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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 17:11

La semaine dernière, le Bordeaux viticole était en ébullition ; au moins dans les grandes appellations.

Tout le monde du vin au niveau mondial était réuni pour déguster le dernier millésime en cours d’élevage.

Les français qui aiment tant s’auto-flageller devraient avant tout reconnaitre le succès énorme de cette grande messe médiatico-commerciale unique au monde. Au lieu de se féliciter que les vins français attirent des professionnels du monde entier, à leurs frais, certains ne tarissent pas de critiques sur le fait de présenter des vins non-finis avec tout le caractère aléatoire qui entoure la comparaison avec le résultat en bouteille après l’élevage.

Pourtant, les mêmes qui vocifèrent sont en général présents eux aussi pour faire la même chose avec des vins là aussi en élevage et pour lesquels on n’est pas sûr de la correspondance avec le résultat final.

Pays bizarre qui n’aime pas les succès.

 

Durant cette semaine, j’ai moi aussi profité de cette ruée vers Bordeaux. Plusieurs clients potentiels avaient pris rendez-vous pour venir me rencontrer et surtout déguster mes vins. Pourtant, ce n’est pas du vin en élevage qu’ils ont pu déguster mais uniquement du vin en bouteilles des millésimes commercialisés. Je ne peux pas parler de millésimes à la vente puisque tout ou presque est déjà vendu.

J’ai donc reçu les gens pour la beauté du geste on pourrait dire.

Mes vins comme la plupart des autres vins ne sont pas des produits de spéculation. Il n’y a donc pas d’intérêt pour un acheteur potentiel de les acheter en primeur.

C’est la raison pour laquelle je ne fais pas déguster de vin en élevage.

 

Mais ces rencontres sont toujours l’occasion d’échanges et de découvertes de vies différentes, parfois rocambolesques. C’est d’autant plus intéressant qu’il n’y a pas vraiment d’objectif commercial véritable, au moins immédiat, dans ces rencontres.

 

Ce qui nous unit toujours, c’est l’amour du vin dans son rôle le plus noble, celui de sang de la vigne, cette plante animale qui est capable d’exprimer chaque variation de sol avec une précision qui laisse toujours admiratif.

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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 16:20

La vie de nos deux enfants a été fortement influencée par la vigne et l’implication extrême qui a été la nôtre durant les premières années de notre aventure.

Ils ont sûrement payé le prix fort dans le sacrifice qu’il a fallu consentir pour créer ce que nous avons à partir de pas grand-chose et sans argent.

Leurs vacances et leurs week-ends ont plus souvent été dans les vignes que dans des activités de loisir.

 

Aussi, à l’heure des décisions pour leur avenir, ils ont délaissé ce milieu du vin qui leur semblait si exigeant. Pour un jeune adolescent, le prix à payer pour le bonheur d’un pied de vigne ou une larme tirée de la dégustation d’une bouteille de vin ne peut pas être celui qu’on s’est imposé à nous-mêmes et à notre cocon familial.

 

Nous n’avons jamais tenté de les influencer dans leurs choix. Pour une fois, on pense avoir été de vrais parents. On était là pour aider sans influencer ; chacun devant trouver sa propre identité sans devenir un prolongement des parents dans leurs idées ou dans leur vie. Nous avons le même raisonnement avec les ceps de vigne que nous aidons dans l’expression de leur identité sans leur forcer la main pour les faire ressembler à des premiers de la classe ; même quand ils n’en ont pas le potentiel.

 

Mais, nos enfant sont un peu comme nous, la sève de la vigne coule aussi dans leurs veines. Et finalement, ils reviennent toujours au vin car c’est finalement pour eux aussi une sorte d’évidence, de seconde nature, de socle culturel.

Comme le disait Cabrel « il a fait tout le tour de la Terre, il n’a pas trouvé mieux que son vieil arbre,… »

 

Et à l’heure actuelle, on les retrouve tous les deux en stage dans des entreprises travaillant pour le milieu du vin ; une en amont de la production, une autre en aval.


Après avoir appris la dégustation très tôt puis l’avoir délaissé au profit des boissons à la mode chez les adolescents, on les revoit très souvent un verre de vin à la main ; sentant les arômes et faisant tourner le vin dans la bouche pour en apprécier la structure et la complexité.

 

Pour des parents vignerons, c’est déjà une grande satisfaction…

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 17:29

Le printemps n’arrive pas à s’imposer. Une journée de beau temps est suivie par deux ou trois jours de temps instable ; ou le contraire.

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Ce matin, il y avait des gelées blanches y compris sur Pauillac, ce qui n’est pas courant.

 

On n’arrive pas à réellement enclencher le cycle de la vigne. Les cycles de la lune qui sont souvent proches de 9 ans. Mais pour une meilleure correspondance il est préférable de prendre 36 ans (soit 4 fois 9 ans). En comparaison avec le millésime actuel, on tombe sur 1977.

 DSC05413.jpg

Et en 1977, il avait neigé à Pâques à Bordeaux au début avril !

C’est la caractéristique principale de cette année-là car la qualité des vins n’a pas laissé de souvenir impérissable.


Heureusement pour nous, tout reste néanmoins encore à écrire pour 2013. On ne part pas sur débourrement précoce, c’est maintenant une certitude mais on a la chance dans ce métier, de pouvoir parfois produire de beaux vins grâce à un peu de chance et quelques semaines de beau temps bien placées.

Peu de gens se souviennent que 2009 a commencé avec beaucoup de pluie jusqu’à la fin juin.

2011 et 2012 auraient pu entrer dans la légende si la pluie ne s’était pas déclenchée à la fin septembre réduisant ainsi l’optimisme de rigueur.

 

Ainsi va la vie du vigneron…et de la vigneronne.

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 19:22

 

Souvent, je suis amenée à parler du vivant dans cette chronique. C’est une raison de vivre avant même d’être un moyen de produire du vin.

Mais au-delà du vivant dans ses trois dimensions physiques, on peut dire qu’il existe une autre dimension que l’on pourrait appeler culturelle ou historique, ou culturo-historique. C’est la façon dont le vivant a pu être compris et comment cette compréhension a été utilisée par les hommes dans le passé pour , tout simplement mieux nourrir leurs familles ou servir des causes toutes autres.

 

Cette semaine, c’est la semaine sainte. Les liens qui existent entre les fêtes religieuses et le rythme de la nature constituent une source de connaissance fondamentale dans la compréhension du monde.

 

Pour les croyants, il est évident que les moments importants de la liturgie expliquent le fait que la nature va être influencée positivement ou négativement. Il est évident que la mort du Christ constitue une période particulièrement néfaste qui se transcrit dans la nature par exemple avec des graines qui germent mal ou pas du tout lorsqu’elles sont plantées à ce moment-là de l’année. Au contraire, la naissance de Jésus, évènement particulièrement positif et porteur d’espoir impulse à la nature un mouvement de renouveau qui se traduit par le retour à l’augmentation de la durée des jours après 6 mois de baisse consécutive. Les exemples sont nombreux.

 

Pour les non-croyants, dont je fais partie, il est préférable d’inverser les causes et les conséquences. Tout part de la nature qui connait, en fonction d’éléments plus ou moins facilement détectables, des périodes propices ou néfastes pour les cultures. Les fêtes chrétiennes, sont toujours des extrapolations d’autres rites plus anciens et pour lesquels on retrouve toujours de l’agricole à sa base.

Ainsi, le fait de faire coïncider pour la mort du Christ, la période où les graines poussent mal permet d’amplifier le caractère sacré du personnage.

De même, quel autre moment serait plus approprié pour faire naitre le « sauveur » que la période où les jours recommencent à s’allonger ?

 

Tout cela est une connaissance passionnante que nous découvrons petit à petit et qui nous permet de mieux comprendre le vivant, petit ou grand. A chaque petit pas supplémentaire dans la direction d’une vérité qui s’éloigne sans cesse elle-aussi, on a l’impression de mieux respecter la terre avec un grand « T » ou avec un petit « t ». On améliore aussi l’harmonie que nous cherchons à mettre en place dans les relations que nous entretenons avec l’ensemble de la nature ; nos vignes, le climat, le terroir.

 

Mais aussi ce que l’on appelle abusivement des « pathogènes » ou des « mauvaises herbes » et qui ne sont finalement que des maillons parmi tant d’autres de cette grande chaine de la vie.

 

 

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 11:02

Ce week-end, la vigne et le vin ont été laissés de côté car c’était le grand chambardement de printemps. On avait dépassé le stade du simple nettoyage.

 

L’organisation et la décoration de la maison ne me plaisaient plus donc, j’ai modifié. A la télé, ils parlent de « home-staging », qui vise à changer les choses de pièce pour créer du neuf à partir de l’ancien.

C’est donc ce que j’ai fait. Les éléments de déco ou les petits meubles ont changé de place. Mais je suis allé plus loin en créant le « home-trashing » ; c’est-à-dire de mettre à la poubelle ou au moins au grenier tout ce qui n’a plus d’intérêt à mes yeux.

Heureusement, j’étais aidée par mes deux hommes, Jean-Michel et mon fils Thomas.

Ils ont fait tous les travaux durs.

Ils ont aussi repassé un badigeon de chaux sur les murs de ma chambre. Nous aimons beaucoup la chaux. C’est un produit vieux comme le monde, sain et qui ne coûte rien ou presque. Dans les vieilles maisons comme la nôtre, les murs sont en pierre des champs alentours, assemblés avec de l’argile elle-aussi locale. Les enduits à la chaux et au sable sont approximatifs. Seul un badigeon de chaux peut faire l’affaire.

Quand les gens se plaignent de l’insalubrité de leurs logements sociaux, les mairies devraient leur donner des sacs de chaux pour refaire propre. Avec le prix d’un paquet de cigarette, on refait plusieurs pièces. Avec un mois d’abonnement de smartphone, on refait une maison entière.

Mais c’est une autre histoire…

 

Donc, la maison a changé de tête. Il serait intéressant que les « comportementalistes » se penchent sur le besoin que nous les femmes, avons de refaire la décoration de nos maisons.

Cela doit remonter à l’époque où nous étions des animaux et que les femelles construisaient leur nid au printemps pour préparer l’arrivée des bébés.

A mon âge, rassurez-vous, ce n’est plus trop ma préoccupation. Mais il doit bien y avoir encore quelques hormones qui trainent dans mon sang et qui me disent de réorganiser la maison.

 

Pendant ce temps, alors que nous étions dans la chaux et le déménagement, à l’autre bout du monde, ma fille Laure prenait cette photo du Golden Gate Bridge à San-Francisco.

GOLDEN-GATE2.jpg

Autre ambiance, autre lieu…

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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 12:15

Depuis quelques années, le bilan carbone s’est invité dans de nombreux débats et aussi dans beaucoup de plans de communication.

J’ai souvent dénoncé le caractère partiel ou orienté des arguments et des calculs mis en avant pour montrer le caractère vertueux de telle ou telle approche.

 

Je serais drôlement perturbée dans ma tête de nier l’action négative des activités humaines sur la planète alors que dans le même temps, je cultive mes vignes en biodynamie ; justement avec l’idée de minimiser au maximum l’empreinte de mon travail sur la nature et le vivant en particulier.

 

Mais effectivement, on a choisi des têtes de turc, mauvais élèves du bilan carbone pour culpabiliser telle ou telle pratique. Par exemple, le nombre plus important de passages de tracteur dans les vignes en bio et donc la consommation plus importante de carburant, permettent de justifier l’utilisation de pesticides cancérigènes mutagènes et autres joyeusetés du même genre.

 

On montre du doigt les bouteilles lourdes pour leur coût énergétique de fabrication et la surconsommation en carburant pour les transporter.
Evidemment, il y a eu des campagnes contre le tout-camion dans le transport des marchandises.

 

Tous ces arguments et d’autres aussi, sont parfaitement recevables et méritent qu’on s’y penche par respect pour la planète, pour les populations qu’on prive de leurs ressources naturelles au nom de la surconsommation et aussi pour les générations futures.

 

Par contre, là où les raisonnements sont malhonnêtes ou partiels, c’est quand on oublie de compter les dépenses énergétiques qui participent à notre confort ou nos loisirs.

 

La consommation moyenne d’un avion de ligne est de 4 litres pour 100 km par passager.

Ce qui fait qu’un vol aller-retour vers Pékin va générer la disparition de 800 litres de carburant par passager.

Avec un tel volume de gazole, un camion de 25 tonnes de fret pourra parcourir plus de 2000 km.

Dit comme cela, on fixe mieux les choses.

Pour aller se faire bronzer à l’ile Maurice depuis la France, il faut là-aussi compter 800 litres de carburant par « bronzeur ».

Par contre, si on choisit les plages de Tahiti, c’est 1500 litres qui seront engloutis par personne !


Si on compte tous les avions qui transportent dans le monde entier, ne serait-ce que des touristes dont le seul but est le loisir, on peut mettre en parallèle l’impact du passage supplémentaire du tracteur ou l’influence de la bouteille un peu plus lourde que la bouteille la plus moche de la gamme.

 

J’ai toujours en tête le Mondial de football au Qatar dans quelques années. Personne ne trouvera à redire d’y envoyer des centaines d’avions de toutes les parties du monde uniquement pour assister à des matchs dans des stades climatisés.

 

Récemment, on m’a raconté l’histoire d’une personne qui fait du covoiturage pour économiser du carburant (et de l’argent) pour aller au travail.

Puis la même personne est partie bronzer sur les plages brésiliennes. Ce seul voyage a représenté l’équivalent de plusieurs années d’économies de carburant par le covoiturage.

 

On pourrait parler des bateaux à moteurs qui engloutissent allègrement 30 ou 50 litres d’essence à l’heure. Oui mais là, on ne compte pas car cela permet de déstresser les gens pratiquent cette activité.

La Formule 1, les rallyes automobiles,(…) OK, mais il s’agit de sport donc on ne compte pas.

 

Que faut-il penser de tout cela ? Rien de moins et rien de plus.

Faut-il empêcher les gens de voyager ou de se détendre ? Certainement pas.

Mais il faut parfois évaluer les choses avec humilité et discernement.

 

Parmi les censeurs du bilan carbone, il doit y en avoir plein qui vont bronzer à l’autre bout du monde. Tout comme parmi les personnes qui jettent les poubelles sur le bord des routes, il doit y en avoir plein qui ont voté écologiste aux dernières élections.

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 19:46

Même si le printemps tarde à venir, les abeilles profitent déjà des moindres rayons de soleil pour reprendre leur incessant travail de collecte. On ne sait jamais vraiment d’où elles viennent mais elles s’affairent sans arrêt.

 pruniers.jpg

Les premières fleurs sur les arbres constituent un signe positif pour elles. Pourtant, les fleurs sur ces pruniers sauvages ne semblent pas constituer un met de choix pour nos abeilles. Elles préfèrent continuer d’aller butiner d’autres fleurs, sûrement importantes pour leur santé.

Et c’est là la grande faute de l’apiculture moderne et de notre société au sens large vis-à-vis des abeilles.

Je passe évidemment sur les différents brassages génétiques qui ont fait perdre aux colonies leur adaptation locale.

On leur impose des régimes alimentaires qui ne sont pas du tout adaptés à leur physiologie.

Comme la nature est bien faite, la succession des différentes fleurs sauvages qui arrivent en saison, correspond parfaitement aux besoins de l’abeille.

Et comme pour les gens, une bonne nourriture saine et adaptée, c’est la base d’une bonne santé.

 

Malheureusement, de méconnaissance en simplification, de volonté de profit en manque de respect, la vie de l’abeille est devenue un enfer.

L’homme lui donne de la nourriture qui lui semble bonne mais qui ne correspond en rien à ses besoins.

Avec des ruches dans un verger, on ne respecte pas l’abeille.

Certes, on lui fournit à volonté de la nourriture ; mais il manque la diversité et l’adaptation aux vrais besoins.

Cela contribue alors à affaiblir l’insecte qui deviendra sensible à de nombreuses pathologies. Pour le soigner de ces affections, on lui donnera des médicaments qui ne feront qu’amplifier l’affaiblissement. Et ainsi de suite.

 

A ce titre, les jachères fleuries et autres modernités d’une agriculture intellectuellement pauvre, ne sont que des fausses bonnes idées pour aider l’abeille.
En effet, pire que tout, les fleurs concernées n’ont souvent pour seul intérêt que d’être jolies à regarder. Elles ne sont ni locales, ni parfois même nationales.

L’abeille à qui on les donne à butiner s’en servira, certes mais cela participera à son affaiblissement général.

 

Justement, la vraie manière d’aider l’abeille est avant tout de la respecter et de la laisser vivre sa vie en l’aidant de loin.

En respectant son identité, comme un enfant ou un pied de vigne !

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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 18:31

Alors qu’on claironnait l’arrivée du printemps, notre pays se retrouve renvoyé depuis quelques jours au mois de décembre.

Tempêtes de neige presque partout avec des hauteurs dignes des hauts de pistes alpines.

 

Chez nous, pas vraiment de neige la semaine dernière, si ce n’est quelques flocons qui n’ont pas tenu au sol. En revanche, nous avons eu de la pluie et du temps frais, voire froid.

 

Ce week-end, il nous restait le traitement biodynamique à faire sur une partie du vignoble.

Un imprévu dans la réparation d’un des deux pulvérisateurs avait obligé à différer le traitement la semaine précédente sur la partie assumée par cet appareil. Heureusement, les quelques pluies précédentes étaient absorbées.


Et une fois la machine en état de marche, nous avons pu mener à bien l’opération. Le tracteur a été accompagné par quelques gouttes  pendant tout le traitement.

 

Ce n’est que lorsqu’il a été remis dans le garage que la pluie s’est mise en tomber.

Depuis, elle ne s’est pas trop arrêtée.

Parfois, on n’a pas de chance, parfois on en a. Cette fois-ci, les cieux étaient avec nous ; et c’était une bonne chose !

 

Aujourd’hui, la région est traversée par des averses régulières de pluie et parfois même de grêle. Pour faire bon poids bonne mesure, les températures sont particulièrement fraîches. Avec vent en plus, les températures ressenties incitent à faire des soupes.


Heureusement, même si on ne s’en rend pas compte, le printemps arrive et l’ortie a décidé de pousser. J’ai donc pu faire une soupe d’ortie qui en plus de réchauffer va nous fortifier pour supporter l’adversité jusqu’au retour des beaux jours ! 

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 09:32

Le printemps tout proche entraine un développement important de la végétation. Pour nous qui comprenons nos parcelles en lisant les messages de la nature, le moment est éminemment  crucial.

La présence ou l’absence de certaines fleurs donne une idée précise de l’état de la parcelle et de ses besoins.

Le raisonnement symbolique que nous utilisons est basé sur le fait que dans le vivant, tout a une signification. Ainsi, la couleur d’une fleur, son odeur, la forme d’une feuille ou le port d’un rameau, sont autant d’éléments qui vont pouvoir nous faire comprendre qui est la plante, quel est son rôle et quelle est la signification pour notre parcelle de vigne. Quels sont ses besoins que la parcelle va tenter de combler grâce aux plantes qui s’y développent. L’herbe n’est pas un agresseur, un nuisible mais une réponse à un besoin.

 

Evidemment, les critères dont je viens de parler ne sont quelques exemples parmi bien d’autres.

Cette compréhension de la nature demande un travail d’observation et de compréhension par les cinq sens. C’est sur ces bases-là que sera ensuite élaborée la réflexion biodynamique que nous mettrons en œuvre.

herbe-sainte.jpg 

Les fleurs jaunes, appelées herbe sainte car arrivant à Pâques, sont actuellement au début de leur développement. Là où elles poussent, on trouvera surtout elles.

Elles nous indiquent un état du sol.

Leur présence peut cesser d’un mètre à l’autre car le sol change et les « besoins » de la parcelle aussi.

ails.jpg
Dans la zone où on ne trouve plus les fleurs jaunes, c’est une autre famille qui va se développer ; les ails. Eux aussi expriment qui est l’endroit où ils poussent et quel est son « handicap ». Et surtout, ils constituent aussi la solution au problème car le fait de pulvériser une infusion d’ail va aider à améliorer la situation de l’endroit en question.

lamier.jpg 

D’autres plantes comme le lamier pourpre donnent des messages d’un autre niveau. C’est plantes sont un marqueur de l’identité de l’endroit. Le fait de les voir dans une vigne n’est pas un signe très positif. A cet endroit précis, de la terre extérieure a-t-elle été rapportée quelques années auparavant par le grand-père de Jean-Michel ?

L’apport de terre est un acte qui semble anodin mais dont la terre se souvient longtemps.

 

Heureusement,  là-aussi la nature amène les solutions. En renforçant l’identité de l’endroit grâce à des plantes choisies avec soin, on peut régler le problème rapidement et ne plus avoir de lamier pourpre les années suivantes.


Ainsi, l’écoute et la compréhension de la nature nous aident au quotidien à rendre le vignoble plus heureux, mieux dans sa tête.

Je le dis depuis longtemps, la vigne est un animal et à ce titre-là, elle doit bien avoir une tête…

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 19:40

Le temps nous rappelle que l’hiver n’est pas encore terminé. Les images à la télé semblent être sorties des films catastrophe.

Pourtant, ce week-end nous avons connu un temps de printemps avec des conditions suffisamment douces et sèches pour qu’on puisse sortir l’enjambeur afin de faire un traitement biodynamique.

L’engin n’avait pas démarré depuis la fin des vendanges, lors d’un autre traitement biodynamique, destiné lui à aider la vigne à aller vers sa mort programmée dans la sérénité.

 

 

mt.jpg
Cette fois-ci, alors que la vigne est encore dans cette mort provisoire pour quelques semaines encore, nous avons pulvérisé un cocktail « revigorant » pour le sol et la plante.

 

Il y avait toutefois une innovation par rapport aux années précédentes. L’argile que nous utilisons n’est pas issue du commerce mais d’une de nos parcelles de vigne. Bien-sûr, c’est moins simple que d’ouvrir un sachet et de le verser dans l’eau.

Dans le cas présent, il a fallu se rendre à un endroit du vignoble très riche en argile, enlever le dessus du sol, puis prendre de l’argile la plus pure possible.
Ensuite, il y a quelques jours de préparation pour obtenir l’argile souhaitée.

Donc du travail et de l’attention mais à la fin un vrai produit vivant et que l’on aime toucher.

Ainsi, c’est l’argile de l’endroit et une argile que mes pieds de vigne connaissent.

Une des grandes erreurs de notre société moderne est d’avoir oublié le caractère vivant des choses. L’argile du commerce, même bio est morte car passée par de nombreuses manipulations.

C’est la même chose avec les composts. Certes ils sont tous fermentés (théoriquement), mais certains ne contiennent que des produits dénués de « vie » ou même stérilisants comme les écorces de pin, voire même des déchets d’animaux morts et pas toujours sains. De tels produits ajoutés au sol auront des difficultés à transmettre des forces de vie à la terre et aux cultures.

 

Pour en revenir au sujet, c’est notre fils Thomas qui a conduit le tracteur pour ce traitement. Après 5 années de jobs d’été passés à conduire les tracteurs à Pontet-Canet, on peut dire qu’il sait faire.

Et je pense il le fait avec beaucoup de plaisir.

 

Et quand on est dans la vigne avec plaisir, c’est le début du bonheur pour les gens et pour la vigne aussi !

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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