C’est la réflexion que se font souvent les gens qui travaillent la terre. Et c’est une réalité !
Alors que le deuxième relevage arrive à sa fin, c’est maintenant l’heure du second passage d’épamprage, c’est-à-dire de suppression des gourmands.
On a déjà réalisé cette opération en début de saison mais d’autres rameaux se sont développés depuis. Plus le premier passage est précoce, plus il en repousse mais aussi plus la zone des grappes sera entassée ; ce qui favorise le développement du mildiou.
Donc, pour moi c’est l’époque de la suppression de ces gourmands développés depuis le premier passage au début mai. Certaines de ces tiges sont devenues grandes et fortes et nécessitent l’utilisation d’un sécateur pour les couper. J’en profite aussi pour détruire les plantes qui ont été épargnées par les charrues. Certaines menacent de dépasser la hauteur des rangs. Temps qu’elles ne gênent pas les raisins, l’inconvénient de leur présence est uniquement esthétique.
Mais dans ce métier, l’esthétique passe encore souvent devant des considérations qualitatives ou environnementales. C’est ainsi. Un bon vigneron est celui qui a des vignes propres et coupées au carré et pas forcément celui qui fait du bon raisin et du bon vin !
On en voudra à celui qui a les vignes pas trop propres car il n’utilise que des charrues pour contenir l’herbe. Par contre, on ne trouve rien à redire d’avoir des vignes « propres » au prix de l’utilisation de produits chimiques qui détruisent la vie et contaminent les nappes phréatiques.
Ainsi va notre métier.
Pour en revenir à nos pampres, j’ai fait une équipe pour aller plus vite ; une de mes vendangeuses de l’an dernier et moi ! Quelle équipe…
Mes avant-bras sont griffés et mon dos me rappelle à tout moment que la terre est basse.
Mais ce n’est pas grave car la récolte est belle et les vignes respirent la bonne santé.
C’est le principal et le reste n’est que détail vite oublié…