Il y a quelques mois, après le drame qui était survenu à notre excellent Vin Passion (j'étais fan), j’avais expliqué tous les détails de cette sinistre affaire.
Depuis, je n’en avais pas vraiment reparlé.
Je pense qu’il est temps de donner quelques nouvelles.
En fait, des nouvelles il n’y en a pas vraiment.
Quelques jours après cette funeste filtration et face à des analyses éloquentes, le filtreur avait accepté de reconnaitre sa responsabilité dans la contamination du vin.
Le service juridique de mon assureur a été saisi pour constituer un dossier. Ma première surprise a été de constater que ces gens qui sont à ma disposition avaient un comportement qui me faisait penser qu’ils étaient dans le camp opposé. Etrange…
Dans ce genre de dossiers, il est facile de chiffrer la perte du vin en multipliant le nombre potentiel de bouteilles par le prix de l’année précédente.
Par contre, pour évaluer le préjudice commercial généré par cette sinistre affaire, c’est beaucoup plus compliqué.
Heureusement, parmi mes clients, nombreux sont ceux qui ont spontanément proposé de m’aider en faisant part du désarroi que représente la disparition temporaire dans leur gamme de ce vin qui connaissait un tel succès.
Justement, dans sa cuve, le vin attend toujours que j’ai reçu de tous les interlocuteurs, le feu vert pour l’envoyer à la distillerie.
Ecrire ou prononcer ce dernier mot à propos de mon vin, de mon sang, c’est toujours un supplice. Je dois « désaffectiver » sous peine de me mettre à pleurer à chaque instant en repensant à tout ce temps, cette énergie perdus par la faute d’inattention de quelqu’un que je connais à peine.
Le dossier avance donc à la vitesse d’un sénateur, si on peut oser la comparaison.
Pour résumer la situation, on peut dire que les nouvelles de feu Vin Passion sont justement qu’il n’y a pas de nouvelle.