Je ne sais pas si vous vous souvenez de ce film adapté du livre du même nom.
Je n’ai jamais oublié ce livre qui reste attaché à mes cours d’allemand lors de mes années de lycée.
Il vient de me revenir brutalement à l’esprit en lisant un article sur la confusion sexuelle, vous savez la technique que je critique souvent ici-même et qui consiste à diffuser des hormones sexuelles de synthèse en grande quantité dans l’environnement.
Le but est justement de « diluer » d’une certaine manière les hormones émises naturellement par les femelles pour attirer les mâles. Ainsi femelles et mâles ne se reproduisent pas et donc, il n’y a pas de chenille par la suite pour percer les grains de raisin ; du moins dans la théorie…
Eh bien, justement cette année, cette « avancée » n’a pas fonctionné dans le Languedoc-Roussillon !
Je ne vais pas vous redire pourquoi je déteste cette technique, dangereuse car manipulant des hormones.
Mon propos du jour est justement de rappeler que les populations de vers de grappe sont fonction des terroirs (avec une influence évidente du climat de l’année). Cela n’a rien à voir avec une quelconque harmonie due à la biodiversité comme on l’entend aussi.
C’est juste que certaines zones sont plus « favorables » que d’autres au développement de vers de grappe. Cela tient à la composition du sous-sol tout simplement ; le terroir.
Dans mon vignoble, il n’y a pas de vers de grappe. Ce n’est pas vraiment dû au fait que la biodiversité y est préservée mais tout simplement une conséquence de la composition des sols ; peu favorables à cet insecte. Ce n’est pas non plus grâce aux voisins qui me protègeraient par un Dôme de pesticide autour de mon vignoble. Ces gens-là sont comme moi, ils ne traitent pas car il n’y a pas d’utilité à cela.
Sauternes est dans une situation comparable à mon vignoble, par contre Barsac est très sensible car les sols y sont moins argileux et plus chauds.
Par ses sols et son terroir, le Languedoc-Roussillon sera toujours plus sensible que d’autres régions.
C’est d’ailleurs le même raisonnement pour tous les « pathogènes » avec des affinités différentes en fonction du terroir et du pathogène.
Comprendre cela est la première étape dans la maitrise du problème. Et aussi une leçon d’humilité.
Au lieu de comprendre le vivant, on a remplacé les insecticides « classiques » par des hormones en s’auto-congratulant pour le respect de l’environnement que l’on génère.
Au passage, on oublie les pathologies spécifiques qui, comme par hasard, ne touchent que les agriculteurs…
Là où les choses commencent à ne plus aller, c’est justement quand le climat de l’année amplifie l’effet terroir par un effet de bras de levier. La confusion ne fonctionne plus !
Dans notre raisonnement, il faudrait au contraire « tempérer » l’effet du terroir par des actions inverses. Il ne s’agit pas de sortir la grosse artillerie mais de choisir la plante adaptée à l’endroit et à l’objectif du moment et d’en pulvériser préventivement une infusion. Rien de plus et rien de moins.
Malheureusement, on prévoit au contraire d’en remettre une couche et revenant aux « neuro-toxiques » en plus des hormones préalables. Ainsi, on a la totale !!!
Mais cela devient encore plus cocasse quand on apprend qu’après Eudémis et Cochylis, visées par la confusion, il ressort maintenant un troisième larron, presque oublié, l’Eulia.
N’ayant pas fait d’études agricoles, je n’en avais jamais entendu parler. Pour Jean-Michel, c’était un nom profondément enfoui dans les souvenirs d’étudiant.
Donc, là où on est dans l’histoire sans fin, c’est justement qu’on va disposer dans l’avenir proche de confusion sexuelle pour lutter contre l’Eulia.
Et ainsi de suite devrais-je dire.
Il est même question d’une autre chenille au nom barbare que j’ai oublié et qui mange l’intérieur des grains. Elle nécessite des produits « classiques » pour l’éradiquer mais on peut supposer qu’une autre confusion sera bientôt disponible contre elle.
C’est une nouvelle raison d’associer les deux types de produits, pas pour le meilleur mais surtout pour le pire.
On est vraiment dans le cas du serpent qui se mord la queue. Plus on en fait, plus il faut en faire dans une sorte de cercle vicieux sans fin.
Quand on ne cherche pas à comprendre le vivant et à s’en accommoder, c’est ce qui arrive.
La grande question qui va finir par se poser, c’est celle de la place disponible sur les fils de fer pour prendre tous les petits diffuseurs d’hormones. Auront-ils chacun une couleur spécifique ?
Autant de questions qui nécessiteront encore beaucoup de réunions…