Samedi, nous avons soutiré toute la récolte 2010, blanc et rouge. Vous pourriez me dire que ce n’était pas bien difficile tant elle était petite. Facile mais un peu vrai.
Mais ce que les gens ne savent pas forcément, c’est que le temps de soutirage n’est pas forcément proportionnel à la quantité de vin. Grosse quantité, grosse cuve. Petite quantité, petite cuve. Et pour laver une petite cuve ou une grosse, le temps est sensiblement le même.
Le temps de préparation des pompes, cuves et tuyaux est le même.
Donc, en soutirant de grosses cuves, on ne met pas forcément bien plus de temps.
Je n’ai jamais compté précisément la répartition du temps entre le pompage et tout le reste. Mais approximativement, on peut dire
qu’il ne représente qu’un tiers du temps total de l’opération.
Je m’épanouis dans mon métier de vigneronne car j’aurai passé ma vie à frotter, gratter, nettoyer ; bref, faire le ménage. Et
dans le travail du chai, c’est surtout du nettoyage et du rangement.
De l’extérieur, on voit souvent le travail du chai ou la vinification comme des opérations excitantes presque magiques. Certes, mais pour une minute d’excitation, il doit bien y en avoir 10 de nettoyage. Pas très glamour.
Pendant le temps de pompage, je pensais toute seule à l’évolution de ce métier. Combien de techniques, montées en flèche ont franchi la barre de la décennie ?
Effectivement, dans un monde en quête de sensation et de reconnaissance rapide, combien de solutions présentées comme géniales, incontournables ont pu se pérenniser ?
Que reste-t-il des malo en barrique ? en dehors de quelques domaines ou quelques barriques « primeur » par domaine, pas grand-chose.
De l’élevage sur lies sans souritage ? Ceux qui l’ont généralisé comme l’arme absolue pour la gloire, ne sont ni plus ni moins glorieux 10 ans après ; si ce n’est ceux qui le font faire et qui ont bien pris garde de faire autre chose entre temps…
Ainsi va la vie…