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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 09:55

Il y a un an (environ), c’était la période des dégustations primeurs. Là, je me souviens d’avoir fait un petit article au sujet du désherbage lunaire que l’on voyait un peu partout, y compris devant les Châteaux alors que les clients potentiels et les journalistes spécialisés inondaient la région.

Depuis, une année s’est écoulée. Les choses ont-elles changées ? Oui et non.

Il y a bien ci et là de grands noms qui commencent à parler de faire des essais de bio ou de biodynamie. Les surfaces concernées sont petites au regard de la taille des domaines en question mais c’est un début et il faut le noter.

L’exemple fourni par Jean-Michel à Pontet-Canet n’a pas donné lieu qu’à des dénigrements hautains et certains ont dû réfléchir en se demandant s’ils pourraient ou non le faire chez eux.

 

Mais un an après, ce qui domine encore, c’est quand même le désherbant dans les vignes. Il y a sûrement eu une innovation par rapport à l’an passé car les herbes sont devenues oranges au lieu de prendre leur teinte jaune « habituelle » après le passage du tracteur.

La vision de ces parcelles m’est insupportable.

Il y a aussi la version lunaire. Là, on tue avant que ça sorte et cela depuis des années. Donc, c’est toujours propre.

Il y a donc deux écoles. Ceux qui attendent que la parcelle soit bien verte et qui flinguent tout d’un seul coup sans avoir honte pour autant du spectacle qu’ils offrent aux passants. Et il y a ceux qui « raisonnent » moins et qui maintiennent un sol sans jamais une moindre couleur verte.

A chacun sa technique.


 

Mais depuis l’an dernier, il y a quand même une nouveauté : la crise. Par sa faute, ou grâce à elle, on peut renvoyer aux calendes grecques toute idée de retour au travail du sol et autres foutaises. C’est donc la main sur le cœur que l’on peut dire que l’on allait commencer à faire des efforts mais que là ce n’est pas le bon moment.

Comme s’il y avait un bon ou un mauvais moment pour supprimer les pesticides et comme s’il y avait un prix minimum dans les grands crus au dessous duquel on ne peut pas faire d’effort.


Donc, en un an les évolutions sont rares. La majorité de ceux qui ne faisaient rien, ne fait toujours rien. Ceux qui disaient sans faire sont toujours là. Ils disent encore plus, en font encore moins, ont rajouté le bilan carbone à leur rhétorique mais en plus, ils sont décorés.

C’est beau la vie…

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commentaires

I
Je suis toujours très étonnée que la vigne puisse encore pousser après tout ça...
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C
<br /> <br /> Oui, moi aussi. la force de la nature est telle! Mais dans ce cas, le sol n'est plus qu'un support et la vigne attend bêtement la nourriture (engrais) en surface. Et on va nous parler de<br /> terroir!<br /> <br /> <br /> <br />

le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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