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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 16:04

 

Il y a quelques jours, j’ai souhaité aborder le thème de l’alimentation comme facteur de bonne (ou mauvaise) santé.

C’est un sujet éminemment important et intéressant. Aujourd’hui, j’ai souhaité relier ces idées à notre expérience personnelle.

 

En effet, si nous sommes devenus vignerons bio et biodynamiques, c’est justement après avoir réalisé que l’alimentation des plantes était aussi un facteur, sinon LE facteur de leur bonne santé.

Tout a commencé il y a 10-15 ans lorsqu’un technico-commercial en engrais a donné à Jean-Michel un petit texte mal photocopié et datant du début des années 80.

En faisant ce geste, ce pauvre Monsieur allait se donner le bâton pour se faire battre ou plutôt qu’il allait donner à son client les arguments pour ne plus acheter ses produits !

 

Le texte avait été écrit par un ancien chercheur de l’INRA de Bordeaux, qui s’appelait Francis Chaboussou.

Il y définissait une théorie qu’il avait appelé la Trophobiose dans laquelle il avançait l’idée que si les maladies et ravageurs se développaient sur les plantes c’est qu’ils y trouvaient des moyens de subsistance. Sans rentrer dans les détails techniques, on peut retenir de son propos que la composition de la plante pouvait donc « attirer » ou pas les maladies et ravageurs.

 

Selon lui, les oligo-éléments, notamment intervenaient dans ce processus.

Il ajoutait que les pesticides pouvaient aussi « orienter » la composition de la sève vers plus ou moins d’attirance.

Il a publié plusieurs livres dont « les plantes malades des pesticides » en 1980.

Ces travaux n’ont pas connu un grand succès parmi ces collègues et depuis, Chaboussou est injustement mort dans l’anonymat le plus complet.

 

Pourtant, pour Jean-Michel et moi, Chaboussou a changé notre vie. On a remis la plante au centre de nos préoccupations. On a relativisé l’intérêt des pesticides pour protéger les plantes.

 

Le processus était enclenché, on allait dans le sens de la suppression totale des pesticides.

Pour moi, au Champ des Treilles, c’était assez facile car le Grand Père, par avarice n’avait jamais fait la part belle aux produits de synthèse.

Pour Jean-Michel à Pontet-Canet, ce fut plus compliqué car les conditions et les contraintes n’avaient rien à voir.

De réflexion en lecture, de rencontre en observation, nous en sommes arrivés en quelques années à la biodynamie.

 

Quel regard portons-nous sur la période Chaboussou ? La première idée qui me vient est que nous avons quitté un monde pour entrer dans autre chose de beaucoup plus logique. Il nous a fait prendre conscience du fait que l’utilisation de pesticides n’a rien d’anodin et que leurs « effets secondaires » sont loin d’être maîtrisés.

De là est née notre aversion vis-à-vis de ces produits.

 

Certes, la biodynamie n’est pas la trophobiose. Mais en regardant les choses de près, on se rend compte que bien souvent, les deux principes ne disent pas des choses opposées, bien au contraire. On regarde les mêmes phénomènes sous des angles différents et on les commente avec des mots différents mais au fond, on veut dire la même chose.

 

Nous prenons souvent la peine d’expliquer notre cheminement depuis la découverte de Chaboussou car nos interlocuteurs, surtout s’ils sont agriculteurs « conventionnels », peuvent visualiser plus concrètement l’influence de la nutrition dans la prévention des maladies et ravageurs.


Certains trouveront ces idées farfelues, pour d’autres ce sera comme pour nous le point de départ d’une prise de conscience sans retour vers quelque chose de plus logique et respectueux de la vie.


Enfin, on éveillera peut-être des vocations de biodynamistes chez quelque uns.

Pour eux, ce sera alors le parcours d’une vie.

 

C’est du moins comme cela que Jean-Michel et moi envisageons notre relation avec la viticulture ; main dans la main sur un chemin de passion sans fin et où les difficultés sont largement compensées par les relations d’amour que nous entretenons avec nos vignes.

 

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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 13:20

La semaine dernière, Jean-Michel a reçu un groupe de visiteurs belges à Pontet-Canet.

Ils venaient sur les conseils de mes amis Mostade, cavistes passionnés et passionnants. Grâce à eux, j’ai découvert leur pays et leurs habitants chaleureux que j’ai toujours autant de plaisir à revoir.

 

Pour remercier leur hôte, les visiteurs avaient amené des produits « régionaux ». Il y avait bien-sûr une bière CHIMAY. C’est traditionnel et pas surprenant. Ce qui l’est moins pour nous, c’est la taille de la bouteille : 3 litres. C’est la première fois de ma vie que je vois une telle bouteille de bière.

Maintenant, il va falloir trouver une occasion de l’ouvrir. 3 litres, cela représente 4 bouteilles. Il faudra bien plus que l’aide de mon beau-père Yves, pourtant bon vivant, pour en venir à bout tout en respectant le produit !

 

L’autre présent offert par les visiteurs était une caissette d’endives du pays. Selon Jean-Michel, l’œil de la personne brillait de passion en donnant ce cadeau.


 

Mon œil aussi brillait en voyant la caissette car pour moi, l’endive l’est un des meilleurs légumes ; à égalité avec les asperges.

Nous avons donc dégusté religieusement les endives que j’ai particulièrement appréciées. Elles sont à la fois plus amères et plus sucrées que celles que je consomme habituellement. Elles sont aussi plus petites, plus denses et plus croquantes.

 

Si je parle de cette anecdote aujourd’hui, c’est parce que je me suis rendue compte que le monde des endives n’est pas très éloigné de celui du vin.

Dans ces deux cas, et dans beaucoup d’autres, ils représentent le travail des producteurs et portent aussi leurs espoirs, leurs souffrances et leur fierté.

 

Les terroirs, les conditions de production donnent une part de sa qualité au produit.

 

Mais l’amour porté par le producteur à son produit conditionne aussi le résultat final en lui donnant une âme.

 

C’est sûrement tout cela que j’ai ressenti en dégustant les endives.

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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 09:10

Week-end de réparation de la maison.

16 ans après la réparation de notre maison de Pauillac, nous avons entrepris de faire quelques réparations à l’intérieur.

A l’époque, la philosophie de réparation des bâtiments de Pontet-Canet n’était pas la même que maintenant. Donc, c’était la grande période des plaques de doublage des murs.

Lorsqu’un mur était humide, on cachait le problème avec une plaque de plâtre doublée de polystyrène. Ainsi, on ne voyait plus le problème !

Mais, le problème était toujours là. Sournoisement, il ressortait un jour ou l’autre.


Maintenant, on est revenu aux valeurs sûres c'est-à-dire les enduits naturels à la chaux qui laissent le mur respirer. En plus, ils  ne coûtent presque rien. De la chaux, du sable et de l’eau, il n’y a rien de meilleur marché. C’est tellement vrai que rares sont les artisans qui acceptent de les utiliser.

Par contre, il faut suer un peu pour enlever les vieux enduits, souvent recouvert de béton pour masquer l’humidité.

Quand j’ai vu Jean-Michel piquer les murs j’ai compris à quel point c’est un travail d’humilité. Il faut taper fort pour faire sauter quelques centimètres carrés. Mais quand un mur est découvert, les pierres redonnent tout de suite de la noblesse à la pièce.


Donc, on enlève les plaques de doublage pour faire des enduits à la chaux et des finitions avec des badigeons à la chaux. C’est fou tout ce qu’on peut faire avec de la chaux. La variété des rendus est pratiquement infinie. Chacun peut y trouver son compte…sauf les fabricants d’enduits tout prêts et de plaques.

 

Finalement,  les maisons et les vignes ont beaucoup de points communs. On nous a proposé dans les deux cas des solutions alléchantes pour des résultats rapides. Mais ses solutions ne sont que des replâtrages sur les problèmes ; on ne règle rien. On cache les problèmes un certain temps. Mais les problèmes ressortent toujours.

 

Heureusement, un jour on en prend conscience et on revient à des solutions plus logiques ; certes exigeantes mais tellement plus satisfaisantes et durables.

 

Faire et défaire ; c’est toujours du travail.

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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 14:32

Depuis quelques jours, on nous annonce que les chercheurs ont fait un lien entre l’alimentation et les risques de cancer chez l’homme.
Quelle bonne nouvelle !
Toute personne normalement constituée sait intuitivement que l’alimentation et la santé sont liées.

Je pense qu’il n’y avait que les chercheurs qui ne le savaient pas. Heureusement, ils l’ont découvert ; mieux vaut tard que jamais.

 

Parfois, je me demande dans quelle planète ils vivent pour être à ce stade coupés de la réalité.

Ainsi, il n’y a guère que ces gens là pour demander des fonds publics pour rechercher les causes génétiques de l’obésité.

Ce problème récent et de plus en plus présent, est arrivé avec  les nouvelles « habitudes alimentaires ». Avant, il n’y avait pas d’obèses ou infiniment moins.

Les statistiques ont commencé à décoller aux Etats-Unis, qui sont « en avance » sur nous sur ce sujet. Puis, les mêmes évolutions pondérales sont arrivées en Europe avec un décalage dans le temps qui est fonction de la proximité culturelle du pays avec les USA.

 

Mais on se met à rechercher les gènes qui seraient responsables de telles problèmes.

Est-ce par besoin de s’occuper dans son labo vide d’idées nouvelles ? Est-ce pour déculpabiliser les gros qui mangent trop et à qui on n’ose pas dire qu’ils mangent trop ?

Mystère.

On contourne aussi la difficulté en faisant évoluer les tailles de vêtements qui suivent l’expansion des ventres. Ainsi, en gardant toujours la même taille, on n’a pas l’impression de grossir et on peut s’auto-congratuler d’avoir la même taille de vêtement que lors de son mariage ; même si on sent bien qu’il y a un peu plus de tissus qu’avant dans le vêtement…

 

Pour moi qui suis plutôt à l’opposé de l’échelle des tailles, je suis passée du 38 au 36 puis au 34 sans changer de poids. Il n’est donc souvent difficile de trouver des habits à ma taille.

 

L’obésité « génétique » doit bien représenter 0.1% des obèses du pays et il est normal de les soigner.

Pour les 99.9% qui restent, on pourrait peut-être exprimer les budgets de recherches en « équivalent-hamburgers » ; histoire d’être plus parlant…

 

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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 13:09

Parmi les nombreux rebondissements dans la saga OGM, le dernier est tombé la semaine dernière et il va plutôt dans le sens du retour des cultures de maïs OGM.

Cette nouvelle là, on pouvait s’y attendre. Il faudra le temps qu’il faut pour que les OGM fassent légalement partie de notre assiette, mais un jour, ils en feront partie.

C’est un constat terrible pour moi qui ne les aime pas, mais je pense que les choses sont déjà écrites.

Dans cette guerre larvée, quelles sont les forces en présence ?

Ceux qui n’en veulent pas, ce sont avant tout les consommateurs qui trouvent que leur assiette a déjà un goût douteux avec tout l’arsenal conventionnel que leur procure l’agriculture et l’agro-alimentaire.

Face à eux, il y a les grandes firmes phytopharmaceutiques qui ayant senti le vent des pesticides tourner en leur défaveur, ont investi la main sur le cœur dans une nouvelle voie, celle des OGM. Avec eux, finis les pesticides, les famines dans le tiers-monde…On nous en sert même une couche sur les progrès de la recherche pour l’amélioration de la santé humaine, grâce aux OGM. Ces multinationales ont investi des sommes folles dans cette voie qu’elles ont décrétée « d’avenir ». D’une façon ou d’une autre, elles veulent un retour sur leurs investissements et elles se battront pour cela.

Pour parvenir à leurs fins, elles utilisent toutes les ficelles dont elles disposent. Il y a d’abord le lobbying politique et la pression des règlementations sur les échanges mondiaux.

Chez nous, les créateurs des OGM possèdent des appuis sérieux. Les décideurs de l’agriculture ne savent plus comment sortir la profession d’un déclin dans lequel elle se trouve. Alors qu’on nous claironne depuis plus de 50 ans que la solution se trouve dans une intensification plus poussée, la solution OGM, paraît être dans la ligne droite de cette logique.

On prend donc les agriculteurs en otage dans ce dossier en les manipulant. Celui qui est sur le point de se noyer s’agrippe à toutes les branches qu’il peut saisir. Alors quand on lui tend une corde solide avec le sourire, il ne peut que la saisir en remerciant son sauveur ; même si ce dernier a des dents longues et une tête de loup.

Les scientifiques, souvent bien installés dans leurs convictions, ne peuvent pas non plus remettre en question des innovations qui, du point de vue de la recherche pure, représentent  un succès spectaculaire. L’idée selon laquelle les progrès de la science sont obligatoirement positifs, est ancrée dans leurs esprits depuis qu’ils sont allés à l’école. C’est donc difficile pour eux de changer de chemin.

Le fait que bien souvent, leurs recherches sont payées par les firmes pharmaceutiques, n’aide pas non plus à leur impartialité.

Il y a aussi les opposants actifs aux OGM,  partis politiques colorés et syndicats aux accents un peu excessifs. Mais pour eux, les OGM ne sont pas la principale préoccupation. Leurs intérêts majeurs sont ailleurs. Quels sont-ils ? Je ne le sais pas vraiment, ni d’ailleurs leurs financements. En étant un simple prétexte, la lutte anti-OGM n’est pas menée avec la justesse nécessaire. L’autre jour, dans un forum je lisais l’expression « khmers verts ». Je l’ai trouvé particulièrement juste car elle donne bien l’intonation de ces groupes qui n’arrivent pas à représenter quelque chose de significatif au niveau de l’audience car leur discours n’est pas net, encore moins que celui des autres partis.

Les politiques n’ont pas la vie facile. D’un côté, ils ont les consommateurs, hostiles mais aussi électeurs. Ils convient donc de ne pas les décevoir, au moins ouvertement.

De l’autre, il y a les responsables professionnels agricoles, ceux-là même qui ont perdu depuis longtemps tout lien avec l’agriculture mais qui aident à la diriger en « conseillant » les politiques. On a vu que ces gens là sont favorables aux OGM.

Les politiques prendront donc la seule voie qu’ils connaissent : la démagogie. Sous couvert de protéger les consommateurs, ils vont par petites touches amener l’opinion publique à accepter les OGM ; avec la caution des scientifiques.

Donc, un jour on mangera ouvertement des OGM. Les problèmes de l’agriculture ne seront pas réglés pour autant, loin de là. Les famines auront toujours cours en Afrique,…

Et moi dans tout ça. Qui suis-je pour juger et critiquer sans rien faire ?

Je n’ai pas la revendication dans le sang ; j’en conviens.

Je n’ai jamais aimé les OGM et je ne les aimerai jamais. C’est une mauvaise solution à un problème que nous nous générons nous-mêmes. Comme toujours, comme nous ne nous posons pas les bonnnes questions, nous ne pouvons pas avoir les bonnes réponses.

Donc, je continuerai à les dénoncer dans cette modeste tribune ; en évitant au maximum d’en consommer… même si là aussi je ne me fais pas d’illusion.

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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 10:11

Nouveau week-end de conditionnement en famille. Il nous manquait Laure, en Allemagne pour un échange linguistique.

Thomas est rentré pour les vacances. Il a renoué avec les caisses à faire le week-end !

Déjà, dans la semaine, j’avais préparé une commande (grosse pour nous) de 4 palettes pour les Etats-Unis. Merci à l’importateur !!!

 

A peine plus de 6 mois après la mise en bouteilles, le Vin Passion est épuisé. Il reste bien quelques centaines de bouteilles non conditionnées mais elles sont réservées.

 

Même si le vin est particulièrement bon (selon moi…), je ne m’attendais pas à un tel succès.

Il est le fruit de notre évolution gustative vers plus de pureté et d’expression du terroir à travers nos trois cépages blancs.

 

Ainsi, on a retrouvé la vraie âme des vins blancs de Bordeaux : fraicheur, complexité aromatique, gras en bouche, équilibre et longueur ; pour un prix qui ne fait pas regretter l’achat de la bouteille.

 

Actuellement, il y a un certain snobisme à refuser les Bordeaux.

Je pense que le Vin Passion redonne au vin blanc de Bordeaux sa véritable vocation, celle d’un vin de soif, au sens noble du terme, à boire à table.

 

Pour ma part, je dois avouer que je peux en boire à toute heure, toujours avec plaisir.

Les clients ont du avoir le même sentiment.

 

Je suis fière de pouvoir montrer qu’on peut attirer des consommateurs avec des Bordeaux blancs même en temps de crise.

 

Bien-sûr, le logo AB sur l’étiquette n’est pas non plus étranger au succès de ce vin. Mais être bio n’est pas un gage de succès. C’est un plus que nous offrons au consommateur qui dispose surtout de vins en viticulture conventionnelle, c'est-à-dire chimique. Pour nous, le bio devrait être la norme.

 

Bref, le Vin Passion est épuisé !!! Heureusement, le 2008 est là mais doit d’abord être mis en bouteilles.

 

J’espère que le Vin Passion, mais aussi tous mes autres vins, seront dégustés pendant des instants de plaisir en famille ou entre amis. On n'imagine jamais suffisamment comment le Bonheur est une somme de petits bonheurs patagés . Et c’est cela qui compte avant tout !!!

 

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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 10:45

Alors que la région panse ses plaies après la tempête, on peut se poser la question de la prévision d’un tel déchainement de violence.

Certes, les prévisionnistes de Météo-France ont fait des progrès depuis 99 et des vies ont pu être sauvées par quelques heures supplémentaires entre l’annonce du phénomène et l’arrivée effective des vents.

Mais, il nous manque encore les clés de compréhension du « pourquoi » de telles tempêtes.

 

Je pense que certains détails auraient pu nous mettre la puce à l’oreille depuis quelques temps.

 

Ainsi, lorsque la tempête est arrivée en 99, il y avait Sisi Impératrice à la télé. Cette année, nous avons encore eu droit à la saga des Sisi pendant les fêtes. C’est un signe qui ne trompe pas.

Bien-sûr, les septiques pourront rétorquer que ces films sont programmés très souvent à Noël.

A cela, je réponds qu’il conviendrait de regarder les statistiques avec attention pour se faire une idée précise sur la question.

 

Pour ma part, le lien entre la diffusion de Sisi et la tempête est évident. Je l’explique par une sorte de courroux céleste (ou divin suivant la sensibilité des gens) contre les responsables des programmes télé.

 

Donc, la prochaine fois que vous verrez qu’une n-ième diffusion d’un film de Sisi est annoncée, n’oubliez pas de fermer vos volets et d’attacher solidement les arbres fragiles et auxquels vous tenez !

 

Malheureusement, au-delà des Sisi impératrice, il y a aussi d’autres sagas qui mériteraient toute notre attention pour leur influence sur les déchainements climatiques. Sans que la liste soit exhaustive, je pense par exemple à la Série des « Angélique, Marquise des Anges ».

 

Tout cela nous montre qu’on n’a pas fini de voir les arbres tomber ni de passer du temps sur les toits à remettre les tuiles en place…

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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 09:20

Depuis 2 ans, augmentation du coût de l’énergie oblige, nous avons remis en fonctionnement le vieux poêle à bois remisé depuis plus de dix ans. Il avale avec boulimie tous les vieux piquets.

 

Il y a quelques jours, alors que je me trouvais dans une parcelle de vigne, j’ai regardé de façon distraite en direction de la maison.

C’est alors que j’ai prêté attention à la fumée sortant de la cheminée.

 

Depuis le départ des grands parents de la maison, aucune fumée ne s’était plus échappée de ce conduit si imposant.

Une foule de souvenirs est remontée en moi. Bien-sûr, il s’agissait de souvenirs culinaires de la grand-mère ; des recettes simples et succulentes qui sont de mise dans les campagnes (les volailles et les lapins rôtis produits sur place, les œufs au lait confectionnés avec le lait frais du jour d’une vache bien précise et les œufs de certaines poules et pas d’autres).

 

Mais au delà de ses considérations purement gustatives, je me suis alors rendue compte de la symbolique très forte qui est attachée à la notion de feu dans la cheminée. Le feu va protéger la famille en la réchauffant. Dans le langage courant, on avait l’habitude de parler de cheminée en pensant à la maison car une cheminée allumée attestait la présence d’une famille vivant là. Le foyer (même s’il est fiscal) est pour tous une maison où vit une famille, mais à la base c’est quand même la cheminée qui réchauffe et permet de cuire les aliments.

 

Faire un feu dans la cheminée, c’est affirmer la possession du lieu. Celui qui allume le feu est propriétaire de la bâtisse. Une ancienne coutume voulait que le nouveau propriétaire d’une maison éteignent le feu dans la cheminée et le rallume. Ainsi, il avait symboliquement pris possession des lieux en éteignant le feu de la cheminée puis en le rallumant.


Donc, comme souvent, en prenant attention à des choses de base de la vie, on retrouve toute une symbolique qui s’y rattache et qui remonte à des temps reculés.

 

Une chose est sûre cependant, le poêle à bois a un pouvoir presque magique : il m’attire.

J’adore lire en me blottissant contre lui.

Je peux même vous le dire qu’un roman de Stephen King devant le poêle, il n’y a rien de mieux !

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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 10:02

 La dernière cuve a terminé sa fermentation malo-lactique quand elle l’a décidé.

La teneur en acide malique baissait depuis des semaines à raison d’un dixième de gramme par semaine puis, en quelques jours, tout s’est accéléré et miraculeusement l’analyse nous a crédités d’un magnifique « zéro ».

Les vinifications sont enfin terminées.

Les détracteurs d’une influence de la lune sur notre vie quotidienne n’admettent les choses que lorsqu’elles sont estampillées du sceau scientifique de la science officielle.

Pourtant, si on vit proche de son vin, on se rend compte très vite que les levures et même les bactéries lactiques ne sont pas toutes actives de la même manière dans le temps.

Il est probable que les levures sélectionnées du commerce ont un peu coupé les ponts avec leur milieu naturel d’origine. Si la température n’est pas « optimale »  pour leur pleine efficacité, alors l’ordinateur intervient et rectifie tout cela. Et telles des Rambeau ou des Terminator incontrôlables, elles effectuent leurs missions sans aucune main mise de l’extérieur. Un jour, après en avoir terminé avec le sucre du moût, elles arriveront peut-être à fermenter l’inox de la cuve pour en faire de l’alcool avant de s’attaquer au cuvier lui-même. Voilà un très bon sujet de film de série B pour M6 !

Chez nous, on vit avec la cuve. Les levures sont arrivées de nos parcelles sur les raisins. Elles nous connaissent !

On les sent s’activer après un remontage. On les sent peiner vers la fin de fermentation quand la teneur en alcool commence à les gêner.

Parfois  certains jours, les densités n’évoluent pas comme je l’aurais espéré. Et lorsque j’en fais part à Jean-Michel qui lui est à Pontet-Canet, il a en général le même problème que moi au même moment.

Magie ? Pas du tout ! Nos levures sont comme nous, elles sont connectées à leur milieu et suivant les phases de la lune, elles sont plus ou moins actives.

Certains diront que ce n’est pas une science exacte. Mon avis est au contraire qu’il s’agit bien d’une science exacte mais complexe que nous avons perdue depuis quelques décennies.

Il aurait été plus profitable à l’humanité d’additionner les avancées de la science à tout ce savoir traditionnel acquis depuis des millénaires.

Pour nos bactéries lactiques qui elles aussi sont arrivées sur les raisins et pas des poches en plastique, c’est la même chose que pour les levures mais peut-être en plus significatif.

Elles « travaillent » sur des périodes plus longues que les levures. Certaines malo se déroulent pratiquement sur un cycle lunaire et on peut voir des différences importantes dans la vitesse de dégradation de l’acide malique.

Heureusement ou malheureusement, tout cela est terminé pour l’année. On en reparlera l’an prochain.

Pour le moment, l’heure est donc aux soutirages.

Dans ces moments, je repense toujours à celui qui ayant le choix de sa sentence, avait choisi d’être noyé dans un tonneau de vin. Les arômes qui se dégagent pendant les soutirages justifient bien de tels comportements.

 

 

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 09:28

Dans le précédent article, j’avais évoqué la biodiversité dans ses implications pratiques version « bla-bla ».

Mais, je pense qu’il est intéressant de s’arrêter quelques instants sur le mot lui-même.

Quand  il est employé par les adeptes de la lutte raisonnée, on a l’impression d’avoir à faire à une créature mystérieuse ; une sorte d’Alien sans forme, d’une origine inconnue. Mais là, il s’agit d’un Alien gentil, pas le méchant Alien de la saga cinématographique !

 

Il faut dire que par la construction même du mot biodiversité, on ne peut qu’être rassuré. D’abord, il y a « bio » qui donne une caution morale automatique. Quand on colle ce préfixe à n’importe quel mot, ce dernier devient sympathique.
Par exemple, quand on parle de collagène, on a l’impression d’un truc gluant, limite dégoutant. Par contre, s’il s’agit de biocollagène, alors j’ai hâte de m’en mettre sur le visage pour faire disparaître à tout jamais mes rides.

 

Pour en revenir à la biodiversité, en plus, on a collé le préfixe « bio » à un autre mot à la mode : « diversité ».

Lorsque les politiques et les médias l’emploient, tous les problèmes d’immigration, d’intégration, de discrimination, de racisme, (…) disparaissent comme par enchantement.

Donc, quand on colle ensemble bio et diversité, on ne peut s’attendre qu’à du bonheur.

 

La biodiversité se déplace, se gère, s’élève comme des vaches ou des poules.

Bientôt, il y aura un cours de bourse de la biodiversité comme pour le droit à polluer. Celui qui en a besoin pourra en acheter à celui qui s’en fiche, qui n’a pas les moyens de l’entretenir ou qui souhaite tout simplement s’en acheter une plus récente.

Les firmes phytopharmaceutiques (c’est toujours mieux de les appeler comme ça) en vendront dans des belles boites colorées. Et dans le beau local phytosanitaire, entre les désherbants chimiques et les insecticides tueurs d’insectes et de voisins, il y aura quelques boites de biodiversité.

 

Le viticulteur en prendra une ou deux doses pour appliquer la biodiversité à un endroit spécifique de son domaine. Et là, instantanément la vie reviendra. Les fleurs s’ouvriront, les sources taries rejailliront, les oiseaux gazouilleront, les papillons multicolores se voleront attirés par des nectars tous plus aromatiques les uns que les autres.

Ce sera le bonheur !!!

 

Mais finalement, en y réfléchissant la biodiversité, ce ne serait pas tout simplement la vie ?

La vie qui se développe toute seule lorsque l’homme arrête de balancer tous  les poisons dont il a le secret et dont il justifie l’emploi par des arguments douteux et avec la bénédiction des fabricants de ses poisons.

 

Grande question…

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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