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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 19:22

 

Souvent, je suis amenée à parler du vivant dans cette chronique. C’est une raison de vivre avant même d’être un moyen de produire du vin.

Mais au-delà du vivant dans ses trois dimensions physiques, on peut dire qu’il existe une autre dimension que l’on pourrait appeler culturelle ou historique, ou culturo-historique. C’est la façon dont le vivant a pu être compris et comment cette compréhension a été utilisée par les hommes dans le passé pour , tout simplement mieux nourrir leurs familles ou servir des causes toutes autres.

 

Cette semaine, c’est la semaine sainte. Les liens qui existent entre les fêtes religieuses et le rythme de la nature constituent une source de connaissance fondamentale dans la compréhension du monde.

 

Pour les croyants, il est évident que les moments importants de la liturgie expliquent le fait que la nature va être influencée positivement ou négativement. Il est évident que la mort du Christ constitue une période particulièrement néfaste qui se transcrit dans la nature par exemple avec des graines qui germent mal ou pas du tout lorsqu’elles sont plantées à ce moment-là de l’année. Au contraire, la naissance de Jésus, évènement particulièrement positif et porteur d’espoir impulse à la nature un mouvement de renouveau qui se traduit par le retour à l’augmentation de la durée des jours après 6 mois de baisse consécutive. Les exemples sont nombreux.

 

Pour les non-croyants, dont je fais partie, il est préférable d’inverser les causes et les conséquences. Tout part de la nature qui connait, en fonction d’éléments plus ou moins facilement détectables, des périodes propices ou néfastes pour les cultures. Les fêtes chrétiennes, sont toujours des extrapolations d’autres rites plus anciens et pour lesquels on retrouve toujours de l’agricole à sa base.

Ainsi, le fait de faire coïncider pour la mort du Christ, la période où les graines poussent mal permet d’amplifier le caractère sacré du personnage.

De même, quel autre moment serait plus approprié pour faire naitre le « sauveur » que la période où les jours recommencent à s’allonger ?

 

Tout cela est une connaissance passionnante que nous découvrons petit à petit et qui nous permet de mieux comprendre le vivant, petit ou grand. A chaque petit pas supplémentaire dans la direction d’une vérité qui s’éloigne sans cesse elle-aussi, on a l’impression de mieux respecter la terre avec un grand « T » ou avec un petit « t ». On améliore aussi l’harmonie que nous cherchons à mettre en place dans les relations que nous entretenons avec l’ensemble de la nature ; nos vignes, le climat, le terroir.

 

Mais aussi ce que l’on appelle abusivement des « pathogènes » ou des « mauvaises herbes » et qui ne sont finalement que des maillons parmi tant d’autres de cette grande chaine de la vie.

 

 

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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