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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 09:33

Comme je l’avais annoncé, je suis allé au Maroc pendant quelques jours et j’en suis revenu…malgré les grèves d’Air-France et les menaces d’annulations de vols.

 

La motivation de mon importateur, le groupe Ebertec, était de présenter à Casablanca tous les vins importés par ses soins. Pour le pays, il semble que c’était une première. Nous étions une cinquantaine de producteurs réunis sous un même toit.


 

Malgré les menaces de religieux opposés à la consommation d’alcool, la manifestation a pu avoir lieu.

Les premiers jours, les visiteurs étaient surtout des restaurateurs. Par contre le dernier jour, les personnes étaient des particuliers, amateurs locaux ou simples curieux soucieux de découvrir le vin.

 

Ils représentent la face « positive » de ce pays. Ces habitants ont de belles maisons et de belles voitures. Ils consomment et vivent à l’occidentale.

 

A l’opposé, il y a l’autre aspect du Maroc. Il est symbolisé par les mulets croisés dans la rue qui transportent des marchandises pour une population pauvre, qui vit dans des taudis et dont les femmes sont surtout voilées.

 

La coexistence de ces deux mondes entretient en moi un sentiment de malaise.

 

Cependant, nous avons été accueillis avec le sourire par des gens aux petits soins pour nous.

 

La dernière journée fut l’occasion de visiter les vignobles de mon importateur.

J’avais déjà eu l’occasion de déguster la gamme lors du dernier Vinexpo à Bordeaux. Cette fois-ci, j’ai été impressionnée par les vins de Syrah.

C’est une fois de plus la preuve qu’un cépage de région chaude est le plus adapté à un climat chaud.

Un repas couscous-méchoui a conclu cette journée dans un cadre idyllique.


 

La consommation d’alcool est interdite mais elle représente aussi une source non négligeable de taxes pour l’état. Mais bien avant le vin, ce sont surtout la bière et les alcools forts qui ont les faveurs de la population.

 

La dégustation du vin en est encore au stade de la préhistoire pour une majorité.

Une poignée de gens très motivés et passionnés tente de mettre en place des cours de dégustation pour faire découvrir le vin.

Alors les restaurants proposent des mets raffinés et riches en saveurs, les cartes des vins restent d’une tristesse déconcertante.

Les interdits religieux ne briseront-ils pas cet élan  de connaissance du vin ?

Je ne l’espère pas et je souhaite à tous les acteurs locaux une bonne chance.

 

Comme j’en avais fait le projet, j’ai pu prélever quelques grammes de cette terre rouge chère à mon père et que je déposerai sur sa tombe dans quelques jours.

Ce ne fut pas un moment facile pour moi et la présence d’une nouvelle amie marocaine m’a été très utile pour trouver la ressource nécessaire à la réalisation de ce geste symbolique.

Je ne pensais pas que de présence de terre dans ma main provoquerait autant de frissons et de larmes dans mon corps.

 

Maintenant que je suis rentrée sous la pluie de novembre pour traiter des factures en attente, je mesure la chance qui a été la mienne d’être reçue avec tant de chaleur sous le soleil marocain.

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10 octobre 2008 5 10 /10 /octobre /2008 06:58

La 2cv fête ses 60 ans. Tout comme le vin, les fromages, la baguette et le béret, elle appartient au patrimoine national.

Dans ma jeunesse, ma famille n'a jamais eu de 2cv et maintenant que vous me connaissez un peu mieux, vous ne serez pas surpris si je vous dis que cette voiture n'éveille pas en moi des souvenirs de périples dans le désert ou autres sorties hasardeuses entre copains.

Ce véhicule, je l'ai côtoyé  pendant quelques années à travers la cousine Dyane de mon beau-père. C'était une 3 cv, mais l'esprit restait le même.

Pour moi, cette voiture est à tout jamais associée à des moments importants de ma vie.

Il y a tout d'abord l'époque où Jean-Michel venait me retrouver avec la Dyane alors que j'habitais encore avec mes parents. Grace au siège unique à l'avant et à des ceintures de sécurité rudimentaires, je pouvais sans peine me coller à mon amoureux lorsqu'il conduisait.

C'était une période heureuse car je commençais à prendre ma vie en main, tout en ayant encore auprès de moi mon papa et ma maman en bonne santé. 

Puis, quelques années après, alors que j'étais enceinte et en "stage prise de poids" chez mes beaux-parents, j'ai pu conduire la Dyane à de nombreuses reprises. J'ai alors découvert le fameux levier de vitesse au mauvais endroit et autres subtilités de la famille 2cv.
Là aussi, j'ai vécu des moments heureux entourée de plusieurs générations dans l'attente du jour où on allait ouvrir un nouveau chapitre dans l'histoire familiale.

C’est encore la Dyane qui m’a transportée lorsque j’ai commencé à avoir des contractions avant la naissance de ma fille.

Depuis, la Dyane s'en est allée, victime d'une Jupette (ou d'une Baladurette, je ne sais plus trop). Des êtres chers sont aussi partis.

Loin de représenter l'évasion, cette voiture emblématique restera donc pour moi le témoin de la fin de mon adolescence et du début de ma vie d'adulte, c'est-à-dire une période de bonheur simple avec ceux que j'aime à tout jamais.

Bon anniversaire la deudeuche.

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8 octobre 2008 3 08 /10 /octobre /2008 07:22

Lors d'une récente édition du journal de 20 heures de TF1 (5/10/08), un reportage a attiré mon attention. Il montrait une formation en maraichage bio dans laquelle beaucoup de participants (selon le journaliste) étaient issus de branches professionnelles très diverses et aspiraient à changer de vie en devenant producteurs de légumes bio.

Bien entendu, il y avait aussi l'incontournable cheval de trait, véritable valeur ajoutée à la réussite du projet.

On ne peut que souhaiter bonne chance à tous ces apprentis agriculteurs, mais je pense que le raccourci est un peu rapide.

Entre les objectifs de ces personnes et mon parcours, il y a des points communs; c'est pour cela que je me permets avec modestie de faire part de mon sentiment.

Lorsque je me suis installée viticultrice, je ne partais pas complètement de zéro puisqu'il y avait déjà un petit domaine en activité mais par rapport à ce qu'il fallait de moyens financiers et d'efforts pour s'en sortir, on peut maintenant estimer que notre projet partait pratiquement d'une feuille blanche.

Jean-Michel n'a jamais abandonné son travail à Pontet-Canet et heureusement. Sans cela, on n'aurait pas pu avancer, ni même commencer.

Aussi, faire penser qu'il est possible de quitter le confort douillet d'une vie citadine certes stressante pour se retrouver du jour au lendemain devant un champ de légumes bio, s'apparente à un doux rêve.

De la période du retour à la terre des années 70, qu'en est-il resté? Combien s'en sont sortis? On ne le saura jamais. Chaque fois que j'évoque ce sujet j'ai en mémoire les images du film "Les Babacools".

Je pense aussi que depuis cette époque, les conditions nécessaires au succès du projet se sont durcies.

Devenir producteur de légumes ne s'improvise pas. C'est un vrai métier.

Si on ajoute en plus le souci d'être en bio, on rend les choses plus compliquées encore.

Jean-Michel et moi pouvons en parler en connaissance de cause. Je ne regrette pas du tout de cultiver mes vignes en biodynamie mais on ne peut pas dire que les choses soient plus simples pour autant par rapport à des principes classiques. Il faut avant tout beaucoup de conviction dans la justesse de l'engagement pour pouvoir surmonter les difficultés.

Souvent Jean-Michel rappelle la nécessité d'avoir sève et sang mêlés; je suis complètement d'accord avec sa vision. C'est du moins comme cela que nous concevons notre travail.

 

Quant au cheval, l'idée est belle et séduisante mais elle mérite une réflexion sérieuse avant de s'engager.

Le monde du cheval m'est longtemps resté complètement étranger. Mais depuis que Pontet-Canet s'est orienté dans cette voie, le cheval de trait fait parti de mon quotidien, au moins par l'intermédiaire de Jean-Michel.

Je suis sûre que le maraichage est une niche qui peut permettre d'utiliser des chevaux de trait avec efficacité en 2008. Mais il convient de bien penser aux contraintes inhérentes au cheval lui-même (soins, horaires, nourriture,...) et que nous avons oubliées depuis plusieurs décennies.

Peut-être que de tous les participants à la formation "légumes bio", certains réussiront avec panache. C'est tout ce que je leur souhaite.

Par rapport à bien d'autres, au moins auront-ils ressenti le caractère magique qu'il y a dans la pousse des plantes qui va permettre de transformer une graine minuscule en une quantité impressionnante de tissus végétaux.
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3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 07:08

Nous savons que l’agriculture moderne détruit les sols. Selon certains spécialistes, dans leur grande majorité, les sols agricoles sont morts ou en passe de l’être. C’est aussi vrai en viticulture alors que l’essence même d’un vin est de représenter son terroir.

C’est un constat terrible.

 

Il faut reconnaître que pour le grand public et même les agriculteurs eux-mêmes il est parfois difficile de visualiser ce qu’est un sol mort.

Effectivement, le sol est toujours là et en général il supporte des plantes qu’il nourrit …avec plus ou moins de bonheur.

 

Certaines parcelles sentent la mort.

Qu’est ce que cela veut dire ? C’est difficile à expliquer. Moi qui n’ai pas de culture viticole familiale, j’ai appris à avoir des relations quasi-affectives avec la vigne et  ce que je dis là, c’est du ressenti.

 

Par contre, on peut facilement voir les conséquences d’un sol mort. Tout le monde peut le faire. Pour améliorer ses chances, il faut trouver une parcelle en désherbage total. Vous savez celles qui sont « bien cultivées » car il n’y a pas une herbe vivante.

Là, vous trouverez des débris végétaux de l’année précédente, voire même plus âgés encore.

 

Pour illustrer mon propos, j’ai photographié des grappes trouvées sur le sol dans une de ces parcelles.


Elles ont un an. Pendant cette période, il n’y a pas eu assez de microbes pour les décomposer. Même la peau du raisin s’est momifiée alors qu’il y a un an, c’est justement une attaque de pourriture grise qui a amené le vendangeur à les jeter au sol. Là, elles ont été littéralement stérilisées.


Le seul élément positif vient du fait que des grappes d’années différentes peuvent ainsi se côtoyer. Quand on nous parle en permanence de l’intérêt de maintenir le dialogue entre les générations, on ne peut qu’être satisfait !

 

Plus sérieusement, c’est un constat alarmant car nous poussons la destruction des sols un peu plus loin tous les jours.

L’essentiel de nos grands vins français est encore produit à partir de vignes plantées avant les usages massifs de pesticides et de tracteurs « bodybuildés ».

Les vins du futur uniquement issus de vignes nourries « au progrès de la science » auront-ils la même qualité ?

Si on regarde l’évolution corporelle de nouvelles générations consommatrices de sodas et autres hamburgers, on ne peut qu’en douter !!

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12 septembre 2008 5 12 /09 /septembre /2008 08:13

Tous les ans depuis que je connais Jean-Michel, la période de fin d’été est aussi celle de la récolte des pêches de vigne.

Pendant longtemps ces arbres étaient cultivés à même les rangs de vigne mais avec la mécanisation, ils ont été repoussés d’abord en bordure de parcelles puis dans des endroits moins exposés.

Au Champ des Treilles, il y en avait encore un rang lorsque nous avons repris le domaine. Il se situait dans l’actuelle parcelle de Muscadelle, autrefois en Sémillon avant le surgreffage de 2003.

Ces arbres s’ajoutaient à ceux présents dans un verger proche de la maison.

 

Il y avait donc une quantité incroyable de pêches tous les ans. Le grand-père, issu d’une génération de petits profits, en vendait des cageots à des marchands de fruits et légumes. Il fallait les ramasser avec précaution pour quelques centaines de francs par saison.

C’était aussi pour « ne pas laisser perdre » tant de beaux fruits.

 

Depuis, nous avons arraché les arbres des vignes qui sont remplacés par 2 rangs de Muscadelle.
Avec quelques arbres, nous avons largement assez de pêches pour nos besoins personnels.

 

Tous les ans, je fais de la confiture de pêches de vignes. Il faut dire que nous avons pour habitude de ne jamais acheter de confiture du commerce.

 

En fait, ce n’est pas tout à fait vrai car c’est le deuxième été qu’il n’y a pas de fruit.

Les prunes ont subi les gelées du mois d’avril. Une grande partie de la récolte a été anéantie en une seule nuit. Pour nous, cela veut simplement dire pas de confiture de prunes dentes ni de mirabelles. Mais pour les pruniculteurs, nombreux dans notre région, cela signifie peu de récolte donc de revenu.

De façon tout à fait exceptionnelle, les pêches aussi manquent à l’appel cette année. En faisant le tour de nos arbres, on n’a récolté qu’une dizaine de kilo de fruits.

Pour en rajouter une couche dans le désespoir, rares sont les fruits indemnes de chenilles.

Je n’ai jamais vu un tel phénomène.


Pour faire un lien avec nos idées et la biodynamie, il semble évident que l’on se trouve face à un évènement cyclique et que le ravageur a été favorisé par quelque position planétaire particulière cette année. Malheureusement, je ne dispose pas d’informations anciennes pouvant confirmer ce point.

Maria Thun (qui élabore le calendrier des semis que nous utilisons en biodynamie) met en évidence de telles corrélations.

Souvent, il s’agit de choses qui étaient connues dans le passé et qui ont été perdues par une trop grande confiance dans les vertus de l’agriculture moderne.


A ce titre, Jean-Michel lit actuellement un livre qui traite de l’influence de la lune sur le climat. C’est tout sauf un live ésotérique. Les informations contenues sont d’une limpidité déconcertante. Tout ce savoir a lui aussi été perdu et il faut tout ré-apprendre.

Par contre, la thèse du réchauffement climatique prend un peu de plomb dans l’aile, même si l’influence négative des activités humaines ne fait aucun doute.

Je suppose que Jean-Michel parlera de son livre dans quelque forum dédié à la vigne.

 

Cette année, ce ne sont pas les pêches de vignes qui nous permettront de remplir les nombreux pots vides.

Ce n’est pas grave car l’industrie agro-alimentaire est capable de mettre sur le marché des confitures de fraise sans fraise et des confitures d’abricot simplement avec le jus d’abricot, les fruits ayant été utilisés à d’autres fins.

En suivant cet exemple, on pourra un jour proposer du vin, sans raisin car le jus aura été vendu au préalable pour faire des jus de fruits. Que de bénéfices en perspective…

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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 08:44

Souvent, je me demande quelle est la bonne voie pour mon vignoble et mon vin.
Suis-je dans le vrai ou pas ?

Est-ce que nous arriverons à atteindre les objectifs fixés ?

Autant de questions qui me taraudent et qui restent sans réponse.

Mais, finalement le ciel semble nous montrer que je ne suis pas la seule à être indécise car en levant les yeux j’ai pu voir ça :



Chacun cherche donc sa voie sur terre et dans les airs.

Une chose est sûre cependant : je ne suis pas prête à faire demi-tour !

 

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5 septembre 2008 5 05 /09 /septembre /2008 08:33

A cette saison, autour de chez nous, les remorques de prunes passent sans discontinuer. Elles s’accompagnent de la bonne odeur de pruneaux dans toute la campagne. Il faut dire qu’étant en limite du Lot-et-Garonne, le pruneau d’Agen est cultivé jusque sous nos fenêtres.

Je ne suis pas une spécialiste du pruneau mais cette culture m’interpelle. Il y a encore quelques années, les prunes étaient ramassées par terre à la main par une main d’œuvre nombreuse. Pour Jean-Michel, le passage de ces équipes devant la maison était le signe du retour prochain à l’école.

Depuis, l’évolution du coût horaire du travail a entraîné l’apparition d’une récolte totalement mécanique. On en est arrivé à une situation incroyable où il n’est même pas rentable de ramasser les prunes tombées naturellement au sol entre deux « secouages » mécaniques des arbres.

Pourtant, celles qui tombent naturellement au sol sont des prunes mûres, les meilleures.

Elles vont donc pourrir au sol. Un de nos voisin ne produira cette année que 20 % de la production de l’an dernier, pourtant les prunes tombées au sol ne seront pas ramassées car le coût de la main d’œuvre est trop élevé.

Quel gâchis !

 

La machine fait tomber des fruits de toute la gamme de maturité, de très coloré à vert.

Je pense donc, qu’une fois de plus, l’évolution n’a pas été dans le bon sens pour la préservation des goûts.

Les différences ne sont sûrement pas énormes, mais à chaque modification, on perd toujours un peu, sans jamais gagner.

Je ne jette pas la pierre aux producteurs qui comme beaucoup d’autres se débattent dans les difficultés.

Il y aurait tout un système politique et social à repenser.

De plus, les pruneaux sont bien les derniers à qui on demande leur avis sur la question épineuse de la maturité.

Tous les ans nous succombons à la tentation d’aller en acheter chez nos voisins. Ce sont des gens très gentils qui nous autorisent à picorer sur les clayettes encore chaudes. C’est terrible pour l’estomac, mais tellement bon.

Lorsque Thomas y va, il serait plus honnête de le peser à l’arrivée et au départ du séchoir car il contient énormément de pruneaux.

En voyant ces fruits triés et séchés avec minutie, je ne peux pas m’empêcher de penser à ce qu’ils deviendront pour être proposés au consommateur final.

Dans mon ancienne vie de citadine, je ne connaissais pratiquement que les pruneaux mous, humides et gluants.

Lorsqu’ils sortent de chez le producteur, ils sont secs voire même très secs. S’ils ne le sont pas assez, il y a des sanctions financières au niveau du prix. Sauf erreur de ma part, il faut au maximum 21% d’humidité ; chiffres à comparer avec ceux inscrits sur les paquets de pruneaux du commerce…


Entre les deux périodes, il y a eu… l’industrie agro-alimentaire. Là, c’est mon domaine. Le passage d’un pruneau sec à un pruneau gonflé à l’eau, c’est ce que j’ai appris à l’école !!!

Je pourrais aussi ajouter, la viande de veau qui rétrécit de moitié à la cuisson ou le saucisson à l’ail qui ne reconnaîtrait pas un morceau de viande, pour n’en avoir jamais vu.

 

Pour en revenir aux pruneaux, le rôle de l’industrie est de « standardiser le taux d’humidité du pruneau ». En termes moins pompeux, cela revient à les imbiber le plus possible d’eau (pour vendre l’eau au prix du pruneau) et d’y ajouter un cocktail de conservateurs en tous genres, car sans adjuvants, les pruneaux ne pourraient pas se conserver.

 

Combien sont les consommateurs qui ont eu la chance de pouvoir goûter des pruneaux authentiques, sans autre ajout ? Sûrement très peu.

 

Pourtant, un pruneau nature, c’est drôlement bon.

 

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2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 12:38

Les animateurs de ce forum très connu des amateurs de vin ont proposé à Jean-Michel d’intervenir dans la rubrique « Carte Blanche à… »

 

Dans un long texte, il y développe sa vision actuelle d’une viticulture d’exception qu’il tente de mettre en place à Pontet-Canet et que nous appliquons aussi sur le domaine avec des moyens différents.

 

Ces idées sont nées de nos expériences communes, de notre ressenti et de nos sensibilités respectives.

 

Le chemin que nous avons choisi n’est pas le plus simple, bien au contraire. Les sacrifices sont nombreux. Mais le sentiment de sérénité, que cette voie particulière anime en nous, nous conforte dans l’idée de persévérer.

 

Jean-Michel insiste sur le fait que la biodynamie n’est pas un aboutissement ni même une religion, mais plutôt un outil au service de la vigne et de l’amélioration de la qualité du vin.

Nous souhaitons devenir les porte-paroles d’une biodynamie pragmatique proche de la vie quotidienne de l’agriculteur.

 

Il y a beaucoup de choses à découvrir et nous le faisons pas à pas. Chaque nouvelle expérience nous aide à progresser. Le vivant se dévoile un peu plus chaque jour dans une complexité toujours plus grande.

 

Face à cela, nous abordons maintenant notre métier avec beaucoup de modestie car nous ne contrôlons rien ou pas grand-chose.

 

C’est aussi pour cela que la vigne et le vin conservent une part de mystère…ou de mystique !

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27 août 2008 3 27 /08 /août /2008 08:47

Jusqu’à mon départ de Sainte-Foy pour mes études à Bordeaux, le marché du samedi matin à Sainte-Foy me paraissait être une évidence.

Puis en découvrant un monde un peu plus large, je me suis rendue compte que notre marché de Sainte-Foy ne représente pas la majorité des marchés.

 

Il se tient dans plusieurs rues chaque samedi matin.

Cela fait plus de 500 ans que ça dure !

 

Depuis le début de la matinée, les rues concernées sont fermées à la circulation pour permettrent aux commerçants ambulants d’installer leur marchandise.

 

On y trouve tout ce que l’on attend d’un marché traditionnel : fruit et légumes, vins, poissons, fromages, …
Les étalages s'étendent sur plusieurs centaines de mètres de long. C'est assez incroyable!



 




Parfois, il n'y a presque rien à vendre. Aller vendre au marché, fait partie de la tradition familiale dans certaines familles; c'est même une passion.


Il y a aussi une place appelée « marché à la volaille ». Les paysans locaux y amenaient des animaux vivants, volailles diverses mais aussi lapins.
Maintenant, les gens n’ont plus franchement l’habitude de tuer eux-mêmes les animaux donc le marché à la volaille a un peu perdu une grande partie de sa raison d’être. Mais d’autres vendeurs ont pris la place.

 

Comme dans tous les marchés, il y a aussi l’article , qui nous fait craquer.


Remarquez qu'il existe en plusieurs couleurs. 


Finalement, je n'ai pas craqué pour cette fois, mais on en reparle dans quelques décennies.

Par contre, j'ai craqué pour une botte de basilic, plante aromatique que j’adore.

 

Le marché du samedi matin est donc un passage obligé à Sainte-Foy ; il fait parti de notre patrimoine local, sinon de notre patrimoine génétique.

 

Si vous passez à Sainte-Foy, ne manquez pas de vous y arrêter.

 

Je consacrerai bientôt un article à la ville elle-même et à ses maisons car chaque pierre de Sainte-Foy respire l’histoire.

Sans empiéter de trop sur l’article à venir, j’ai quand même le sentiment en voyant la photo de la poste, qu’il n’y a guère que les services de l’état n’ont pas encore vu la nécessité de préserver le patrimoine.


Heureusement, tout arrive à qui sait attendre.

Je dois cependant reconnaître que les années 60-70 et leurs beaux crépis au ciment peint ont encore leurs adeptes!

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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 12:13

Il y a quelques jours, j'ai reçu sur le domaine Rémi, un caviste de Caen qui distribue mes vins. Il était accompagné de sa femme Catherine, médecin ostéopathe. J'avais déjà eu l'occasion de rencontrer cette dernière il y a 2 ans lors d'un week-end passé à faire découvrir mes vins dans son magasin normand. Elle avait même eu la gentillesse de me manipuler.

Rémi était venu à la maison à Pauillac l'an dernier lors d'un court séjour pour visiter quelques crus (dont un cru classé qui nous est cher...) et faire des découvertes pour sa boutique.

 

Cette fois-ci, c'est en touristes (ou presque) qu'ils se sont arrêtés à Margueron.

Etant sur place à ce moment là pour préparer la mise en bouteilles et expédier des commandes, j'ai profité de leur compagnie pendant plusieurs jours.

Ils ont insisté pour m'aider dans le travail des vignes. Au début, ils m'accompagnaient puis, lorsque la mise est arrivée et que j'ai du rester dans les bâtiments, ils ont tenu à y aller quand même sans moi.

Il y a vraiment des gens gentils.

 

Mais si je vous parle de tout cela c'est pour tout autre chose. Lors de longues heures de discussions, j'ai eu tout le loisir d'écouter Catherine me donner des explications sur son métier si particulier.
A ce titre, les apéritifs du soir, dehors sous les arbres, autour d'une bouteille (ou deux) de Champ des Treilles, sont particulièrement indiqués pour refaire le monde et aussi mieux comprendre l'ostéopathie.

Déjà, il y a deux ans, j'avais été agréablement surprise par la douceur de son intervention malgré des résultats marquants.

Cette fois-ci, ce fut la même chose. L'efficacité n'est pas une question de puissance pure ou plutôt, la puissance n'a pas besoin d'être assortie de brutalité.

Je ne vais pas entreprendre une explication de l'ostéopathie, surtout que la sienne est empreinte d'une part de bouddhisme. Mais, j'ai trouvé dans son approche des liens très étroits avec notre vision de la viticulture. Je vais tenter d'en transcrire ce que j'ai cru comprendre.

 

Elle considère que le corps est un tout et qu'il y a des liens entre toutes les parties. Il ne faut donc pas chercher uniquement sur le point douloureux la cause d'un problème.

Dans notre métier, nous estimons aussi qu'il faut voir le monde dans sa globalité et que le cep de vigne est au centre de nombreuses influences; certaines sont facilement identifiables, pour d'autres c'est plus difficile. Steiner disait lui aussi que le monde est un tout.

Pour ma part, j'ai l'habitude de parler de la toile d'araignée, à la fois fragile et forte qui commence à se déséquilibrer dès qu'on coupe un de ses fils. J'ai promis d'en parler un jour tellement le sujet m'intéresse.

 

Elle peut "retrouver" dans notre corps des traumatismes que l'on a parfois oublié mais qui sont toujours là. Ainsi, il y a deux ans, elle m'avait remis à l'esprit un "coup du lapin" intervenu 20 ans  plus tôt lors d'un accident de la circulation. Je l'avais sorti de mon esprit mais mon cou en conservait les traces visibles pour des mains expertes. Sa conclusion était donc que le corps n'oublie rien.

C'est extraordinaire car j'ai le même sentiment pour ce qui est du pied de vigne qui garde en mémoire ce qu'il a subi, souvent par notre faute. C'est pour cela que ma viticulture vise à supprimer toute action agressive pour les ceps. Une vigne qui reçoit de l'amour ne peut que nous le rendre.


Si j'ai bien saisi son propos, pour Catherine dans son métier, la solution passe par l'utilisation de forces. Effectivement, on est loin de ce qui est enseigné et qui se met en équation. Pourtant, les résultats sont là puisque de simples pressions  légères de ses doigts sont capables de déclencher des mouvements musculaires dans une autre partie du corps et des courbatures les jours suivants.

En biodynamie aussi, on pense mettre en œuvre des forces invisibles mais qui au bout du compte donnent des résultats visibles sur la vigne et surtout dans le vin.

 

Finalement, nos deux mondes ne sont pas éloignés du tout. La raison en est simple. On a pris conscience de la complexité du milieu qui nous concerne et on espère l'influencer positivement.

 

Mais avant tout, on tente avec modestie de le respecter et c'est déjà un grand pas de franchi ...et sans l'aide de l'éducation que nous avons reçue.

 

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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