Je viens d’être contactée par un courtier ou plus exactement par Mon seul courtier de la place de Bordeaux au sujet des ventes en primeur 2009.
Il y a un tel engouement pour ce millésime que même Champ des Treilles est concerné.
J’en suis flattée mais je reste aussi lucide sur le sujet.
Certes, je profite indirectement des ventes en primeur par l’intermédiaire du salaire de Jean-Michel à Pontet-Canet, où l’essentiel des ventes est effectué selon ce mode de commercialisation.
Mais je sais aussi que mes vins ne sont pas des produits de spéculation et ne sont donc pas intéressants pour des ventes anticipées.
Mes tarifs sont calculés au plus juste en fonction de mes coûts de revient. Je ne peux pas vendre moins cher même en anticipant la vente. Je fais donc l’avance de trésorerie nécessaire avant la vente effective du vin et la rentrée de l’argent qui va avec.
Le plus dur est d’amorcer la pompe pendant les premières années, mais quand elle est amorcée, le système roule tout seul.
La demande du Champ des Treilles n’en est pas encore à une évolution exponentielle. Mes vins ne sont pas des produits de spéculation donc le prix d’un millésime n’augmente pas dans le temps.
J’ai toujours privilégié des relations de confiance et stables avec mes distributeurs ; seules conditions pour pouvoir faire des affaires sur le long terme.
Je ne vois donc pas de raison de proposer mes vins en primeur.
Pour que les choses changent, il faudra bien deux siècles de travail acharné…
Avec les OGM, tout est permis. Si on m’implante un gène de Séquoia, je pense pouvoir faire la campagne primeur 2210…