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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 09:28

Dans le précédent article, j’avais évoqué la biodiversité dans ses implications pratiques version « bla-bla ».

Mais, je pense qu’il est intéressant de s’arrêter quelques instants sur le mot lui-même.

Quand  il est employé par les adeptes de la lutte raisonnée, on a l’impression d’avoir à faire à une créature mystérieuse ; une sorte d’Alien sans forme, d’une origine inconnue. Mais là, il s’agit d’un Alien gentil, pas le méchant Alien de la saga cinématographique !

 

Il faut dire que par la construction même du mot biodiversité, on ne peut qu’être rassuré. D’abord, il y a « bio » qui donne une caution morale automatique. Quand on colle ce préfixe à n’importe quel mot, ce dernier devient sympathique.
Par exemple, quand on parle de collagène, on a l’impression d’un truc gluant, limite dégoutant. Par contre, s’il s’agit de biocollagène, alors j’ai hâte de m’en mettre sur le visage pour faire disparaître à tout jamais mes rides.

 

Pour en revenir à la biodiversité, en plus, on a collé le préfixe « bio » à un autre mot à la mode : « diversité ».

Lorsque les politiques et les médias l’emploient, tous les problèmes d’immigration, d’intégration, de discrimination, de racisme, (…) disparaissent comme par enchantement.

Donc, quand on colle ensemble bio et diversité, on ne peut s’attendre qu’à du bonheur.

 

La biodiversité se déplace, se gère, s’élève comme des vaches ou des poules.

Bientôt, il y aura un cours de bourse de la biodiversité comme pour le droit à polluer. Celui qui en a besoin pourra en acheter à celui qui s’en fiche, qui n’a pas les moyens de l’entretenir ou qui souhaite tout simplement s’en acheter une plus récente.

Les firmes phytopharmaceutiques (c’est toujours mieux de les appeler comme ça) en vendront dans des belles boites colorées. Et dans le beau local phytosanitaire, entre les désherbants chimiques et les insecticides tueurs d’insectes et de voisins, il y aura quelques boites de biodiversité.

 

Le viticulteur en prendra une ou deux doses pour appliquer la biodiversité à un endroit spécifique de son domaine. Et là, instantanément la vie reviendra. Les fleurs s’ouvriront, les sources taries rejailliront, les oiseaux gazouilleront, les papillons multicolores se voleront attirés par des nectars tous plus aromatiques les uns que les autres.

Ce sera le bonheur !!!

 

Mais finalement, en y réfléchissant la biodiversité, ce ne serait pas tout simplement la vie ?

La vie qui se développe toute seule lorsque l’homme arrête de balancer tous  les poisons dont il a le secret et dont il justifie l’emploi par des arguments douteux et avec la bénédiction des fabricants de ses poisons.

 

Grande question…

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commentaires

I
Corinne, je voulais faire un billet sur ce mot mais vous m'avez pris de cours et vous l'avez tellement dit comme je l'aurais dit que je vais me permettre de faire un lien de mon blog vers le votre. Je suis un peu flemmarde aujourd'hui !
Répondre

le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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