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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 11:30

Samedi soir, nous avons subi une véritable tempête sur le domaine.
Alors qu'on avait passé la journée avec un calme relatif, le ciel est devenu très menaçant dans la soirée.

Apocalypse now

Puis, depuis les fenêtres, c'est un mur d'eau qui est apparu sur les forêts qui nous entourent. En quelques secondes, la pluie a commencé à tomber de plus en plus fort. Ensuite, ce fut le tour des grêlons qui se sont mêlés aux énormes gouttes.
Et on regarde atterré en pensant aux vignes et aux grappes mûres qu'il reste à ramasser.
Ainsi, il est tombé pratiquement 50 mm en quelques minutes !
Des flaques partout, des égouts submergés, de l'eau sous les portes,...et des larmes.

Quand la pluie cesse enfin, il est difficile de reprendre ses esprits et de revenir à ses occupations d'avant. On est groggy, ne sachant s'il faut rire ou pleurer; en espérant néanmoins que les choses iront moins mal que ce que l'on suppose.

Dimanche matin, tour des vignes complet pour évaluer la situation. Finalement, il y avait bien plus de grêlons que ce que l'on pensait. Beaucoup de feuilles sont déchiquetées.

Apocalypse now

Toutes les parcelles sont concernées mais les dégâts "ne sont que" des baies fendues. On finit par penser qu'on a eu de la chance car la récolte est encore là et qu'elle pourrait très bien être totalement par terre.
Pourtant, la situation n'est plus la même car la pourriture très au fait cette année risque de rendre les choses plus compliquées pour les raisins à rentrer.
En fait, je n'ai fait que commencer et il me reste 90% de la récolte sur pied...

Apocalypse now
Apocalypse now

C'est là qu'on commence à refaire le monde en se demandant pourquoi on n'a pas vendangé plus tôt, comme les voisins. En effet, certains ont fini les blancs depuis bien longtemps, ont aussi terminé les merlots et en sont maintenant aux cabernets. Evidemment, ces gens ont leurs priorités qui doivent être bien différentes des miennes.

Quand on déguste les peaux des raisins maintenant, les sensations sont devenues très agréables alors que la semaine précédente, ce n'était pas encore totalement le cas. Les quelques jours de très beau temps sont passés par là et qualitativement je ne regrette rien.
Pour les merlots, ils commencent tout juste à être proche du but. Les Cabernets et le Petit-Verdot sont encore loin et pour eux, il faudra être vigilant et sûrement aussi prier quelque divinité qui pourrait nous venir en aide et éloigner les nuages.

Comme le dit Jean-Michel, il y a toujours un prix à payer pour tout. Celui de la qualité, c'est l'acceptation du risque qu'il y a à attendre la maturité la plus parfaite.

La suite pour moi, c'est de reprendre mes esprits en évaluant au fur et à mesure quelle est la meilleure solution en fonction de l'évolution de chaque parcelle.
On est maintenant assis sur une cocotte-minute avec la pourriture qui menacera de s'étendre jusqu'à ce que le dernier grain soit récolté.

La vie n'est pas un long fleuve tranquille...

Courage Corinne !...

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 13:03

Les vendanges ont donc commencé hier matin. C’est une routine, enfin presque.

Certains viennent depuis le début, c’est-à-dire depuis plus de 10 ans. Tous les ans, ils m’appellent pendant l’été ; simplement pour me demander si j’ai déjà une idée de « la date ». Il n’est même pas question pour eux de demander si on continue l’aventure de la vendange manuelle ensemble ; c’est une évidence.

De mon côté, je sais que je peux compter sur eux.

J’espère cependant que les coups de rabots sur les contrats saisonniers, voire les coups de hache par une taxation supplémentaire sur ce type d’emploi ne va pas me contraindre à appeler la machine à vendanger dans les prochains millésimes.

Pour l’instant, on continue comme ça.

Ce qui est formidable c’est que chacun a son poste défini. Il n’y a pas de consigne véritable à donner, les gens savent ce qu’ils ont à faire aussi bien avant, pendant ou après la récolte quand il s’agit de vider les cagettes puis les laver ou trier la vendange.

Après cette première journée, les premières sensations sont conformes à ce que je supposais. Les raisins ont bien profité du beau temps et à la fois les peaux et l’acidité ont vraiment évolué dans la bonne direction. Evidemment, il aura fallu trier ce qui va diminuer significativement le rendement.

Il semble que ce soit une constante du millésime à Bordeaux ; au moins pour les blancs : pas de bonne maturité sans un minimum de tri.

Mais ce n’est pas grave car les premiers jus coulés sont parfaitement nets, aromatiques et frais sans être acides. Cela fait oublier les grappes dorlotées toute une saison et mises au sol à la récolte par la faute de quelques pluies mal placées.


Pour le moment, il ne s’agit que de Sauvignon blanc. Pour le Sémillon, on y arrive aujourd’hui.

On verra ce qu’ils nous disent…

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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 08:04

Les vendanges « physiques » commencent donc demain matin. Mais dans ma tête, les vendanges « morales » ont déjà débuté il y a plusieurs jours.

Un chantier de vendange, ce n’est pas de démarrer au premier rang d’un côté et finir au dernier rang de l’autre côté du domaine.

Il faut essayer de trouver LA bonne stratégie pour l’année et les caractéristiques qui s’offrent à nous.

Chaque parcelle est un cas unique. D’abord pour son cépage, mais aussi son terroir, son passé, ses réactions au temps humide ou au temps sec, et au-delà de tout ce que l’on peut anticiper, son comportement spécifique l’année actuelle,…

Cette année, qui restera particulière jusqu’au bout, j’aurai tendance à penser qu’il ne faut pas avoir une stratégie arrêtée mais au contraire qu’il faut garder sous le coude plusieurs options utilisables en fonction des changements de conditions ou de sensations.

Il n’y a pas de meilleure observation que celle que l’on fait en coupant le raisin. On voit toutes les grappes et on peut juger beaucoup plus facilement si on est dans le juste ou pas.


Je garde donc plusieurs cordes à mon arc jusqu’à demain matin et même au-delà de demain matin.

En ce moment particulier où on peut encore réfléchir « gratuitement » c’est-à-dire s’intéresser aux détails de la vie et aux choses plus futiles, je me rappelle des vendanges 2003. Déjà 10 ans.

A la fin août, dans la cour il y avait le camion de mise en bouteilles dont la venue avait été prévue longtemps à l’avance.

La construction de notre nouveau bâtiment de stockage ayant pris du retard, on avait placé les palettes dans le local partiellement couvert. Le menuisier avait mis les bouchées doubles pour fournir une porte en temps et heure afin que les palettes soient sous clé.

Après la période caniculaire, la récolte des blancs avait dû être avancée en hâte à la fin août ; donc au même moment, que la mise en bouteilles.

Il y avait beaucoup d’activité dans notre petit domaine !

C’était il y a 10 ans. Les conditions sont très différentes cette année. Mais on va faire pour le mieux, comme toujours avec l’envie d’être fiers du résultat en bouteilles !

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 13:35

Le grand saut est prévu pour cette fin de semaine. Les vendanges 2013 vont commencer.

Après les pluies de la semaine dernière, on connait maintenant quelques jours de très beau temps.

On y est presque

L’idéal aurait été de ne pas avoir ces pluies. Dans toute la région, elles auront changé la face de ces vendanges en faisant éclater sur les cépages blancs quelques baies presque mûres ; ce qui a entrainé le développement de pourriture grise.

La rosée du matin qui a suivi pendant quelques jours n’a rien arrangé.

On y est presque

Nombreux sont ceux qui ont déjà commencé à récolter en lançant les machines à vendanger. Avec ces machines, aucun tri n’est possible donc souvent les gens préfèrent vendanger moins mûr mais encore sain. Malheureusement, cette caractéristique se retrouve toujours dans la bouteille.


Chez nous, la culture biodynamique ne met pas les vignes sous une bulle étanche pour autant. De ce fait, la pourriture grise s’est développée aussi chez nous. On résiste mieux que les autres tout en étant plus précoce qu’en culture « traditionnelle », chimique.

De plus, en récoltant à la main en cagettes puis en triant sur une table de tri à l’arrivée au chai, on est sûr de ne mettre que des baies saines dans le pressoir.

Ainsi, on peut profiter de ces quelques jours supplémentaires de beau temps qui seront particulièrement bienvenus.

C’est la vie du vigneron qui doit en permanence faire face aux éléments et jongler avec en faisant au mieux.


Cela étant, les baies sont particulièrement aromatiques. La pointe d’acidité parfois encore présente dans les Sémillon devrait s’estomper avec les quelques jours de soleil.

Ces éléments positifs motivent pour aborder cette dernière ligne droite avec la ferme volonté de faire bien pour être fiers du résultat dans le verre.


A cette époque de l’année, on navigue à vue, d’un jour sur l’autre. Ce qui est vrai aujourd’hui sera peut-être à modifier ou faire évoluer demain en fonction des conditions.

Heureusement, il reste une grosse majorité de grappes magnifiques ; ce qui donne du baume au cœur !

On y est presque
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20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 09:03

Dans le tourbillon de fiscalité qui sévit sur notre pays actuellement, il est une taxe qui a pointé le bout de son nez il y a quelques jours pour disparaitre peu après. Etait-ce un test pour jauger la réaction du public et des vignerons en particulier ? On ne saura un jour prochain.

C’est la taxation du vin au titre du renflouement de notre Sécu-Titanic. L’idée telle que les médias l’on présentée, était de faire passer le prix d’une bouteille de 2.30€ à 10€. On n’a jamais su si la taxe en question s’exprimait un pourcentage du prix de départ ou « simplement » en euros par bouteille quel que soit le prix initial.

C’est pour les géniaux concepteurs de ce type d’impôts un moyen simple de faire rentrer l’argent.
D’un autre côté et en contrepartie, c’est aussi et sûrement un moyen efficace de mettre à terre une bonne partie de la viticulture française ; une des seules activités du pays qui rapporte encore de l’argent à l’export.

Je me demande toujours comment on peut être assez déconnecté de la vie en général pour accoucher de telles inepties sans rougir et sans se demander si on mérite son salaire de haut-fonctionnaire ou ses indemnités d’élu de la République.

Dans le même style, j’en ai une moi aussi. On pourrait taxer les poignées de porte dans les maisons. Toutes les études montrent que ces objets de notre quotidien sont des viviers de microbes en tous genres. Les gens qui ouvrent et ferment les portes sont contaminés par toutes les épidémies et doivent aller consulter un médecin et avaler des médicaments.

A ce titre les poignées de porte participent activement au trou de la sécu.


Donc, il faut taxer !

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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 17:35

Comme je l’avais signalé dans un message précédent, nous avons passé quelques jours du mois d’Août en Californie, dans la Napa Valley où se trouvait notre fille en stage depuis le début de l’année.

En allant dans cette région du monde l’an dernier à la même époque, je n’avais pas imaginé y revenir si rapidement.

Mais, l’envie de la maman de revoir sa fille et le plaisir de visiter de nouveau cette région ensoleillée nous ont motivés à prendre les billets d’avion.

Notre fils Thomas s’est aussi invité au voyage si bien que pour la première fois depuis le mois de Janvier, la famille a été réunie de nouveau mais à 9000 km de la maison.

Jolies retrouvailles même si maintenant internet et Skype gomment l’impression d’éloignement en permettant de voir les personnes éloignées avec une facilité déconcertante.

 

Habitant au cœur de cette région viticole mondialement connue, on a pu visiter et mieux saisir les différents terroirs et les pratiques utilisées par nos homologues locaux.

Comme partout, le meilleur côtoie le pire.

 

Vacances américaines

Certains vignobles sont restés « coincés » dans les années 80 avec des modes de conduite en cordon haut et des densités de plantation ridiculement faibles. Sans oublier des charges en raisins « substantielles ».

Vacances américaines

Je ne leur jette pas la pierre car dans notre bordelais, de telles aberrations viticoles sont encore visibles pas loin d’ici.


Dans de nombreux vignobles cependant, on trouve un vrai effort avec des modes de conduite plus en relation avec l’idée que nous nous faisons de la qualité.

Le point noir pour nous, c’est encore et toujours la généralisation de l’irrigation. Effectivement, c’est bien plus facile. Mais comme la vendange verte ou l’utilisation de pesticide, on peut parler de constat d’échec, c’est-à-dire de l’emploi d’une solution qu’on pense être bonne quand on n’a pas pris de recul sur la globalité de l’approche.

Je reste persuadée que la viticulture est possible sans irrigation, « dry-farming » comme ils disent, mais qu’elle nécessite une remise à plat complète des pratiques.

L’irrigation à Napa, c’est un peu comme les tables de tri de la vendange pourrie ou les concentrateurs de moût à Bordeaux. Nombreux sont ceux qui en ont mais personne ne s’en sert jamais car la vendange est toujours saine et le degré systématiquement largement suffisant.

Et donc, eux ils ont l’irrigation mais ne s’en servent jamais, …ou presque.

Les vignerons qui lisent ce blog apprécieront le rang qui tourne pratiquement à angle droit.

Vacances américaines

Sinon, la Napa Valley c’est la patrie de l’œnotourisme. C’est fou le monde qu’il y a dans les « wineries » qui ont pratiquement toutes des services de réception du public.

Contrairement à chez nous, les visiteurs ne font pas le tour des chais. Pas de table de tri, de cuves ou de pompes dernier cri.

Au mieux, ils voient des barriques mais c’est à peu près tout. Pour eux, la visite c’est une dégustation payante des vins du domaine dans un local pour recevoir le public. Les gens peuvent acheter le vin s’ils le souhaitent.

Donc la clé de la réussite, c’est d’attirer le client par des installations « visibles ». Je pense que les deux palmes d’or reviennent à Darioush et Castello di Amorosa.

Vacances américaines
Vacances américaines

Le premier se la joue temple grec avec des influences pharaoniques.

Pour le second, c’est un château toscan médiéval qui a été reconstitué. Je laisse le lecteur libre de juger du bon goût de telles réalisations. Mais il n’en reste pas moins que les visiteurs affluent !

Je ne suis pas sûre que ces pratiques soient transposables chez nous…

Pourtant, les vins les plus chers de Californie ne sont pas commercialisés de cette façon ; bien au contraire.

Les domaines qui les produisent sont fermés à la visite et en général ils ne sont pas indiqués. La vente se fait en s’inscrivant sur une liste d’attente ; parfois pendant des décennies. Les « heureux » bénéficiaires d’une allocation acquièrent donc le droit d’acheter quelques bouteilles du précieux breuvage moyennant un chèque de quelques centaines, voire quelques milliers de dollars par bouteille.

C’est la culture de la rareté poussée à son paroxysme !

Enfin, pour conclure sur une note plus légère, Thomas a connu un moment important dans sa vie de jeune conducteur en ayant la joie de traverser le Golden Gate Bridge au volant d’une voiture américaine.

Vacances américaines

Un plaisir certes simple mais un grand moment pour lui !

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 09:56

Avec la rentrée et l’approche des vendanges, les commandes tombent les unes derrière les autres. Pour être plus confortable dans mon organisation de travail, je préfère les préparer avant le début de la récolte.

Changements fréquents de lots, d’étiquettes, de capsules et surtout de contre-étiquettes avec les mentions légales, le nom de l’importateur,… Bref tout ce qu’il faut pour se tromper si on n’est pas totalement concentré sur son travail.

Donc peu de temps libre pour regarder l’automne s’installer doucement sur la nature.

Et la vigne dans tout ça ? Elle est entrée dans une phase de « pilotage automatique » où elle n’a plus trop besoin de nous pour le moment.

Après avoir terminé notre travail hier, nous avons profité du beau temps pour faire un « tour du dimanche ».

C’est un tour des vignes sans contrainte, sans travail particulier à réaliser et sans emploi du temps serré à respecter. Une promenade du vigneron qui profite de sa vigne.

C’est une bonne manière de prendre le pouls du vignoble, de voir ce qui va, ce qui ne va pas, d’envisager les petites corrections nécessaires ou au contraire les projets les plus fous.

Les raisins changent un peu tous les jours. Avec les quelques pluies récentes, ils ont aussi pris un peu de volume.

Les blancs ont beaucoup progressé en quelques jours. Ils sont très aromatiques mais ni les peaux ni le jus ne sont encore à bonne maturité. Pourtant, les pépins sont croquants, presque comme s’ils avaient été torréfiés. C’est normalement ce qui se passe quand ils sont mûrs.

Les rouges avancent eux-aussi. Les vignes sont exactement comme je les aime. Les feuilles sont d’un beau vert tendre. Une couleur apaisée pourrait-on dire et qui tranche avec le vert sombre des vignes environnantes. Dans notre vision du cycle de la vigne, celle-ci doit entrer maintenant dans les dernières phases avant la mort programmée. Il n’est plus question de faire de nouvelles feuilles mais au contraire de se concentrer sur ses raisins pour leur transmettre l’identité du lieu, l’âme du lieu.

Les peaux évoluent elles-aussi et deviennent très gouteuses.

La faible quantité de raisin, donne une aération plus que parfaite de toutes les graines.

Cela laisse entrevoir une belle matière.


Il convient donc d’attendre dans la sérénité…

Les vendanges approchent
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13 septembre 2013 5 13 /09 /septembre /2013 12:42

On n’est pas encore arrivé dans le vif du sujet, c’est-à-dire la récolte proprement dite, mais on s’en approche un peu tous les jours en mettant en ordre de marche l’ensemble de l’installation.

 

Le pressoir qui avait donné des signes de faiblesse avec une fuite sur le circuit de prise de pression, est maintenant réparé ; du moins on l’espère et on le pense.

Pour le moment, lui et les autres machines de réception de la vendange sont toujours à leur place d’hivernage. Mais leur temps est compté.

 

Maintenant, c’est le groupe de froid qu’il va falloir mettre en position de travail avec raccordement de tous les tuyaux et fils électriques avant mise en service « à blanc » pour vérifier que tout fonctionne.

Parfois, il nous est arrivé que des vannes supportent mal le froid de l’hiver et se retrouvent fendues au moment du lancement à l’automne.

Cette année, il y a peu de risques que cela se produise car le système a déjà été utilisé pour remettre à la bonne température le vin à mettre en bouteille en fin d’hiver, c’est-à-dire après les grands froids.

Donc, je sais déjà que normalement,  en remettant en route la pompe de circulation, je ne devrais pas voir de geyser ou de fontaine dans le chai.

 

Le problème de notre métier c’est justement qu’il y a beaucoup de matériel et qu’il n’est utilisé que quelques jours par an et en plus intensivement. Les composants mécaniques détestent ces fonctionnements très ponctuels avec de grandes périodes de repos.
Souvent, les pannes interviennent au lancement des machines alors qu’après leur utilisation précédente, un an avant, on les avait arrêtés pour hivernage en parfait état de fonctionnement. Va comprendre…

 

Pour ma part, c’est nettoyage général des cuves. Il n’y a maintenant plus de vin en cuves. Le seul qui reste en élevage se trouve en barriques. Je peux donc nettoyer l’inox, intérieur et extérieur.

Ceux qui rêvent de la vie de vigneron depuis leur vie citadine ne savent pas que le nettoyage des cuves et autres machines vinaires représentent la majeure partie du travail dans les chais.

 

S’ils aiment nettoyer, ils seront alors heureux ; pour les autres…

Préparation de vendange
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9 septembre 2013 1 09 /09 /septembre /2013 19:41

Cela faisait plusieurs semaines que je n’avais pas donné de nouvelles.

 

Il y a d’abord eu le calme du début Août, période où tout semble s’être arrêté ; ce qui n’est pas propice à l’écriture.

Puis quelques jours de vacances dans la Wine-Country Californienne, à Napa ; j’y reviendrais dans les jours prochains.

Dès le retour à la maison, une mise en bouteille a accaparé mon énergie me rappelant avec vigueur que l’intermède californien était terminé !

 

Enfin, au retour une grosse panne informatique qui n’est toujours pas réglée et qui m’a fait penser un moment que tous mes fichiers étaient perdus ; y compris ma comptabilité. Les choses ne sont pas revenues dans l’ordre pour l’instant et c’est avec une situation précaire que j’assume le quotidien tant bien que mal. Heureusement, les choses devraient s’améliorer dans les jours prochains.

La panne informatique, comme on l’appelle pudiquement, c’est moi qui l’ai générée ; donc je ne me plains pas trop…

 

Mais malgré le contexte informatique peu favorable, j’ai quand même pensé qu’il était de mon devoir de relancer ce blog et rassurer par la même occasion ceux qui, s’étonnant de ce long silence, commençaient à penser au pire me concernant.

 

Pendant ce temps, les raisins continuent leur maturation avec sérénité.

La nouveauté locale c’est que la région bordelaise est touchée depuis quelques semaines par une énorme attaque de mildiou sur le haut des feuilles.  Dans ce contexte, la seule parade que les gens ont trouvée est de couper les branches plus courtes pour supprimer le feuillage contaminé.

 

C’est la limite des produits chimiques dont l’efficacité semble être prise en défaut régulièrement, dès qu’on s’éloigne des conditions de routine ; à moins d’en déverser des pleins seaux sur les feuilles.

Mes vignes sont finalement peu touchées. Un peu de cuivre et des tisanes de plantes sont une solution efficace malgré un nombre très limité de traitements.


En dépit des années pluvieuses, ma consommation de cuivre diminue d’année en année.

Plusieurs raisons à cela.

Il y a la vigne qui est passée dans un cercle vertueux en retrouvant des équilibres lui permettant d’être plus forte seule.

Il y a aussi et sûrement une meilleure maitrise du travail et une plus grande compréhension des cycles petits et grands du vivant.

Dans notre vision du monde, le mildiou n’est pas un ennemi à combattre mais une composante de ce grand tout. Il a un chemin à suivre, une sorte de mission à accomplir. Avant de chercher à le détruire, ce qui n’est toujours qu’une tentative vaine, il faut comprendre qui il est et quelle est son rôle.

 

Il faut aussi tenter de savoir pourquoi et dans quelles conditions la vigne va être amenée à croiser la route du mildiou, c’est-à-dire quel est le déséquilibre de la vigne qui va l’amener à s’ouvrir à ce champignon.

C’est donc avant tout un regard sur notre propre vigne et aussi sur nous-mêmes qu’il faut avoir.

 

Juger les autres, c’est facile mais porter un regard critique sur ses propres choix, c’est beaucoup moins évident.

Pourtant c’est un passage obligé pour une culture biodynamique harmonieuse. C’est donc la raison pour laquelle la plupart reste avec les pesticides, c’est beaucoup plus confortable.

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 09:38

Avec la chaleur enfin durablement installée sur la région, la vigne se porte à merveille. Les grains victimes de la coulure ou du millerandage ne reviendront évidemment pas mais ceux qui ont eu la chance de se développer profitent de la chaleur et du soleil.


Pourtant, entre les vieux ceps, il y a parfois un jeune plant de l’année, mis en terre au printemps dernier pour remplacer un pied mort.

Pour ces jeunes plants, la période actuelle est très sensible car leur système racinaire est encore très superficiel.

Si l’eau vient à leur manquer, ils meurent ou restent tellement marqués par ce stress d’un moment qu’ils ne se développeront jamais vraiment.

Nous avons donc entrepris de les arroser pour leur permettre de passer sans encombre les chaleurs actuelles.

Le système est simple. Le tracteur et son pulvérisateur et deux tuyaux derrière tenus pas deux personnes ; en l’occurrence Jean-Michel et moi.

Il faut compter un à deux litres par plant et par arrosage.

Je pense qu’il faudra les arroser seulement une fois cette année. L’an prochain, ils seront suffisamment forts pour résister seuls. Et il ne faut pas non plus les habituer à la facilité de l’eau qui arrive régulièrement par un tuyau, à la manière de l’irrigation ; évitant ainsi aux racines de faire l’effort pour aller chercher l’eau en profondeur et aussi par la même occasion d’en extraire l’expression du terroir.

Nous sommes totalement hostiles à l’irrigation qui est la forme la plus aboutie de négation du terroir. Pourtant, cette technique se développe même en France car c’est facile et sous-couvert de qualité améliorée, on fait miroiter aux vignerons des lendemains heureux alors qu’il n’y a aucune raison pour que l’irrigation enrichisse le vigneron qui se fourvoie dans cette direction.

Cette année, nos petits plants sont sauvegardés ; au moins pour ce qui concerne l’eau. La prochaine étape pour eux sera de résister aux charrues au printemps prochain.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille pour les jeunes ceps !...

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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