Samedi dernier, c’était le jour du Marathon des Châteaux du Médoc à Pauillac et aux alentours. Il s’agissait de la 24ème édition.
Pontet-Canet étant sur le parcours, Jean-Michel était mobilisé pour l’occasion. Je suis allée moi aussi donner un coup de main pour servir le vin.
Mon but n’est pas de refaire un reportage de plus sur cet évènement médiatique car même la presse nationale en fait mention avec de beaux reportages.
Je souhaite seulement vous faire partager une partie de l’envers du décor c'est-à-dire la vie du stand de Pontet-Canet.
A plusieurs endroits du parcours, les Châteaux proposent aux coureurs de déguster du vin du cru. Très souvent, les verres sont en plastique.
Mais, tous les ans à Pontet-Canet, Monsieur Tesseron tient à servir le vin dans de vrais verres à dégustation. Il en faut plusieurs
centaines et à la fin plusieurs dizaines manqueront à l’appel. Le cadre magnifique, les vrais verres, l’ambiance, le fait d’être à mi-parcours, tout concourt à faire de Pontet-Canet l’étape
gustative incontournable, sinon tout simplement l’étape ultime à atteindre pour beaucoup de candidats. Peu de temps après Pontet-Canet, il y a les côtes de Saint-Estèphe qui tuent les
jambes !
Comme dans plusieurs endroits « stratégiques », il y a un orchestre qui joue pendant toute la durée de la course.
Au début, c’est assez calme.
Les premiers coureurs ne consomment bien-sûr pas de vin. Le premier « oenophile » arrive quand même 15 à 20 minutes après le premier, ce qui est impressionnant car il lui reste 20 km à
faire.
Puis, on monte en puissance jusqu’à avoir de pleines routes de coureurs qui arrivent sans discontinuer.
Là, il devient difficile de suivre le rythme. Les mains se tendent de partout et parfois les verres arrivent à manquer.
Pourtant, avec 2 machines à laver dont une qui avalent 24 verres toutes les 90 secondes, il y a du répondant.
On se dit alors que c’est le point culminant et que très vite la tension va retomber. Mais un coup d’œil rapide vers l’allée du château montre un flot toujours aussi important de coureurs.
Plus le temps passe, plus le nombre de coureurs motivés pas un chrono diminue. Au contraire, ils prennent leurs aises, se photographient et nous demandent de les prendre en photo.
C’est en général le moment où l’on voit des chars arriver, poussés par des coureurs motivés. C’est aussi une période propice pour apercevoir des drapeaux bretons fièrement hissés par des coureurs amoureux de leur magnifique région. Je dis que la Bretagne est magnifique tout d’abord parce que c’est vrai mais aussi car ma maman étant bretonne, j’ai la moitié de mon sang qui vient de là. A la maison, il y avait toujours conflit entre le beurre salé de ma mère et l’huile d’olive de mon père pied noir !
Au hasard des rencontres, j’ai servi du vin et échangé quelques mots avec des amis cavistes qui distribuent mes vins de Champ des Treilles.
Bonjour à Pierre de la cave Ruthène à Rodez,
Et à Eric et Patrick de la Cave des Vins de France à Angers
Le monde du vin est petit !!!
Il y a tellement de monde que l’on sert des dizaines de verres sans lever la tête ou presque. Même si les casiers de verres font le trajet vers les machines à laver au pas de course, rien n’y fait, les coureurs doivent attendre quelques secondes pour être servis.
On n’a pratiquement pas le temps de regarder tous les déguisements car la plupart des coureurs est déguisée. Certains rivalisent d’imagination et beaucoup ont une énorme motivation pour porter des accessoires farfelus ou pousser des chars.
J’ai toujours des remords à ne pas pouvoir prendre plus de temps à les observer car ils ont du faire des efforts pour concevoir leur équipement et le trainer jusque là.
Clin d’œil à la profession, j’ai pris en photo un char « machine à vendanger » venu de Vendée et poussé par les salariés
d’un représentant local de matériel viticole.
Enfin, le flot de coureurs diminue, nombreux sont ceux qui arrivent en marchant et qui n’iront pas plus loin. Plus de 3h 30 après le départ, la
« voiture-balai » arrive et marque la fin de la course.
Il est alors temps de ranger.
Une fois de plus, la course aura « coûté la vie » à une barrique de vin de la propriété ! C’est un gros effort mais
c’est aussi le prix à payer pour que la fête continue d’une année sur l’autre.