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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 14:21

 C’est fait, les rouges 2009 sont en bouteilles depuis hier. Cela ne me rendra pas les blancs mais il faut bien avancer. Je tiendrai au courant de l’avancée du dossier « blanc ».

Mais aujourd’hui, les stars sont les rouges.

 

Malgré les conditions du moment, j’ai conservé ma confiance au même prestataire qui reste une référence sur ce segment et qui semble assumer son erreur.

 

J’ai donc embouteillé Le Petit Champ, Le Grand Vin et la cuvée Les Sens. Une panne de la tireuse a fait perdre deux bonnes heures et la journée commencée tôt s’est terminée fort tard. Mais, ce n’est pas grave, il faisait beau donc le moral était bon.

 

J’ai aussi pu voir mon bâtiment de stockage se remplir de nouveau. Imaginez, il ne me restait que deux ou trois fonds de casiers et en général, déjà retenus.


Maintenant, je vais de nouveau pouvoir répondre positivement aux sollicitations des clients, anciens et futurs.

 

La vie normale reprend son cours…

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 08:56

J’ai été frappée par la publicité qu’une propriété respectable au demeurant, a mis dans un magazine.

Il semble que ce domaine soit en bio, bien que le discours ne soit pas très clair. Par contre, il finit par ça : « passera en culture biodynamique en 2015 ».

Etonnant non ? Comme l’aurait dit Deproges.

 

En quoi, le fait d’envisager de passer en biodynamie dans 4-5 ans peut-il servir la crédibilité d’une exploitation et surtout des vins qui sont déjà sur le marché ?

Le fait de faire une telle annonce plusieurs années avant l’évènement ne montre-t-il pas une volonté uniquement marketing de ce domaine ?

Quand on souhaite dans son cœur passer en biodynamie, pourquoi ne pas le faire tout de suite ? La biodynamie possède tous les « outils » de la bio mais elle bénéficie de ressources bien plus larges, qu’elle seule est capable de fournir.

 

Il y a quelques jours ou semaines, je parlais ici-même des chevaux de trait trop souvent rappelés au service pour des questions bassement commerciales sans véritable souci de la vigne.

Je pense qu’il existe les mêmes dérives avec la bio et plus particulièrement la biodynamie.

Pour preuve, cette dernière se décline aussi maintenant sous forme de « biodynamie raisonnée » ( !!! ). En français dans le texte, on pulvérise éventuellement des préparats biodynamiques mais surtout on conserve une place de choix pour les pesticides. On ne les garde même pas « au cas où », on les garde tout court et tout le temps. Mais on communique largement sur la biodynamie.

Moins grave mais tout aussi gênant, on maintient un essai de biodynamie plus ou moins sincère sur 1 à 2% du vignoble pendant des années sans évolution et on communique uniquement sur cette surface en occultant les 98 ou 99% qui restent...

 

L’homme est ainsi fait. Moi aussi, je dois bien avoir des casseroles qui trainent derrière mes faits et gestes.

Au moins, faut-il rester sincère dans ce que l’on fait, même si c’est imparfait.

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 08:57

Dans un contexte particulier, je prépare ma mise en bouteilles des rouges 2009.

Heureusement, il n’y a pas de filtration sur terre car avec des élevages longs, les vins se clarifient et se stabilisent seuls.

Nous avons aussi supprimé tout collage depuis plusieurs années. La structure tannique de nos vins n’impose plus de les affiner avec des blancs d’œuf. C’est la preuve que le travail dans la douceur que nous privilégions de plus en plus, paie à la fin.

 

Je suis toujours impressionnée d’entendre les doses de blanc d’œuf qui sont encore utilisés par des grands crus à l’époque actuelle.

Avec des quantités bien moindres dans mes vins, je sais parfaitement qu’ils seraient totalement déséquilibrés. On pourrait se dire que la raison est que mes vins ne sont pas des Grands Crus. Certes, mais je sais que Jean-Michel est dans le même cas que moi à Pontet-Canet. Donc, c’est bien une question de soins apportés à la vigne et au raisin.

Et je pourrais même dire que c’est heureux de voir les efforts de douceur et de respect payé en retour dans le verre.

Pourquoi tout le monde n’est pas en biodynamie ???

 

Donc, sûrement mais pas tranquillement, je prépare ma mise en bouteilles. L’énorme gifle que je viens de recevoir avec mes blancs m’a fait prendre conscience que rien n’est jamais totalement acquis et qu’il n’existe pas d’opération de routine. Tout peut se transformer en catastrophe.

Je déguste et re-déguste la gamme de rouges en trouvant tout très bon.

Les Sens, le Grand-Vin et le Petit-Champ me remplissent de fierté.

Ils auront pendant un an la lourde tâche de faire oublier l’absence du Vin Passion.

Ce sera dur.

 

Mais j’espère que les amateurs retrouveront dans le verre toute l’émotion que je mets dans mes vins ; rouge ou blanc.


L’émotion est un mot rayé du vocabulaire viti-vinicole actuel.

 

Heureusement, chez nous ce n’est pas le cas.

C’est même presque tout le contraire…

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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 09:40

 Quand on tient un blog comme je le fais depuis maintenant 3 ans, on se demande toujours ce que l’on doit dire par souci de transparence et ce que l’on doit garder pour soi.

 

Or, dans le cas présent, je me suis posée la question maintes fois depuis quelques jours.

 

J’avais annoncé précédemment l’arrivée du Vin Passion 2010 pour remplacer le millésime 2009 épuisé. Mais la fatalité en a décidé autrement.

J’éprouve une sorte de honte pourtant je n’y suis pour rien.

Mon vin était parfaitement net et pur avant la filtration réalisée lundi par un prestataire et il faisait ma fierté. A la sortie de cette opération, il présentait un défaut majeur le rendant invendable.
Erreur de stockage de la terre de filtration, terre intrinsèquement altérée,… Je ne suis pas capable de juger. Des analyses sont en cours et je suis sûre de mon fait ; je n’y suis pour rien.

 

C’est pour moi une énorme catastrophe commerciale. J’ai mis 10 ans à créer une clientèle. Actuellement, mes ventes explosent au point que j’ai du prévoir de mettre en bouteilles plus tôt que l’an dernier pour faire face à la demande.

Pour de nombreux clients, le Vin Passion est le seul Bordeaux blanc de leur gamme.

Et pendant un an, il n’y en aura plus.

Tous comprendront le mal qui m’arrive. Mais combien d’entre eux reviendront après ce purgatoire d’une année ? Personne ne sait le dire et je n’ose y penser.

 

Je suis repartie en expertises diverses, en constats d’huissier,…

Je n’en veux pas à ceux qui ont fait la bêtise car tout le monde peut faire une erreur.

Je leur en voudrais s’ils arrivaient à ne pas vouloir assumer leurs responsabilités dans cette affaire. Ce prestataire est l’un des meilleurs du marché pour son sérieux technique. Gageons qu’il le soit aussi pour assumer ses erreurs.

 

Ce week-end, nous avons travaillé dans le chai pour divers soutirages. Le millésime 2009 doit en effet être mis en bouteilles dans quelques jours. Il faut donc le préparer.

Difficile de garder le sourire dans le travail et de  ne pas pleurer quand on a devant soi la cuve « maudite ».

On n’a même pas apprécié d’avoir conditionné le solde de Petit-Champ rouge 2008 ; générant de ce fait une situation de rupture pour ce vin pilier de la gamme.

Le succès commercial couronnant les années de travail n’a pas été fêté ni même noté entre nous.

Jean-Michel et Laure étaient aux soutirages alors que Thomas et moi étions au conditionnement. Chacun a travaillé dans son coin la tête baissée et l’esprit ailleurs.

 

Ce millésime 2010 aura été spécial jusqu’au bout.

Après la grêle du 25 mai, il avait fallu se relever pour sauver ce qui restait. Les traitements faits dans des conditions d’apocalypse après l’énorme averse de pluie qui avait accompagné la grêle, les relevages horribles avec des ceps transformés en buissons par les grêlons, les vendanges à la main qui m’ont laissé les avant-bras lardés de cicatrices par la profusion d’entre-cœurs sur les branches meurtries, la souffrance des paniers et des cagettes à bouger, les heures passées devant le pressoir pour presser « en manuel » avec délicatesse ces petits raisins rescapés, le vidage du pressoir à la pelle à main avec mes coudes meurtris, les heures de lavage,…

Ce 2010 a heureusement fait quelques fois le bonheur de nos apéros du soir.

Malgré les conditions difficiles, l’amour que la vigne a reçu de notre part en a fait le meilleur vin jamais produit depuis que nous avons repris le domaine.

Il était pur, tendu et cristallin.

Tout ça pour rien.


Dur dur…

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 19:00

 Depuis le temps que j’ai créé ce blog, j’ai raconté beaucoup de choses, mais je ne pense pas avoir parlé de notre cuvée Les Sens du Champ des Treilles.

L’oubli est sur le point d’être réparé.

 

Lorsque nous avons repris le domaine, nous avons tout d’abord essayé de gérer l’essentiel, sans moyen et avec un cœur gros comme ça.

Puis, nous avons vraiment commencé à transmettre notre âme au domaine en plantant les vignes à 10000 pieds par hectare. C’était une folie que nous avons assumé car la vigne à forte densité de plantation reste toujours le meilleur système de conduite. On accepte ou on n’accepte pas d’en payer le prix de la difficulté mais qualitativement, il n’y a pas de contestation possible.

 

Avec les vignes à 1m, est aussi arrivé le Petit-Verdot. Cépage secondaire du Médoc, nous avons appris à le connaitre et à le comprendre dans les terres de Pauillac.

Très vite, nous avons cru en lui. Heureusement, il était autorisé par notre appellation, plus habituée qu’elle est à défendre les vignes hautes et larges et les coopératives que de rechercher des cépages « oubliés ». Le Petit-Verdot avait du se retrouver par hasard  dans la liste des cépages autorisés; en étant recopié avec les autres par un clerc zélé mais pas forcément concerné.

 

Donc nous nous sommes retrouvés avec du Petit-Verdot (et du Merlot) dans les vignes à 10000 pieds par ha.

Lorsque les premières vinifications sont arrivées pour ces parcelles et que les premiers échantillons ont pu être dégustés, on a très vite senti que notre engagement dans cette voie était le bon.

Chacun des deux cépages donnait un vin tellement plein, authentique et agréable que nous avons essayé de les mélanger à part égale. Le résultat nous a donné un instant d’émotion et on a décidé de réaliser cet assemblage en petite quantité et de l’élever ainsi. Ce vin s'est imposé à nous.

 

Différents autres essais avec des proportions différentes n’ont pas produit le même équilibre parfait. On est resté sur 50% de chaque.

 

Lorsque la date de la mise en bouteilles s’est rapprochée, il a fallu décider de l’avenir de cette cuvée sans nom. Elle a vu le jour et s’est appelée « Les Sens du Champ des Treilles ».

C’était en 2002.

 

Le succès fut tout de suite au rendez-vous. Ce vin, mélange improbable de Merlot et de Petit-Verdot à parts égales, issues de vignes improbables, pouvait rivaliser avec les meilleurs Crus de Bordeaux.

 

Mais le Petit-Verdot est un cépage capricieux. Lorsque les autres cépages adorent le soleil et la chaleur, lui est différent. Les grands millésimes tels que 2003, 2005 n’ont pas plu au Petit-Verdot qui a largement préféré 2004 ou 2007 !

 

N’étant pas née pour la vente, j’ai longtemps éprouvé quelques difficultés à proposer Les Sens aux clients car son prix est « différent » de celui du reste de la gamme.

 

Puis, ayant fait mon « chemin intérieur », j’ai levé ce tabou et le propose maintenant à tous les clients, pro ou pas. Rares sont ceux qui ne se laissent pas séduire par ce vin hors normes.

 

Très souvent, les amateurs l’achètent en pensant aux copains qu’ils vont pouvoir piéger lors de dégustations à l’aveugle.

 

Cette cuvée a maintenant gagné sa légitimité parmi nos autres vins et tous les ans, nous évaluons la possibilité d’en produire ou pas.

Une chose est sûre, la proportion entre Petit-Verdot et Merlot n’a jamais pu être changée car c’est la seule qui fonctionne dans tous les millésimes.

 

Le Petit-Verdot, il est comme ça et c’est pour ça qu’on l’aime.

 

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 10:58

Semaine agitée en perspective pour moi.

La semaine prochaine, je mets en bouteilles le Vin Passion 2010. Il y a déjà quelques jours que je suis en rupture du 2009 et il était temps que le remplaçant pointe son nez.

 

Ce sera d’abord la filtration lundi puis la mise proprement dite (et faite) mercredi.

Comme à chaque fois, je fais et refais dans ma tête le compte de mes commandes de matières sèches en les comparant au nombre de bouteilles prévues.

 

Je me fais des sueurs froides puis me ravise en constatant que j’ai oublié dans mes comptes, un sac de bouchons ou une palette de bouteilles.

Bref, la routine d’avant mise.

 

Il y a peu, je publiais ici-même les photos du soutirage du Vin Passion. Mais, en vérifiant les dates, c’était il y a presque deux ans et on préparait le 2008.

Ce vin a disparu puis ce fut le tour du 2009 qui a connu le même sort.

 

Que le temps passe…

 

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 18:20

 On l’a attendu et redouté. On l’a trouvé tellement long mais finalement on en voit presque déjà la fin.

L’hiver qui rend toute chose plus lente et qui à le don de faire exprimer de la mélancolie partout où il passe.

 

Quelques photos de notre petit monde en hiver :

 hiver7.jpghiver3.jpghiver2.jpghiver4.jpghiver6.jpghiver.jpg

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 08:21

Samedi dernier, c’était mon anniversaire.

Donc, à la maison, il y a eu travail. Logique, car on ne sait pas faire autre chose.

Comme toutes les semaines, nous avions quelques palettes à préparer. Bientôt, il n’y aura plus de vin dans le bâtiment ; et rien que ça, c’est un magnifique cadeau d’anniversaire car c’est un poids en moins au quotidien.

 

Puis, profitant de conditions favorables, nous avons fait le premier traitement biodynamique de l’année et aussi le premier traitement de la saison.

 

Laure a pris le temps de photographier la dynamisation car nombreux sont ceux qui n’en ont jamais vu et même parmi ceux qui ont un avis sur la question ; et peut-être même surtout ceux-là…

 

Les instantanés donnés par l’appareil photo montrent la nature figée et l’eau semble ne plus être vraiment de l’eau.

Difficile pour moi de choisir entre toutes les photos.

 

J’ai retenu le chaos :

 DSC03763.JPG

 

Et le Vortex :

 DSC03768


Justement, les détracteurs de notre agriculture devraient commencer par se souvenir que l’eau c’est avant tout H2O, mais c’est aussi bien autre chose de beaucoup plus subtil ; et c’est justement cette subtilité qui en fait ses qualités vraies, qualités vitales et bien plus.

 

Puis, Thomas a pris l’enjambeur pour pulvériser la préparation biodynamique. Il a renoué avec son expérience de chauffeur d’enjambeur durant l’été à Pontet-Canet. Très vite, il a retrouvé ses marques pour enfiler les rangs, tourner au bout,…

 DSC03781.JPG

Enfin, le soir nous avons pu ouvrir une bouteille de Champagne pour fêter mon passage vers un an de plus.    

Après avoir beaucoup demandé d’efforts et de sacrifices, notre petit domaine nous donne maintenant beaucoup de satisfactions et nous permet aussi de progresser dans cette voie, chemin de vie, comme le dirait Jean-Michel.

 

Dans cette maison, j’ai regardé ma famille aimante et soudée autour de moi, je me suis dit que finalement j’avais les plus jolis cadeaux que peut espérer avoir une mère, une épouse et une viticultrice.

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 08:58

Le mot biodiversité est très souvent utilisé sans que l’on sache très bien ce qu’il représente vraiment. Aussi, j’ai décidé de faire le point sur cette chose bizarre en fonction de ce que les gens en disent.

 

Tout d’abord, on sait que la biodiversité a des pattes car les étudiants de l’Enita ont mis au point une méthode de comptage basée sur le comptage du nombre de pattes.

La biodiversité n’a pas peur de l’homme car elle vit dans les parcelles cultivées. Elle est même particulièrement docile (et intelligente) car elle a compris qu’il faut se réfugier dans les bandes prévues pour la biodiversité quand elle entend le tracteur arriver avec ses pesticides.


De même, le simple vue du gyrobroyeur l’incite à sauter dans le rang d’à côté que l’homme a pris le peine de ne pas faucher à cet effet. La biodiversité fait donc bonne équipe avec l’homme. Sans se parler, ils se comprennent.

 

On lui a même appris à aller se reproduire dans les refuges à biodiversité, sortes de HLM pour biodiversité et construits par l’homme avec des bouts de bois troués.

Justement, le faible diamètre des trous semble indiquer que la biodiversité est de petite taille.

 

La biodiversité n’est pas exhibitionniste dans ses moments de reproduction. Elle affectionne le calme discret de ces lieux dédiés.

 

La plupart de ceux qui s’intéressent à cette biodiversité utilisent des pesticides et entendent bien continuer. Donc, la biodiversité a appris à retenir sa respiration quand elle voit le pulvérisateur cracher ses poisons sur la culture ainsi que sur les zones de refuge pour biodiversité.

 

Après cette énumération, on peut être tenté de penser que la biodiversité est très proche des choses matérielles. Et bien non !

La preuve, elle aime les fleurs. Elle prend beaucoup de plaisir à gambader parmi toutes les espèces décoratives colorées semées par l’agriculteur pour donner l’illusion qu’il respecte la nature.

 

Maintenant, je pense que vous serez en mesure quand vous en croiserez, de reconnaitre la biodiversité, la vraie en la distinguant bien des contrefaçons.

 

Un point me chiffonne malgré tout : on ne sait toujours pas à quoi sert la biodiversité.

Au début, on lui avait prêté une utilité dans la régulation des ravageurs puis on s’est ravisé en reconnaissant qu’elle ne servait rien de concret.

 

Par contre, on ne s’est toujours pas dit qu’en supprimant les pesticides on n’aurait pas besoin de faire des bandes et autres refuges ; tout serait un milieu de vie sain pour les êtres vivants…et les hommes.

 

Oui mais, que feraient tous ceux qui comptant, notant et enregistrant la biodiversité, se sentent très occupés et très importants ?

 

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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 11:44

CHEVAL.jpgDepuis quelques mois, il est devenu fréquent de voir les chevaux de trait partout en viticulture. C’est une sorte de « must » quand on s’installe en bio ou même en chimique que de vouloir cultiver au cheval ; ou au moins se faire photographier avec un cheval dans ses vignes.

 

Je suis à la fois mal et bien placée pour en parler car d’une part, je n’ai pas de cheval mais d’autre part, depuis ma fenêtre je peux voir ceux de Pontet-Canet dans les rangs de ce domaine.


Les motivations des candidats au cheval sont diverses. Entre les doux rêveurs, les opportunistes ou les communicants, chacun trouvera son compte.

 

Cependant, si le cheval peut participer à l’amélioration de la viticulture, il faut bien convenir qu’il y a beaucoup d’autres étapes à franchir pour bonifier son terroir et son vin et que souvent, ces étapes sont négligées plus ou moins volontairement.


Quelle utilité d’un cheval dans des vignes hautes et larges, uniquement conçues pour une culture économique et simplifiée sans considération qualitative ? Le mieux est d’abord de replanter des rangs supplémentaires.

 

Quelle utilité d’un cheval dans un environnement de pesticides ?

De même, est-il raisonnable de cultiver au cheval « la parcelle qui se voit » tout en maintenant « celles qui ne se voient pas » avec des désherbants ou autres cochonneries ?

 

Un néo-viticulteur lambda, c'est-à-dire sans argent comme la plupart des viticulteurs qui débutent, n’a-t-il pas d’autres investissements à faire que dans un cheval et tout ce qui se rapporte à son utilisation ?

 

Les organismes officiels ont sûrement aussi leur part de responsabilité dans cette situation en proposant des formations à la traction animale sans replacer l’utilisation du cheval dans l’ensemble du système de production.

On l’a appris à nos dépens il y a quelques années, produire n’est pas compliqué mais vendre l’est beaucoup plus et être rentable est encore autre chose.

Et là, c’est un peu pareil.

 

Je n’évoque même pas la traction animale comme moyen de réduction des gaz à effet de serre tellement on se retrouve dans un monde doré des Bisounours dans lequel quelques intellectuels du réchauffement climatique voient le cheval comme LA solution au problème, sans évaluation de l’efficacité économique, ni même du fait que la nourriture des chevaux est « diesel-made ».

 

Cela dit, quand on pense être au point sur l’essentiel, la présence d’un cheval peut devenir un plus indéniable.

Et surtout que c’est beau et noble dans un rang de vigne !

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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