La chaleur aidant, c’est un calme relatif qui s’est installé dans notre petit domaine en cette phase de début véraison.
Chez nous, on est loin des vignes liftées et aseptisées puisque les effeuillages, vendanges vertes et autres travaux d’été n’ont pas droit de cité.
Plus le temps passe, plus j’éprouve de difficultés à regarder des vignes effeuillées. J’ai même un sentiment d’impudeur qui me gêne profondément.
Nos vignes sont le seul résultat de ce qu’elles sont dans leur cœur et dans leur âme ; sans fard.
Avec les années, elles ont appris à retrouver leur propre identité et à l’exprimer sans que nous ayons besoin de décider à leur place
quelle quantité de raisin on doit laisser, combien de feuilles il faut,…
Après le traumatisme de la grêle de 2010, notre vigne remonte la pente et les stigmates de cette sinistre période s’estompent peu à peu. Il en reste encore surtout pour les pieds qui n’avaient pas assez de bois de taille pour établir un équilibre parfait.
Les chaleurs extrêmes des 26 et 27 juin ont grillé quelques graines. C’est très disparate entre les parcelles plantées nord-sud et
celles plantées est-ouest. Les premières ont subi latéralement le pic de chaleur en fin d’après-midi. Alors que pour les secondes, seuls les bouts de rangs côté ouest ont souffert.
Cela nous rappelle que rien n’est jamais écrit à l’avance et qu’une récolte ne devient une récolte que lorsqu’elle est récoltée,
c'est-à-dire qu’elle est dans le chai.
Avant cela, elle reste dans le domaine du potentiel ; et c’est toute la différence !