Les vendanges ont donc commencé hier matin. C’est une routine, enfin presque.
Certains viennent depuis le début, c’est-à-dire depuis plus de 10 ans. Tous les ans, ils m’appellent pendant l’été ; simplement pour me demander si j’ai déjà une idée de « la date ». Il n’est même pas question pour eux de demander si on continue l’aventure de la vendange manuelle ensemble ; c’est une évidence.
De mon côté, je sais que je peux compter sur eux.
J’espère cependant que les coups de rabots sur les contrats saisonniers, voire les coups de hache par une taxation supplémentaire sur ce type d’emploi ne va pas me contraindre à appeler la machine à vendanger dans les prochains millésimes.
Pour l’instant, on continue comme ça.
Ce qui est formidable c’est que chacun a son poste défini. Il n’y a pas de consigne véritable à donner, les gens savent ce qu’ils ont à faire aussi bien avant, pendant ou après la récolte quand il s’agit de vider les cagettes puis les laver ou trier la vendange.
Après cette première journée, les premières sensations sont conformes à ce que je supposais. Les raisins ont bien profité du beau temps et à la fois les peaux et l’acidité ont vraiment évolué dans la bonne direction. Evidemment, il aura fallu trier ce qui va diminuer significativement le rendement.
Il semble que ce soit une constante du millésime à Bordeaux ; au moins pour les blancs : pas de bonne maturité sans un minimum de tri.
Mais ce n’est pas grave car les premiers jus coulés sont parfaitement nets, aromatiques et frais sans être acides. Cela fait oublier les grappes dorlotées toute une saison et mises au sol à la récolte par la faute de quelques pluies mal placées.
Pour le moment, il ne s’agit que de Sauvignon blanc. Pour le Sémillon, on y arrive aujourd’hui.
On verra ce qu’ils nous disent…