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7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 08:06

J’ai enfin trouvé la bonne idée pour devenir célèbre.

C’était là tout près de moi et je n’y pensais pas. Heureusement, mieux vaut tard que jamais.

En plus, c’est une idée qui va rendre service à l’humanité entière.

 

J’ai enfin trouvé comment faire venir la pluie. Eh bien, c’est très simple, cela tient en un seul mot : décavaillonneuse.

 

Je m’explique. Depuis plus d’un an, chaque fois que je souhaite installer les décavaillonneuses pour labourer mes vignes, il se met à pleuvoir. Ca marche à tous les coups.

Déjà l’an dernier, dès que je les ai sorties, il s’est mis à pleuvoir peu après, et ce pendant 4 mois. Nous nous sommes contraints à les utiliser mais l’herbe n’est jamais vraiment morte. Lorsque le beau temps est revenu, on était trop proche des vendanges. Il a fallu abandonner et récolter avec des herbes dans les rangs.

 

Cette année, c’est encore pire. Il suffit de prononcer le mot pour que la pluie arrive. 

Ce week-end en fut encore un magnifique exemple.

 

Cela fait maintenant des mois que nous attendons de pouvoir décavaillonner les vignes. J’en ai parlé souvent sur ce blog.

Avec le retour du beau temps depuis quelques jours, j’ai cru que le moment était enfin venu de pouvoir redonner aux vignes un air de propre en faisant un sort définitif aux herbes en tous genres qui s’y sont développées.

 

Nous avons donc attelé nos outils. Jean-Michel et l’enjambeur pour les vignes à 1 mètre, moi et le tracteur interligne pour les vignes à 2 mètres.

Nous en rêvons depuis des mois. Notre désir est devenu réalité. Après quelques réglages, les charrues ont enfin pu retourner des milliers de pieds d’herbe.

Le sol était parfait, ni trop sec, ni trop humide. Rang après rangs, on commençait à voir les vignes devenir propres.

 

Samedi soir, un grand élan d’optimisme avait envahi le Champ des Treilles.

Les prévisions d’avancement étaient déjà faites pour le lendemain et les jours suivants.

Malheureusement, dans la nuit, un gros orage est venu contrarier nos projets.

24 mm de pluie qui s’ajoutent à ceux déjà tombés.

On n’avait pas besoin d’eux pour que le mildiou se sente en confiance. La situation déjà difficile ne va pas s’arranger.

Mais en plus, il va y en avoir pour plusieurs jours avant de retrouver des conditions de sol correctes pour pouvoir envisager de labourer.

D’ici là, un nouvel orage aura peut-être redonné suffisamment d’humidité au sol pour repousser les travaux.

L’herbe, elle ne connaît pas de répit.

 

La parade à cet état de fait est d’atteler les charrues sans en avoir parlé au préalable pour prendre la pluie de vitesse.

 

Mais à contrario dans les pays arides, on peut envisager de mettre bien en évidence des décavaillonneuses pour faire venir l’eau du ciel. On pourrait ainsi multiplier les récoltes et sauver des milliers ou même des millions de personnes.

Mon nom serait donc cité dans les livres d’histoire pour avoir rendu la fertilité à des zones arides depuis des lustres.


Avant ce futur glorieux, il me reste quand même à finir de labourer mes vignes. J’en arrive à me demander si nous y arriverons cette année.

 

Les seules véritables gagnantes de cette situation particulière sont sans aucun doute les limaces qui profitent de l’humidité du sol et de températures douces pour se balader avec sérénité.

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commentaires

C
Avec ce qu'il est tombé en fin de matinée sur le Libournais et Saint Emilion, les limaces et les Cagouilles vont encore danser dans les vignes!<br /> Courgae!
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I
vu la météo du 8 au 10, cela doit être bon:-) - courage!<br /> <br /> Après, les limaces vont de nouveau se régaler...
Répondre

le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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