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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 15:45

On dit toujours que le vin se fait à  la vigne et c’est vrai. D’ailleurs, souvent ceux qui le disent le plus le font le moins…

Donc le vin commence au pied de vigne. Quand la récolte est faite, il ne faut pas penser que tout est fini et qu’on peut aller chasser la palombe dans des cabanes perchées dans les arbres.


Même dans notre philosophie de respect de la vigne et du vin, il y a quand même du travail dans le chai ; et même beaucoup de travail. Ma présence dans le chai est donc de plus en plus fréquente. Elle devient même constante à certains moments.

Depuis quelques jours que les vendanges ont commencé, le jus est laissé à moins de 10°C  pour laisser sédimenter les particules en suspension, mélange de pulpes et de micro morceaux de peaux de raisin.

On retire le jus clair par le dessus de la cuve et on l’envoie dans une autre cuve pour qu’il puisse partir en fermentation.

Il n’y a rien d’ajouté, comme dans le jus d’orange bien connu.

Là, le jus décidera seul du moment où il souhaite commencer sa fermentation.

Les levures qui veulent fermenter fermenteront et c’est tout. Qu’importe de savoir quel est leur nom en français ou en latin ou même leur place dans la classification des levures.

Ce qui est important c’est que la bonne levure se développe, c'est-à-dire que celle qui a le plus d’affinité avec un terroir et un cépage puisse se développer et exprimer un caractère unique au vin.

Mais pour le moment, on n’y est pas encore.

Pas de pétillement sous la langue et donc pas le « gloup-gloup » caractéristique venu des cuves.

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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 15:06

La densité et la tension dans le travail m’avait pour le moment empêché de revenir vers le lecteur de ce blog.

Les vendanges ont donc débuté mardi dernier. On a commencé avec le Sauvignon blanc.

La météo prévue pour ce jour là était à la pluie. Finalement, il n’y a eu que quelques gouttes sans réelle importance.

Quand on est de mauvaise foi, on se satisfait de ces petites pluies en disant qu’elles font tomber la poussière déposée sur le raisin !

Plus sérieusement, on a pu se mettre en jambe ou en sécateur avec une température douce et beaucoup plus agréable qu’un chaud soleil.

Puis le beau temps est revenu pour nous accompagner dans le Sémillon.

Il y a presque un an que nous pensons à cette récolte 2012. La voilà enfin devant nous.
Effectivement, comme le titre l’évoque, c’est vraiment l’impression de beau et de bon qui domine.

On est dans une opulence positive c'est-à-dire que les ceps regorgent de magnifiques raisins dorés et sucrés.

Les bruits de couloir qui me viennent aux oreilles de l’extérieur semblent indiquer des quantités moindres par rapport aux années antérieures.

Pour moi, c’est tout le contraire. C’est vraiment la récolte dont on rêve, un état sanitaire parfait et  une opulence positive et justement contenue. Une beauté vraie, sans fard et loin de l’obésité ou d’une maigreur extrême et dérangeante.

Maintenant, les choses commencent à se compliquer car il faut aussi s’occuper des jus qui sont en débourbage tout en participant à la vendange.

Il faut donc jongler avec le temps, les vendanges, les cuves, le nettoyage,…

C’est le métier de vigneronne.

Et quel beau métier !

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 16:53
Quand il faut y aller, il faut y aller !
 
Après un week-end pour affiner la préparation, on est prêt à vendanger.
 
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En quelques jours, les raisins ont beaucoup progressé. La muscadelle qui était la plus en retard a perdu toute amertume et les  peaux sont devenues croquantes.
Tout comme pour le Sémillon ou le Sauvignon blanc, les baies charnues et gorgées de soleil attirent la main pour picorer et picorer encore. C’est le meilleur signe que la maturité est atteinte.
Si ce n’est pas mûr, on n’a pas envie d’y revenir !
Maintenant, dans ce monde qui a perdu le contact avec le réel, on nous oblige légalement à faire des analyses de contrôles de maturité.
Soit! Mais quand les degrés acidités sont bons mais que la bouche dit que ce n’est pas mûr, quel est l’intérêt de l’analyse ?
Les plus grandes erreurs en matière de date de vendange viennent de ceux qui basent leur décision sur l’analyse et pas la dégustation des raisins.
Pourtant, on oblige à analyser et on n’oblige pas à déguster les raisins alors que c’est gratuit.

Quand c’est trop simple…
 
 

 

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 13:39

Inexorablement, on s’en approche !...

Chaque jour qui passe les rend plus concrètes dans mon esprit.

C’est comme un examen à l’école, on s’y prépare, on le redoute aussi. Mais arrivé à quelques heures de l’échéance, on a hâte d’y être pour être confronté à la réalité et couper avec l’attente qui devient aussi insupportable.

Après les vendanges, quand la pression retombe, il y a une sorte de baby-blues qui m’envahit. Mais avant, c’est un autre phénomène, un gros doute et une angoisse.

Serais-je à la hauteur ? Mes décisions seront-elles les bonnes pour tirer le meilleur de ces raisins qu’on dorlote et protège depuis des mois ?

Et les vendangeurs, le matériel, le temps,…

Jean-Michel a beau me dire que mes choix ont toujours été les bons, rien n’y fait.


Pourtant, comme dans un examen, ce n’est pas dans le doute et l’anxiété qu’on est le plus performant.

Je sais aussi que c’est tous les ans pareil et que lorsque les premiers coups de sécateurs se feront entendre dans mes vignes, je ne penserai plus à tout cela.


En bref, vivement que ça commence !!

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 12:18

Les premiers coups de sécateurs commencent à se faire entendre ça et là. Chez nous aussi, le début des vendanges n’est qu’une question de jours.

Alors qu’il règne un certain calme avant cette activité soutenue qui va nous amener sans s’en rendre compte aux portes de l’hiver, je pense que le temps est venu pour tirer quelques enseignements de la saison culturale qui se termine.

L’année 2012 fut un baptême du feu pour bon nombre de vignerons « néo-bios » alors qu’on avait aligné plusieurs années relativement faciles sur le front du mildiou. Le point d’orgue a même été une année 2011 particulièrement défavorable au champignon responsable qui a fait penser à certains qu’ils pouvaient faire n’importe quoi voire rien du tout et avoir une récolte normale à la fin.

Nous terminons donc cette année 2012 sur une consommation de cuivre métal inférieure à 3 kg par ha et surtout aucune perte de récolte due au mildiou.

La réglementation prévoit une consommation moyenne maximale de 6 kg par an. Dans cette année difficile, on en est très loin. A nos débuts, les 6 kg dans une année « normale » étaient une réalité. Avec travail et réflexion, on a beaucoup progressé.

Et les perspectives qui s’offrent à nous sont donc immenses ! Il y a encore beaucoup à faire.

Cela montre aussi que le débat sur le cuivre en viticulture est devenu un faux débat ou un débat dépassé.

D’autant plus que beaucoup de vignerons conventionnels et qui terminent la saison avec 1, 2 ou 3 traitements au cuivre, en auront épandu autant que nous dans toute la saison. Et il ne faut pas oublier tous les pesticides qui auront aussi été pulvérisés auparavant.

 

Tout aussi dépassée l’idée tenace qu’on « ne peut pas faire de bio à Bordeaux » et qui sert d’argument à beaucoup de partisan du sur-place.

Au quotidien, la biodynamie nous aide à devenir meilleurs. Sans elle, le raisonnement qu’elle apporte et les outils dont elle dispose, on n’aurait sûrement pas été capable d’avoir de tels résultats.

 

Mais chaque année est une année particulière, différente de celle d’avant. Donc, chaque année, il faut recommencer avec sérieux et motivation.

C’est peut-être cela qui gêne bon nombre de viticulteurs. Dans la voie que nous avons choisie, il  n’y a jamais de routine !

 

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 15:42

 Après les épisodes Corinne aux states et Corinne revient des states, on pouvait penser à un nouveau rebondissement comme dans « Plus belle la vie », du style Corinne repart aux States.

Et bien non ! Corinne doit penser à ses petits raisins qui continuent de dorer doucement au soleil.

 

Petit tour des vignes, à l’origine pour faire des contrôles de maturité. Mais, en goûtant les raisins, l’idée de faire un prélèvement s’est éloignée de mon esprit.
A quoi bon faire une analyse du jus quand on sait en dégustant les peaux des raisins que celles-ci ne sont pas encore mûres. C’est gratuit et bien plus pertinent que les analyses. Et à la fin, c’est bien le vin que l’on boit et pas les analyses.

 

Donc, en quelques jours, les raisins blancs ont bien changé. Les peaux sont devenues plus savoureuses et parfumées.

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muscadelle.jpgIl est évident que l’on ne commencera pas la récolte cette semaine. Dans 2 ou 3 jours, je referai la même démarche pour voir ce qu’il advient. Le passage pluvieux annoncé pourrait aussi être déterminant s’il décide de durer plus d’un jour ou deux.

 

En fonction de mes observations, je prendrai ou non le téléphone pour prévenir les vendangeurs.

Pour être en règle vis-à-vis de la loi, je dois plutôt dire prévenir les vendangeurs (-euses). En effet dans ce pays de l’expiation et du repentir perpétuels, on se doit de proposer les postes à l’identique aux hommes et aux femmes. Ainsi, il faut recruter des coupeurs/coupeuses et porteurs/porteuses. Comme si la morphologie des femmes permettait de porter le poids des cagettes. Je n’ai jamais vu une femme se présenter comme une porteuse aux vendanges et je pense qu’aucune d’entre-elles dans le pays entier ne s’est jamais sentie discriminée sur ce point. Mais, une personne bien intentionnée dans un cabinet doré parisien a un jour décidé de se faire le défenseur de la porteuse refoulée par l’employeur sexiste.

Une fois de plus, pauvre pays !

merlot.jpg 

Les parcelles de rouge continuent elles-aussi leur lente et sûre maturation. Dans mes parcelles de Merlot, les baies ne semblent pas avoir l’embonpoint que l’on prête à ce cépage cette année.

Au contraire, on a des grains de raisin d’une taille tout à fait normale, c'est-à-dire juste ce qu’il faut pour avoir des vins concentrés.

Là aussi, la période de soleil que nous venons de vivre a beaucoup amélioré les peaux. Elles sont charnues et leurs tanins sont présents mais déjà souples alors qu’on est encore loin des vendanges.

 

Donc, pas de panique. Tout va bien…

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7 septembre 2012 5 07 /09 /septembre /2012 13:31

 Effectivement, après les quelques jours de voyage en Californie, il a très vite fallu reprendre le chemin du boulot. C’est d’ailleurs lui qui a en partie conditionné la durée du voyage.

Pour la petite histoire, c’était la première fois que nous partions si longtemps (10 jours) alors que nous approchons la cinquantaine et que nous partions seuls, Jean-Michel et moi. Une sorte de voyage de noce, 22 ans après notre mariage (sans voyage de noce).

 

Peu de temps après notre retour, il y a eu une mise en bouteille, représentant environ la moitié de la production annuelle. Les matières sèches avaient été commandées bien avant mais il a fallu les réceptionner, vérifier, appeler quand on ne voyait rien venir ; bref, il a fallu s’assurer que rien n’aller manquer le jour J.

Puis, la mise en bouteilles est arrivée et maintenant il faut conditionner avant les vendanges.

Autant dire que le programme est chargé alors que les vendanges ne sont pas loin.

 

La moitié du vin mis en bouteilles est déjà prévu en expédition pour les jours à venir.

Il va donc falloir mettre les bouchées doubles chez la famille Comme pour arriver à tout faire.

 

Il faut aussi mettre les chais en « configuration vendanges », c'est-à-dire laver toutes les cuves, les équiper, nettoyer les tuyaux de vendanges,…

Enfin, il faut sortir le matériel de réception de vendanges, le laver et vérifier qu’il fonctionne correctement.

Dans notre métier, une part importante des pannes intervient au moment du lancement du matériel. Il était au rebut depuis  au moins 11 mois et du jour au lendemain, on lui demande un rythme soutenu.

Pire encore, un matériel qui a été hiverné en bon état de fonctionnement refuse de redémarrer l’année suivante. Va comprendre…

Il faut donc tout vérifier, sous peine d’avoir de mauvaises surprises.

 

Bref, beaucoup d’activité qui nous éloigne un peu plus des quelques jours d’oisiveté que nous venons de vivre.

Et comme on dit, le travail c’est la santé…

 

 

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 18:26

 Les « wineries » que nous avons pu visiter ont montré la diversité d’approches qui peuvent exister.

Il y a ceux qui s’inscrivent dans un schéma très bordelais, avec deux vins seulement.

 

A l’inverse, certains proposent une profusion d’étiquettes ; on a jusqu’à 17 vins différents produits au même endroit ! C’est le cas de Pine-Ridge que Jean-Michel a retrouvé 26 ans après !

 PINERIDGE2.jpg

Les distributions sont elles-aussi très variables.

Nous avons rencontré ceux qui visent l’excellence et cultivent la rareté. Ainsi, ils génèrent un caractère exclusif aux vins et peuvent appliquer des prix très élevés. Ces tarifs XXL donnent une impression de luxe qui ne fait qu’entretenir le mythe. Le nombre de candidats à l’achat de ces vins ne fait alors qu’augmenter et les prix peuvent continuer à grimper.

La boucle est bouclée…

Il y a une liste  limitée d’acheteurs et une liste d’attente. Le plus difficile, c’est d’amorcer la pompe ; mais quand elle est amorcée, c’est un merveilleux système !

 

Il y a aussi ceux qui ne visent pas le client par la vente directe mais font confiance aux réseaux de marchands de vins, revendeurs, cavistes,…

 

Nombreux sont ceux qui ont misé sur l’œnotourisme. C’est d’ailleurs là que cette pratique a été inventée il y a déjà longtemps.

Comme on le voit se développer maintenant chez nous, les prestations vont de la simple dégustation dans l’espoir de la vente d’une bouteille à l’hébergement estampillé « vigne et vin ».

Les machines semblent bien rôdées pour des prestations de qualité avec des incidences sur les chiffres d’affaire qui peuvent être très significatives.

 PINE-RIDGE1.jpg

On le savait déjà mais les prix et les rapports qualité/prix sont très favorables aux vins français et notamment aux Bordeaux ; même en rajoutant le prix du transport à des vins dans la même gamme que les miens.

Les grands crus bordelais restent pour la plupart très accessibles comparés à des vins californiens souvent inconnus et d’un niveau de qualité quelconque.

 

Les visites que nous avons pu faire chez des cavistes ont malgré tout permis de relativiser la place des vins français hors de nos frontières.

Ils sont certes toujours présents mais dilués dans une masse importante de bouteilles de toutes origines.

Un petit coup de canif à notre orgueil national !...

 

Heureusement pour nous, beaucoup de ces vins n’ont rien à raconter, du moins  pas plus que bon nombre de leurs homologues français.

Là aussi, tout le monde n’a pas une liste d’attente pour acheter son vin.

 

Finalement, j’ai eu l’impression que mes vins et mon projet supportaient assez bien la comparaison avec les homologues américains. Je ne me suis jamais considérée à la tête d’un grand cru et donc je ne me compare pas à des vins à 500$ la bouteille. Mais je pense que dans ma catégorie,  je n’ai pas à rougir.

Et moi aussi, j’ai une liste d’attente pour acheter mes vins. Et na !

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 17:31

 Cela fait 3 semaines que je n’ai pas donné de nouvelles de notre petit domaine. Pourtant, j’existais encore. Jean-Michel et moi avons profité de la trêve estivale pour aller voir du côté de la Californie et de ses vignobles.

Nous ne sommes pas partis autant de temps, mais au retour, la réalité nous a rattrapés et il a fallu s’occuper de choses très matérielles avant de raconter ma vie.

Maintenant que le rythme  normal revient, me revoilà donc ici-même.

 

Je n’étais jamais allée en Californie. J’avais vécu cette région par l’intermédiaire d’un séjour d’étudiant que Jean-Michel y avait fait il y a bien longtemps à l’occasion d’un stage.

 

Nous avons essayé de voir les différents maillons de la chaine jusqu’au consommateur final et sans oublier le sacro-saint oeno-tourisme ; planche de salut espéré pour bon nombre de vignerons hexagonaux désœuvrés.

 

On a l’habitude de dire que l’Amérique est un pays jeune. C’est aussi vrai pour sa viticulture, même dans une région aussi prestigieuse que la Napa Valley. La diversité des écartements et des modes de conduite témoigne de cette recherche d’une voie. Dans notre vision biodynamique, c’est un peu l’époque de l’adolescence, celle où on s’essaye à tout sans ligne directrice précise.

Par rapport au premier séjour de Jean-Michel, il semble que beaucoup de progrès ait été fait.

Mais il reste encore beaucoup de vignes larges en « parasol », c'est-à-dire en cordeau retombant, sans fil de levage et surtout sans que les raisins n’aient jamais vu le soleil jusqu’à leur transport vers les chais.

Là-bas comme ailleurs, il n’y a pas que des grands vignerons !

 napa2.jpgnapa1.jpg

On voit cependant une diversité incroyable de systèmes de conduite qui cohabitent, souvent au sein d’un même domaine. Les  personnes rencontrées n’ont pas d’idée très précise sur la ligne à tenir pour les futures plantations.

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Nous avons eu l’opportunité de faire des dégustations de vins de terroirs différents et vinifiés par la même personne. Comme partout, le terroir s’est fait sentir avec des différentes marquées d’un vin à l’autre.

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Comme souvent ou presque toujours, les tuyaux d’irrigation suivent les rangs. Je reste totalement hostile à cette technique qui est un reniement du terroir. Nous avons visité un domaine qui pratique la culture sèche, sans irrigation. Pour les autres, la question ne semble même pas s’être posée alors que certaines zones pourraient très bien se passer d’eau extérieure. Une révolution culturelle met du temps à se faire et je suis persuadée qu’elle se fera au moins chez certains leaders.

Pour y arriver, il faudrait prendre un peu de recul sur les pratiques, les densités de plantation et aussi les zones dans lesquelles on plante. Il y a tellement d’endroits propices à la vigne dans le monde qu’il parait aberrant de l’installer justement dans des zones où elle ne peut pas pousser seule, sans aide humaine.

 

En ayant débordé un peu plus loin en Californie, on a pu constater que le problème de la gestion de l’eau se pose en termes très crus et pratiques. Les réserves sont presque à sec, c'est-à-dire à moins de 10% de leur capacité. Et des slogans aperçus ça et là au bord de  la route, font la preuve que le débat est ouvert. C’est toute la différence qu’il y a entre le développement et le durable. Certains veulent nous faire croire qu’on peut avoir les deux. Mais dans la pratique, l’un joue souvent contre l’autre !

 

Enfin, la réglementation qui régit la viticulture locale doit tenir dans une seule feuille. La Californie est inscrite dans une démarche de préservation de l’environnement. A ce titre, on ne peut pas faire n’importe quoi quand on veut planter ; et c’est tout à fait normal. Mais sorti de cette contrainte, on fait ce que l’on veut.

Dans ce pays libéral, c’est le marché qui fait la différence et qui permet de dire ce qui doit être conservé et ce qui doit disparaitre. Chez nous c’est un peu la même chose sur le rôle du marché, mais entre temps, on maintient hors de l’eau des choses qui sont de toutes les façons condamnées et plus on attend, plus la chute est sévère.

On plante ce qu’on veut où on veut. Et on assume ses choix. C’est tout simple et finalement tellement plus logique.

Si ça se trouve, dans 3 siècles, ils en seront rendus au même stade que nous avec des règlementations nombreuses, croisées, antagonistes, démotivantes et étouffantes… et finalement peu dissuasives pour les fraudeurs.

 


Suite au prochain numéro…

 

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 08:36

Nous nous apprêtons à faire un traitement qui risque fort d’être le dernier de la saison.

C’est un moment important, à la fois réconfortant mais qui indique aussi un changement de période. On passe de la période végétative à celle de la maturation avec les vendanges en point de mire.

 

A cette saison, j’aime bien utiliser du genièvre, avec tout à la fois des pousses et des baies à tous les stades, vertes et noires.

GENI7VRE1.jpg

 

GENIEVRE2.jpgLe fenouil fait lui-aussi partie du cocktail, mais je privilégie maintenant les inflorescences ; question de stade par rapport à la vigne.

 FENOUIL.jpg

Dans la vision qui est la nôtre, nous suivons l’évolution de la vigne aux différentes étapes de son cycle de vie dans l’année, de la naissance du printemps à la mort annoncé de l’automne.

Si besoin, nous l’aidons dans sa progression vers l’avant mais sans la forcer et surtout sans lui donner l’idée de faire marche arrière.

Tous les soins et toutes les plantes utilisées répondent donc à cette logique

 

Il est encore trop tôt pour faire des bilans car on est encore loin de la récolte. L’année « mildiou » se termine et dans le contexte général, on ne peut qu’être satisfait du travail que nous avons accompli.

 

Pas de fierté particulière car nous sommes restés tout simplement dans le professionnalisme face à une situation exceptionnelle. On a fait ce qu’il convenait de faire au moment voulu, sans plus ni moins.

On aura passé plus de temps et d’argent que d’habitude mais l’année le réclamait.

 

Comme une piqûre de rappel, les photos du tracteur à chenilles et du pulvérisateur.

 CHENILLARD-AVRIL.jpg

PULVE-AVRIL.jpgAvec l’éclairage des évènements ultérieurs, on comprend mieux des différences de réussite, face au mildiou, qui peuvent exister maintenant d’un domaine à l’autre. Les photos ont été prises un dimanche d’avril, jour d’élection alors que beaucoup étaient encore au lit ou tout simplement en week-end. Nous, on était là au bon moment, même dans les conditions étaient extrêmes.

 

La compréhension du vivant par l’approche biodynamique a été un autre élément favorable qui nous a beaucoup aidés.

Ce savoir-faire, nous l’avons appris et amélioré au fur et à  mesure des années. C’est comme toujours dans les moments les plus difficiles que l’on progresse.

 

Maintenant, il reste à attendre quelques semaines supplémentaires en espérant que le temps restera clément.
D’ores et déjà, je suis fière de mes raisins. Ils ont une bonne mine qui fait plaisir ; une bonne santé ferme et tonique. L’idéal quoi…

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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