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14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 10:38

Avant le début de la campagne, il faut remettre le matériel en parfait état de marche. Ainsi, notre petit tracteur à chenilles connait quelques problèmes de fuite d’huile.

En fait, il ne s’agit pas vraiment d’un arrêt au stand comme le suggère abusivement le titre.

D’une part car le tracteur est immobilisé à l’intérieur depuis plusieurs mois et d’autre part car c’est son garage et pas un stand d’écurie de course !

Arrêt au stand

L’inconvénient de l’avantage d’acheter des tracteurs âgés et donc pas cher, c’est justement qu’ils ne sont pas neufs.

Ce n’est jamais très grave mais il y a parfois une petite panne qui n’existe pas vraiment avec un engin neuf ; au moins en théorie.

Les tracteurs neufs sont par contre tellement bardés de sécurités qu’ils en deviennent inutilisables. Le tracteur « classique » à pneus acheté en 2012 possède un système « intelligent » de détection de présence sur le siège. Au cas où quelqu’un aurait envie de quitter son poste…

Quand de tels systèmes sont arrivés, ils étaient électriques. Il suffisait de faire un pont avec un fil et on leurrait l’engin sans difficulté.

Maintenant, c’est électronique et pire encore, ça détecte les secousses du siège durant l’utilisation. Même en leurrant avec une résistance, il s’en rend compte et bipe et s’allume de tous les voyants.

Mon problème c’est que mon tracteur a été conçu en pensant que la population avait grossi ; ce qui fait qu’on peut faire 120 kg sans mettre l’engin en défaut. Par contre, pour moi qui suis au côté opposé de l’échelle de poids, ma présence n’est pas détectée par le siège !

De deux choses l’une, soit je supporte des bip-bip tout le long du travail, soit je m’assoie sur une plaque en métal recouverte d’un coussin afin d’aller appuyer sur le capteur et leurrer ainsi l’engin.

Deux solutions intéressantes, vous en conviendrez !

Pour en revenir à notre tracteur à chenilles, son problème est surtout qu’il est resté très longtemps peu ou pas utilisé dans sa vie précédente. Il a peu d’heures et les joints d’étanchéité ont parfois séché sans être utilisés.

Usé de ne pas servir !

Souhaitant le rendre opérationnel avant le début de la campagne, Jean-Michel a démonté un train de chenilles pour extraire la zone à réparer.

C’est aussi comme cela que se gagne la rentabilité d’un domaine comme le nôtre. Plus on sait réparer soi-même, plus on économise d’argent à la fin.

Heureusement, mon mari sait presque tout faire et c’est un grand secours pour moi, issue d’une famille dans laquelle le mot « bricolage » était inconnu..

Je dois dire malgré tout, qu’avec le temps, il finit par déteindre sur moi car je me surprends parfois à faire des réparations que je n’aurais jamais imaginées il y a quelques années.

Je me souviens d’une année où je me suis retrouvée avec une grosse panne électrique dans le tableau alors que le pressoir était plein ! J’ai mis tellement de temps a aborder la réparation que je savais à ma portée, qu’entre-temps la nuit était tombée et qu’il a donc fallu faire la réparation à la lumière d’une lampe électrique. Mais j’y suis arrivée. Transpirée jusqu’aux os mais j’y suis arrivée !

Ainsi, dans quelques jours, le petit tracteur à chenilles sera de nouveau sur pieds, ou plus exactement sur chenilles pour assumer les traitements « humides » qui ne manqueront pas de se présenter.

Il nous a sauvé la mise plusieurs fois en peu d’années de présence chez nous.

Longue vie à lui !...

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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 18:23

Il y a deux ou trois ans, j’avais posté un texte consacré aux détritus en tous genres que l’on trouve sur le bord des routes.

Et comme dans la vie, tout est un éternel recommencement et que surtout rien n’a changé, je refais un texte sur le même sujet.

La photo représente la « collecte » faite d’un seul côté de la route sur environ 100 mètres de long ; soit la distance entre la maison et la vigne.

Vous avez dit éducation ?
Vous avez dit éducation ?

Souvent, à la télé, les défenseurs de tout et n’importe quoi parlent d’éducation, de sensibilisation, d’accompagnement,…

Pensez-vous réellement que les gens qui ouvrent la fenêtre de leur voiture pour jeter leurs ordures du moment ne savent pas ce qu’ils font ?

Je parie même que dans le nombre, il y en a un certain pourcentage qui vote écolo aux élections.


Le plus pathétique, c’est le seau de « lubrifiant biodégradable pour assembler les tuyaux PVC ». Effectivement, le contenu est biodégradable mais le contenant est en bon plastique qui va mettre 300 ans à disparaitre et qui se retrouve dans un fossé.

Dans un autre registre, avant les pastilles de soufre à barrique étaient livrées en boites en carton. Maintenant, c’est dans un petit seau en plastique qu’elles sont commercialisées. Un petit seau qui finira sa vie en décharge…


C’est en petit le paradoxe de notre société qui se donne une bonne conscience environnementale en faisant des voitures électriques non-polluantes et dont les batteries seront « recyclées » au fond d’un trou dans une décharge occidentale ou africaine. Je ne parle pas de l’électricité qui vient de centrales nucléaires, voire même d’usines à charbon pour notre voisin qui refuse le nucléaire.

Respect de l’environnement, oui mais pas quand cela gêne mon petit confort…

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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 10:46

Enfin, il est là et je dois dire qu’on en profite à fond.

Dans les vignes, on n’en est pas encore à rouler avec les tracteurs mais les choses s’arrangent. En fait, on pourrait accéder à presque tous les rangs mais comme il est prévu une pleine semaine de beau temps, il n’y a aucune raison de se précipiter. Le broyage des sarments se fera dans de bonnes conditions.

Les rangs labourés portent encore les stigmates de la pluie qui est tombée. Mais bonne nouvelle, les flaques sont en cours de disparition.

Sous le soleil exactement
Sous le soleil exactement

Pendant ce temps, il reste encore du pliage à faire mais là-aussi, il est bien avancé. Encore quelques jours et il sera terminé lui-aussi.


On commence à voir les premières fleurs dans les vignes. On n’en est pas encore rendu au tapis de fleurs, mais c’est quand même un bon début.

Bientôt, les rangs seront entièrement jaunes.

Certaines font plaisir à voir.

Sous le soleil exactement
Sous le soleil exactement

Pour d’autres, c’est moins sûr car elles sont la conséquence d’un excès d’eau. Ce n’est malgré tout pas étonnant…

Sous le soleil exactement

Ce n’est pas grave car le soleil brille et le moral revient !

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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 18:12

Une des observations que j’ai pu faire lors de mon séjour à New-York, c’est la place peu enviable qu’ont les vins de Bordeaux dans l’univers mondialisé du vin. La réputation « cher et pas bon » colle à nos bouteilles comme l’argile à nos pieds.

Pire encore, il est maintenant de bon ton de faire du « Bordeaux Bashing », c’est-à-dire un dénigrement aveugle et systématique de notre région viticole ; cela incluant, les vins, les Châteaux et les gens.

Face à cette vague, que puis-je faire ? Que pouvons-nous faire ?

Très souvent, l’explication de notre démarche biodynamique commence en disant qu’au lieu d’attaquer pour se défendre, il vaut mieux essayer de comprendre pourquoi on en est arrivé là et quelle est ma propre responsabilité dans la situation présente.
Le raisonnement est valable là-aussi.

Réellement, je ne pense pas avoir des vins trop chers avec une gamme variant entre 8 et 12 €. En général, quand je vais dans une manifestation, mes vins sont parmi les moins chers. Dans toutes les régions, quelles que soient la qualité, la notoriété des crus, les gens proposent leurs vins à des prix bien plus élevés que moi.

Qualitativement, je crois avoir une gamme solide et fiable d’une année sur l’autre. Mis tout cela bout à bout, je vends donc ma production assez facilement, sans publicité, sans présence dans les guides et pratiquement sans promotion.


Pour autant, je ne peux pas dire que je suis heureuse de voir notre région conspuée. La réalité de Bordeaux est bien plus complexe qu’un simple blanc ou noir. Entre les grands crus les plus prestigieux et les vignobles de l’autre côté de l’échelle sociale, il existe une distance qui s’apparente à un océan.

L’organisation de ma vie fait que je côtoie les deux extrêmes et les connais donc bien.

Comme toujours, il y a du vrai et du faux dans les affirmations ou les critiques qui sont avancées.

Les prix stratosphériques qui font réagir ne représentent qu’une infime partie de la production bordelaise. Le reste est constitué de vins de tous les prix et de toutes les qualités.

Sont-ils pour autant moins bons que les autres ?

Réellement, j’en doute.

Certes, je suis la première à critiquer les vignes hautes et larges qui sont un des fondements de la non-qualité. Ce mode de conduite pervers génère des vins moins concentrés qu’avec des densités plus fortes. Pour retrouver des concentrations plus satisfaisantes, il faut alors baisser le rendement ; ce qui diminue la rentabilité de la vigne. Et ainsi de suite,…

Quand on fixe un niveau de prix dans la large fourchette qui existe, on trouve toujours des Bordeaux d’un niveau qualitatif largement aussi bon que les régions voisines ou pays étrangers.

Pour avoir dégusté pas mal de vins Californiens, je peux penser que nos vins de Bordeaux sont largement compétitifs en terme de prix et même de qualité.

La sélection récente de la RVF de crus du sud de la France, fait état de prix à 50, 70 €, voire bien plus.

On peut espérer que ces vins sont réellement bons. Il est sûr qu’à ce niveau de prix et même moins cher, on trouve d’excellents Bordeaux.

Malgré tout, il est difficile de se battre contre le courant. Que peut faire Bordeaux ?

Il faut tout simplement, faire de bons vins, avoir pour eux des tarifs dans leur marché. Ensuite, il faut de l’humilité et les bras ouverts avec sincérité pour recevoir les gens.


Si on fait ça, les choses devraient s’améliorer…

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 13:51

J’aurais pu intituler ce post « New-York suite » car après la dégustation dont j’ai parlé précédemment, il y avait un diner organisé dans un restaurant tendance de New-York pour les vins de deux vignerons dont Champ des Treilles.

Le deuxième vigneron était Andréa Calek, ardéchois mais tchèque d’origine ; vigneron « nature » et personnage atypique qui se confie difficilement.

Le restaurant s’appelle « Rouge Tomate » à deux pas de Central Park, dans un des endroits les plus chics de Manhattan. Grand honneur pour mon petit domaine !!

La sommelière, Pascaline Lepeltier est une française très en vue dans cette grande ville. Exilée outre-Atlantique depuis quelques années, je l’avais reçue à la maison alors qu’elle travaillait encore en France.

C’est une fille pleine d’énergie et qui, malgré sa réussite, possède la volonté de mettre en avant les vignerons qui vivent leur métier avec passion et sans concession. Et je pense que de ce côté-là, on est un exemple parfait.
En peu de temps, Pascaline s’est forgé une réputation impressionnante qui fait penser que le rêve américain existe toujours ; voire le rêve tout court car il existe aussi de tels succès dans notre petit pays.

La belle tomate dans la grosse pomme

Il y avait évidemment un Vin Passion 2012 ; qu’on ne présente plus mais qui se déguste toujours aussi bien à 6000 km de ses bases. Dans sa réserve, elle avait trouvé un Grand Vin blanc 2005, assemblage Sauvignon-Muscadelle et de l’époque où nous élevions une partie des blancs en barriques. Ce vin avait un parfum de nostalgie et n’en ayant plus chez moi, c’est avec plaisir que je l’ai redégusté. Les blancs étaient associés à de coquille Saint-Jacques crue ; un délice.

Les rouges Petit-Champ et Grand-Vin, tous deux en 2011 ont accompagné de la biche pour laquelle il suffisait de poser la lame du couteau sur la viande pour la couper.

Pour égayer la soirée, il nous avait demandé de porter un vin qui n’était pas présent dans la gamme de l’importateur.

La belle tomate dans la grosse pomme

Je n’ai aucun stock de reste dans aucun des millésimes, car très souvent les clients me prennent jusqu’à la dernière bouteille, même si la caisse est incomplète. Je ne sais pas dire non !


Aussi, il a fallu puiser dans notre cave personnelle avec une bouteille de la cuvée Les Sens 2002. Il s’agit du premier millésime de production de cette cuvée improbable et composée à part égales de Merlot et de Petit-Verdot. Nous avons souhaité en conserver quelques bouteilles pour connaitre leur évolution dans le temps. Il était parfait ; en toute modestie…


Enfin, et comme Pontet-Canet n’est jamais très loin, Pascaline avait sélectionné deux millésimes de ce domaine en l’honneur de Jean-Michel.

Avec 25 millésimes au compteur, il est devenu rare pour lui d’être face à un vin qu’il n’a pas produit.

Pourtant, le premier n’était pas un de ses « enfants » puisqu’il s’agissait d’un 1985. Vin d’un style ancien, un Bordeaux classique et parfait sur un repas et en particulier, comme ici sur un fromage.

Le deuxième, un 2004, avait une histoire particulière. C’est l’année où la biodynamie est entrée pour la première fois dans les vignes de Pontet-Canet et donc dans un Grand Cru Classé médocain. Moment important pour ce domaine, mais sûrement aussi début d’une nouvelle ère pour toute la région.

10 ans après, la biodynamie n’est plus un gros mot ni un sujet tabou à Bordeaux. Au contraire, ce n’est pas encore une généralité mais au moins une pratique qui devient une certaine normalité.


Remarquez que je ne me suis pas attardée sur les plats car mon gros problème aux Etats-Unis, c’est de comprendre la composition des assiettes au restaurant. Le reste du temps, je me débrouille suffisamment pour soutenir une conversation. Mais pour les ingrédients des plats ; c’est mission impossible !

Donc, je préfère en rester aux grandes lignes et cela suffira pour illustrer mon propos !

Chaque vin a été commenté par son « parent » ce qui a permis de lancer ou d’animer des conversations passionnantes. Les américains sont des gens attentionnés et gentils. Ces quelques heures ont donc été un pur plaisir et une magnifique vitrine pour nos vins.

Merci Pascaline et garde ta fraicheur et ta passion !

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 17:02

Il y a des moments dans la vie qui rencontrent une chanson. J’ai longtemps pensé que New-York était un endroit que je ne verrai jamais ; trop grand, trop urbain, trop loin de moi.

Pourtant, mon vin y est distribué depuis de nombreuses années par Savio Soares. Il m’a très souvent proposé d’y aller parler de mes vins mais je n’avais jamais franchi le pas. Il faut dire que pendant longtemps, le simple prix d’un billet en solde permettait de faire vivre la famille pendant quelques semaines ou d’acheter quelques équipements ou matériels indispensables au quotidien à la bonne marche de mon petit domaine. Heureusement, les choses se sont améliorées et quand on m’a proposé il y a quelques mois de faire le voyage pour parler de mon travail et de ma vie, j’ai dit oui sans réfléchir.

Puis, en repensant à la fameuse chanson du groupe Téléphone, j’ai suggéré à Jean-Michel qui serait bien qu’il quitte pour quelques jours son cher Pontet-Canet pour m’accompagner. Histoire de pouvoir dire, un jour j’irai à New-York avec toi.

A ma grande surprise, il a accepté ! Le voyage fut court, surtout professionnel et bien rempli.

Savio et sa très efficace petite équipe avait organisé une dégustation des vins des producteurs avec qui ils travaillent pour 250 de leurs clients professionnels.

L’endroit était magnifique au sommet d’un hôtel, dans un espace qui n’avait cependant jamais reçu de dégustation de vins. Pourtant, on aurait dit que les deux étaient faits pour se rencontrer.

Comme plus de 20 autres producteurs européens, j’ai servi mes verres et expliqué à des américains toujours attentifs et polis quelle est ma vie de vigneronne et pourquoi mes vins sont ce qu’ils sont.

Etant déjà des clients de Savio, la plupart des participants connaissaient déjà les vins ou au moins une partie de ma petite gamme. Mais, le fait de pouvoir associer une personne à des bouteilles que l’on connait est toujours un plus indéniable dans la future promotion d’un vin.


Mis à part Savio que j’avais déjà rencontré une fois, je ne connaissais les membres de son équipe que par messagerie électronique. Cette rencontre fut aussi une bonne occasion de mettre des visages sur les prénoms. Je pense qu’ils auront mieux compris qui nous sommes et la sincérité qui est la nôtre dans ce métier de vigneron que nous pratiquons avec des idées différentes de la norme locale.

Cette manifestation fut un beau succès. Aucune fausse note n’a altéré l’évènement.

Un jour j’irai à New-York…
Un jour j’irai à New-York…
Un jour j’irai à New-York…

Nous avons pu y rencontrer d’autres vignerons qui naturellement sont devenus pratiquement des amis et que nous reverrons prochainement, je l’espère.


Evidemment, on en a profité pour faire quelques balades dans cette ville mythique et verticale. Heureusement, la neige de la semaine précédente avait fondu ; ce qui n’est pas si mal. Pourtant, il faisait terriblement froid avec un vent glacial.

Un jour j’irai à New-York…

Pour être sincère, j’avais quelques réticences en partant. J’étais à la fois excitée et angoissée d’aller à un endroit si différent de moi.

Au retour, mon avis est plus nuancé. Clairement, New-York n’est pas chez moi. Mais je me suis découvert un certain attachement à cette ville si particulière.

Cela me donne envie de répondre « présente » lors de la prochaine sollicitation.

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 09:12

Ce dimanche, on a franchi un pas dans l’arrivée (précoce) du printemps.


Alors que samedi, la pluie tombait à grosses gouttes, il y avait dimanche un beau soleil ; de ceux qu’on avait oublié.

Mais au-delà du simple soleil, l’ambiance a changé. On sent le printemps qui arrive.

Il est vrai qu’on est encore très loin du printemps officiel. Cependant, l’air et la nature dans son ensemble ne sont plus tout à fait dans l’hiver.

Les premiers arbres fruitiers sont en fleur.

Un air de printemps

La vigne, elle est encore gorgée d’eau.

De loin, elle semble être encore totalement en hiver mais quand on regarde de près les bourgeons, on se rend compte qu’ils ont commencé à changer.

Ce n’est pas un bon présage car entre la fin février et le début mai, il en reste des jours et surtout des nuits froides à passer.

Un air de printemps
Un air de printemps

Comme un signe supplémentaire que l’hiver touche à sa fin, on a pu assister à d’importants passages d’oies sauvages en route vers le nord.

Un air de printemps

C’est toujours un spectacle magique. Il nous fait prendre conscience du grand cycle de la vie qui guide les êtres vivants vers leur destinée.

Quels sont les signaux qu’ils reçoivent ? Pourrions-nous encore y être sensibles nous-aussi alors que nous sommes devenus par l’évolution des « êtres supérieurs » ?

Une telle source d’informations me serait souvent bien utile…Imaginez, savoir quelques mois avant si le temps va être froid, chaud, sec ou humide.

Le rêve pour tout vigneron…

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 09:44

Dans quelques jours, un vigneron va passer au tribunal pour avoir refusé d’employer des produits sur ses vignes alors qu’un arrêté l’obligeait à le faire. Plusieurs média s’en sont fait l’écho.

La peine et l’amende encourues sont à la mesure de l’état de délabrement de notre société. On peut voler et tuer sans avoir trop à en rendre compte. Mais refuser en conscience de faire un traitement qu’on estime injuste dans l’intérêt de la planète et de ses habitants peut renvoyer à la case prison et ruiner le contrevenant.

Sans repartir systématiquement dans la théorie du complot, on peut quand même y voir en filigrane, l’état d’esprit des gens qui décident les politiques sanitaires, aussi bien pour les humains que pour les plantes.

Je l’ai dit ici-même des milliers de fois, on ne se demande jamais pourquoi on en est arrivé là. Qu’est ce qui a pu mener à une telle situation ?

Je n’ai pas l’esprit de désobéissance de ce vigneron dont je salue la persévérance. Avait-il imaginé les implications que son action allaient engendrer ?


La question se pose. Jusqu’où devrons-nous supporter les contraintes qui nous sont imposées ?

Un Certiphyto pour être autorisé à traiter sa vigne, même si c’est en bio. On nous y apprend toutes les familles de pesticides (mutagènes, cancérigènes, perturbateurs endocriniens…), les meilleures conditions pour appliquer un désherbant (chimique), les différents logos avec tête de mort,… Tout ce qui nous a amené à devenir vigneron bio, on nous oblige à l’apprendre par cœur ! Pour rien, car ce n’est pas notre monde.

Il faut avoir un Certiphyto pour acheter la bouillie bordelaise. Mais on n’a plus le droit de se la fabriquer chez soi comme dans le passé. Certiphyto, incontournable…

L’achat d’ortie et autres plantes est lui-aussi sur la sellette. Trop de risque car pas testé comme les médicaments.

Il faut passer un contrôle technique pour un pulvérisateur sous peine de lourdes sanctions. Même s’il contient un peu de cuivre et des tisanes de plantes.

Cerise sur le gâteau, chaque fois, c’est quelques centaines d’euros de plus par personne ou par appareil.

Il faut s’excuser auprès de la MSA quand c’est elle qui se trompe ou qui perd le courrier.

Des comptes à rendre dans tous les sens, des traçabilités montantes et descendantes,…

Ce vigneron, symbole d’une lutte déséquilibrée, s’appelle Emmanuel Giboulot et il a toute mon estime.

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 11:06

C’est fait, une saison de taille de plus qui vient de s’achever. La fin d’un marathon de plusieurs mois sous la pluie et le vent.

Avant, on était encore dans le millésime précédent. Maintenant, on est passé au millésime suivant ; celui qui reste encore à écrire.

La taille est l’opération de l’année la plus technique et de ce fait, la plus intéressante qui soit. Chaque pied est différent de celui d’à côté. Il faut donc raisonner pour lui et pour lui seul, loin des règles préétablies et appliquées sans discernement.

Durant plusieurs années, les conditions économiques nous dictaient d’y participer « activement ». Heureusement, les choses se sont améliorées et maintenant, nous pouvons consacrer notre temps à d’autres tâches. Rassurez-vous, on ne reste pas sans rien faire ; loin de là !

Jeunes enfants, Thomas et Laure avaient chacun un sécateur et taillaient les jeunes plants « à deux yeux » pour nous avancer.

Ils gardent de cette époque des souvenirs d’activités contraintes mais, l’âge aidant, ils sont aussi convaincus que ces moments passés dans les vignes avec nous étaient des vrais instants de cohésion familiale et aussi une expérience de la vie qui les suivra durant leur carrière encore à construire.

Maintenant qu’il n’y a plus de pieds à tailler, il reste encore du travail de pliage.

Pour le broyage des sarments, on peut dire qu’il faudra attendre encore car les sols sont gorgés d’eau. Les tracteurs sont donc sagement rangés dans le garage en attendant le moment où ils pourront sortir.

On n’y est pas encore…

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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 10:31

Je ne sais pas si c’est un fait exprès mais cette année, il y avait des jonquilles déjà en fleur à la maison le jour de la Saint-Valentin. L’affaire pourrait être anecdotique et amusante.

Pourtant, le printemps ne sera officiellement là que dans plus d’un mois.

Toujours de la douceur

Les hortensias commencent eux-aussi à pousser. Il parait qu’ils peuvent désormais servir de drogue et donc que de ce fait, ils sont très recherchés par des voleurs en quête de paradis artificiels.

Pour la vigne, c’est aussi problématique car on est à un mois et demi de la date habituelle du débourrement. Pour le moment, c’est surtout la pluie qui a été au rendez-vous.

Toujours de la douceur

Sur les sarments, les yeux sont déjà gonflés et parfois on aperçoit une souche qui pleure au niveau d’une plaie de taille.

Plus le temps va passer moins la nécessaire période de froid sera neutre pour les ceps et leurs fragiles bourgeons.

Aujourd’hui, la météo annonce une journée sans nuages. C’est étrange car on avait même perdu l’habitude de voir le ciel bleu.

Les prochains jours seront déterminants, soit en mettant un coup d’arrêt provisoire à la reprise de la végétation, soit en confirmant l’arrivée d’un débourrement précoce, voire très/trop précoce.

Malgré la toute-puissance (relative) de l’homme, c’est toujours la nature qui aura le dernier mot.

Et finalement, ce n’est pas si mal !

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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