C’est fait, la récolte des blancs est terminée ; vite terminée.
J’ai dû me résoudre à réduire mes espérances de rendement. Ce n’est plus 20 hl/ha mais un peu moins de 19 qu’il faudra inscrire sur la déclaration de récolte.
Heureusement, le jus tout juste débourbé sent particulièrement bon. Les équilibres en bouche semblent être eux-aussi particulièrement favorables.
Il faut juste attendre que les levures commencent leur travail et ensuite on en saura un peu plus.
Evidemment, chez nous les levures sont celles qui étaient naturellement présentes sur le raisin. La métaphore est longue et fastidieuse mais je la préfère encore à l’expression « levure indigène » qui dans mon esprit tordu comporte d’autres connotations.
Quoi qu’il en soit, le Vin Passion 2010 sera distribué avec parcimonie.
Maintenant, il faut pense au rouge dans quelques jours.
Cette année, avec la grêle, la donne a changé. Les maturités se trouvent hâtées par la faible récolte ; particulièrement dans les parcelles très touchées par les morceaux de glace.
Il faut donc déguster les baies fréquemment et avec concentration pour déterminer le moment le plus opportun pour vendanger chaque endroit.
J’ai aussi fait quelques prélèvements de raisin pour avoir une idée encore plus précise de la situation.
Mais c’est la dégustation du raisin qui permettra de trancher.
Une autre décision plus délicate et cruelle permettra de trancher quant à l’opportunité de vendanger ou non certaines zones. Les dégâts de grêle sont tellement importants par
endroits qu’il n’est pas rentable de faire passer les vendangeurs.
Avec un kilo de raisin par rang, à quoi bon dépenser encore de l’argent pour récolter quelques graines.
C’est très dur de tenir de tels propos mais c’est la réalité. On cultive toute l’année avec amour et dévouement une parcelle, puis sa récolte et quasiment anéantie par la grêle. Le deuxième cataclysme, c’est d’être obligé de ne pas récolter le peu qui reste.
Faudra-t-il que j’y aille seule le matin de bonne heure ou le soir tard pour récolter malgré tout ces trois raisins sans dépenser d’argent ?
Je ne sais que faire.
Pour le moment, on n’y est pas encore et il faudra y repenser le moment venu.
Heureusement, dans ces instants de doute, on trouve parfois un pied de raisin de table perdu dans une parcelle.
Il permet de passer quelques bons moments…