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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 16:54

 Je viens de découvrir une nouvelle qui me fait frémir. Un éleveur a installé un robot de traite pour ses vaches à lait. Selon le reportage, l’investissement se monte à 800 000 € et doit être amorti sur 15 ans !

A 30 centimes par litre de lait, il faut quand même plus de 2,5 millions de litres pour payer la belle machine, véritable prouesse technique.

Si les chiffres annoncés sont vérifiés, et vu sous cet angle, on peut quand même se poser la question de la rentabilité de l’opération ; surtout quand on envisage un amortissement sur 15 ans.

15 ans, pour du matériel c’est déjà long mais pour de l’informatique cela revient à amortir son tracteur sur 250 ans ou sa vigne sur 1000 ans !

 

Je souhaite évidemment bonne chance à cet éleveur volontaire.

 

Mais cet exemple est significatif de l’état d’esprit perturbé qui est souvent en vogue dans l’agriculture au sens large, en y incluant la viticulture.

Le suréquipement mécanique ruine totalement les agriculteurs dans cette surenchère qui dure maintenant depuis quelques décennies.

 

Si je faisais comme la plupart des viticulteurs, j’aurais pratiquement un tracteur par outil, histoire de ne pas avoir à prendre les quelques minutes nécessaires au changement d’outil.


Quand une grande partie des rentrées d’argent d’une exploitation est consacrée au remboursement des emprunts du matériel, c’est qu’il y a un vrai problème.

 

A cela on pourra répondre qu’il faut bien faire quelque chose. Evidemment, mais la première chose à faire c’est de réfléchir avant de partir dans une voie qui coûtera plus cher qu’elle ne rapportera.

 

Désir de briller devant le voisin, mauvais conseils des conseillers,…Les raisons sont presque aussi nombreuses que les personnes concernées.

 

Une chose est sûre, les vendeurs de matériel agricole ont encore de beaux jours devant eux !

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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