortement à un poireau.
Au début, j'ai été surprise et même amusée par cette pratique très locale. Lorsqu'il y avait encore les grands-parents et ma belle-mère, je me pliais à cette coutume de façon un peu passive.
Lorsque la famille s'est agrandie, les enfants ont très vite pu goûter eux aussi à l'omelette et même sucer un peu de vin blanc sur un doigt trempé dans un verre.
Le plat est assez bon à manger et si en plus, c'est une condition pour ne pas avoir de fièvre pendant un an...
Après les disparitions dans la famille, nous avons conservé la tradition. Ainsi, tous les 1er mai, nous cuisinons une omelette à l'aillet accompagnée d'un Champ des Treilles liquoreux vieilles vignes.
Le plus spectaculaire, c'est de voir qu'il y a de nombreux repas d'omelettes organisés dans les villages alentours.
J'en ai sélectionné quelques unes au hasard de mes voyages dans la région.
Mon cœur penche toujours plus pour Margueron...
Je ne résiste pas à la tentation de faire part du menu ; car dans ce cas, l'omelette ne sera pas seule.
Les gourmands comme mon beau-père, peuvent même en consommer plusieurs. Il suffit de bien préparer son planning et de commencer chez ceux qui prennent leur petit-déjeuner à l'omelette en commençant chez les "lève-tôt", en passant par celle des pompiers, pour finir aux omelettes géantes des comités des fêtes à midi.
En y réfléchissant, on peut se demander s'il n'existe pas dans cette étrange pratique un fond de vérité. L'aillet à ce stade de sa pousse ne contient-il pas des principes actifs utiles à la conservation d'une bonne santé?
Il y a quelques années, j'aurais sûrement eu un avis tout autre. Depuis, les choses ont changé et j'ai appris à ne rien rejeter comme on le fait trop souvent. Dans le pire des cas, il n'y a aucun risque.
Par contre, quel intérêt y a-t-il à accompagner ce plat de vin blanc sucré? Les choses ne sont pas très claires. Certes, c'est le vin local traditionnel, mais cela ne permet pas de penser que l'on pourrait le faire prescrire par les médecins et rembourser par la sécurité sociale.
Quoi qu'il arrive, nous nous plierons une fois de plus bien volontiers à la tradition cette année.