A force de rencontrer des gens, je me suis rendue compte que peu de dégustateurs savent reconnaitre la profondeur dans les vins.
Vous pouvez me demander ce qu’est, selon moi, la profondeur.
C’est la densité qu'a le vin, c’est-à-dire une sorte de chair qui n’a rien à voir avec la puissance tannique et encore moins avec un quelconque élevage sur lies.
Cette profondeur, finalement peu de vins la possèdent pourtant elle est une des caractéristiques des grands vins.
Beaucoup de gens confondent l’alcool et la profondeur. C’est du reste sur cette ambiguïté que beaucoup de vins sont devenus célèbres ; à commencer par ceux du nouveau monde.
Une fois que l’attaque généreuse, provoquée par un degré alcoolique « confortable » ou parfois même du sucre résiduel, est passée, il n’y a plus rien. Du creux et c’est à peu près tout ; si on laisse de côté un boisé plus ou moins disgracieux.
La densité représente la verticalité dans le vin. Avec elle, le vin prend une dimension supplémentaire, au sens propre comme au figuré. On n’est plus uniquement dans deux dimensions, l’intensité et la persistance d’une sensation. On y ajoute un troisième axe qui est cette profondeur qui ne peut venir que de la terre qui a fait naitre les raisins.
Le vin va alors transcender la compacité de la terre en une architecture tactile, merveilleuse et délicate.
Cette profondeur va permettre de relier la terre au ciel à travers le vin.
Ce n’est que grâce à ce troisième axe, la verticalité, la profondeur que pourra naitre l’émotion dans un vin.
On ne trouvera pas d’émotion dans les vins obèses ou bodybuildés.
Et l’émotion, c’est ce qui va permettre à un vin de devenir grand.