Nos amis irlandais viennent de dire non au traité européen, au grand désarroi de nos politiques ; qui voudraient même leur faire changer d’avis.
Nous avions fait la même chose avant qu’on nous resserve le plat mais par procuration en utilisant simplement les services du parlement.
On demande donc de revoter jusqu'à obtenir le fameux "oui". Quelle leçon de démocratie et de respect des populations!!!
Je ne suis pas capable de dire si ce « non » irlandais est une bonne chose ou pas pour nous.
Par contre, il me semble évident qu’il y a un problème entre les citoyens européens et l’Europe.
L’idée de nos politiques, à la sortie de la deuxième guerre mondiale, était d’éviter un nouveau conflit entre nos nations. De ce point de vue là, on peut dire que c’est un succès.
Par contre, on a voulu créer les « Etats-Unis d’Europe » à l’instar des "Etats-Unis d’Amérique". La tache est ardue.
Tout d’abord, nos amis d’outre-atlantique ont plus de 2 siècles d’avance sur nous. Ce n’est pas rien.
Par ailleurs, leur unité s’est créée sur une guerre d’indépendance qui a fédéré les forces sous une même bannière. Chez nous, on a construit cette unité sur les ruines encore fumantes de la
guerre en unissant les anciens ennemis.
L’hymne américain rappelle ce passé de résistance et participe à la cohésion des individus dans l’intérêt collectif. L’hymne européen, imposé par les politiques met en avant les valeurs de générosité mais ne donne pas à un citoyen polonais, français ou irlandais le sentiment d’appartenir à une grande nation unitaire.
Cette construction européenne à marche forcée n’est pas comprise dans la réalité quotidienne.
On nous a rajouté une couche de découpage administratif au dessus d’un nombre déjà pléthorique de niveaux : commune, communauté de commune (j’en parlerai un jour), canton, département, région, état. Je pourrais ajouter le « secteur » des impôts qui n’est pas le même entre Margueron et Pauillac, tout en étant dans le même département. Il en existe sûrement d’autres.
Les domaines de compétence de l’Europe sont de plus en plus vastes mais de moins en moins liés aux réalités du terrain. L’Europe impose des textes aux états membres mais n’est pas capable d’en faire appliquer certains autres tels que l’autorisation des huiles végétales comme carburants.
Par contre, il faut l’autorisation de l’Europe pour que les restaurateurs puissent avoir le même taux de TVA que les Mac Do. Cela prend des années de tractations et de combines entre états.
Dans notre domaine, on nous demande de justifier tout écart, même minime, entre les superficies théoriques et celles plantées alors que dans les pays du Sud, on plante à tour de bras sans contrôle et sans sanction.
Au nom des susceptibilités nationales, on place chez Airbus deux personnes par poste au détriment de toute efficacité économique. On saupoudre la production des avions dans l’Europe entière puis on achemine les morceaux à grands renforts de milliards.
Toujours au nom de cette susceptibilité nationale, on conserve toutes les langues lors des débats. Il faut donc payer à l’année des milliers de traducteurs, qui je suppose doivent avoir les protections sociales parmi les meilleures du monde.
D’un autre côté, quand on entendait Jacques Delors parler anglais alors qu’il était président de la commission européenne, on pouvait comprendre l’intérêt des traducteurs !
Enfin, toujours au nom de cette susceptibilité nationale, ou des enjeux financiers, on maintient 2 parlements, un à Bruxelles et un à Strasbourg ; ce dernier n’est utilisé que quelques jours par mois. A chaque « transhumance » d’un parlement à l’autre, ce sont des milliers de personnes qu’il faut transporter avec tous leurs dossiers, donc beaucoup ne doivent que contenir leur prochain projet de vacances. On chauffe, entretient, agrandit des milliers de mètres carrés de bureaux à Strasbourg alors que Bruxelles pourrait largement suffire.
On paye des milliers de chambres d’hôtel à tout ce petit monde affairé.
Pour des raisons de géopolitique qui nous dépassent, on cherche à faire entrer en Europe de nombreux pays, même ceux qui objectivement
ne sont pas de culture européenne. On entame un processus d’adhésion alors que le peuple européen est ouvertement contre et on fait donc croire au pays en question qu’il a ses chances. C’est
idiot car au bout du compte, il y aura au moins un trahi et le sentiment de défiance sera long à dissiper.
Les exemples sont nombreux et pourraient remplir des pages au point de bloquer les ordinateurs des lecteurs de ce modeste article.
Non, cette Europe là, je ne l’aime pas et je ne suis pas la seule. Ce n'est pas l'Europe dont je rêve!
Les Européens veulent une Europe qui leur simplifie la vie et rende leur existence plus sure et plus douce.
C’est génial de pouvoir utiliser l’Euro, mais bientôt, il faudra 1 euro où il fallait 1 franc auparavant.
Avant d’aller plus loin, les responsables politiques européens devraient analyser les raisons de ces échecs au lieu de s’entêter à faire passer leurs textes par des voies plus « sûres ».
On ne fonde jamais rien de bon sur le mensonge et l’adultère.
C’est pourtant ce qu’essaient de faire nos élus avec l’Europe.