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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 10:01

 Après la chanson de Sardou sur les Ricains, il faudra peut-être un jour en reprendre la musique en l’adaptant à la nouvelle donne, c'est-à-dire la montée en puissance des chinois.

Depuis quelques années, ce grand pays consomme des vins en quantités de plus en plus grande. Et c’est une très bonne chose pour moi qui comme beaucoup exporte des vins dans ce pays.

 

Mais si j’aborde ce sujet aujourd’hui, c’est pour parler des propriétés viticoles qui se vendent aux chinois. Quelques transactions ont eu lieu et elles ont eu le mérite d’enflammer les consciences. Beaucoup de vignerons en bout de course, d’espérance, ou au bout tout court, souhaitaient se défaire de leur domaine, sans trouver pour autant de repreneur. Mais maintenant, les prétentions sont au plus haut en attendant « Les Chinois ».

 

Pendant longtemps, il y a eu un fantasme « américain », caricature de l’acheteur étranger, plein d’argent et incompétent. On pouvait même le voir avec un gros cigare et ayant fait fortune dans le pétrole..

 

Puis, il y a eu les japonais. Ils ont laissé une empreinte durable dans les consciences bordelaises alors que les doigts d’une main sont bien trop nombreux pour comptabiliser leurs achats.

 

Maintenant, c’est la période chinoise. Pour l’instant, pas vraiment de transaction significative mais des domaines assez obscurs dans la hiérarchie locale.

 

Je pense que leur présence ne réglera pas le problème des centaines de domaines en fin de vie et dont beaucoup produisent un vin dont personne ne veut à partir de vignes d’une autre philosophie que celle de la qualité.

 

Les acheteurs viticoles chinois, évidemment dirigés vers leur marché intérieur rentreront eux-aussi en concurrence avec les autres vins. Ils devront avoir des produits compétitifs s’ils veulent percer chez eux.

Je suppose qu’il y aura des succès. Mais je peux prévoir qu’il y aura plus d’échecs que de succès.

 

Je ne parle pas de la découverte des lois françaises, sociales, fiscales et autres, qui risquent de démotiver les néo-vignerons asiatiques…

 

Comme toujours, le temps fera le tri et la roue continuera de tourner. Ceux qui doivent rester resteront et les autres repartiront en essayant d’y perdre le moins possible.

 

 

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 19:19

 

Lorsqu’une équipe de division d’honneur accroche à son tableau de chasse une équipe de ligue 1, tout le monde salue l’exploit, mais personne à commencer par les joueurs eux-mêmes ne pense à se dire meilleurs que la dite équipe de l’élite.

 

Pourtant, c’est ce qui arrive en viticulture, milieu d’ennemis intimes et d’égos parfois surdimensionnés.

 

Lorsque nous avons commencé notre vie de néo-vignerons, nous étions sûrement nous-aussi et comme beaucoup d’autres dans cette sensibilité qui nous faisait penser qu’avec du travail et des sacrifices, on avait les moyens de remettre en cause les hiérarchies établies.

 

Le temps a passé et il nous a montré que, comme souvent, les choses étaient un peu plus complexes.

Certes, on pouvait s’approcher de grands terroirs où les gens travaillent mal. Mais, lorsque sur ces grands terroirs, les gens se mettent à travailler, ils nous écrasent ; tout simplement.

 

C’est un constat dur mais implacable qu’il faut digérer pour pouvoir aller de l’avant.

Notre vignoble se trouve à un endroit qui permet d’y faire de jolis vins mais qui ne fera jamais de vrais grands vins. C’est ainsi.

Si les terroirs qui ne produisent pas de grands crus avaient été de grands endroits, ils auraient été grands crus. Et quand ce n’est pas le cas, c’est sûrement qu’il y a une raison…

 

Mais quand on a intégré cela, tout devient à la fois plus facile et plus évident.

On devient soi-même et pas une image idéalisée de ce que l’on aimerait être avec cette volonté constante de comparer ses petits muscles à ceux des voisins.


A ce moment là, les vins deviennent plus en harmonie avec leur terroir et finalement sont beaucoup plus appréciés parce que dans l’équilibre juste et dans la sincérité.

 

Mes vins actuels sont aussi le résultat de cette évolution. Je les aime et suis totalement confortable avec eux et les idées et techniques qui ont permis de les élaborer.

 

Cette remise en question, c’est une des premières étapes de la réussite…

 

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 10:10

 

 Le microcosme de Bordeaux était en ébullition en attendant les notes Parker du 2009 en bouteilles. Pour ma part, et ne participant pas à ces dégustations, j’avais l’esprit tranquille…

 

Les nouvelles indiquent que Pontet-Canet 2009 fait partie du cercle restreint des vins qui ont reçu la note ultime de 100/100.

Chacun donnera à cela l’importance qu’il souhaite.

 

Je sais que Jean-Michel est très détaché de cette pression et des notes diverses et variées.

Je tiens quand même à le féliciter pour cette consécration qui récompense à la fois le travail mais aussi l’intelligence dans les choix ; aussi bien pour le travail quotidien que pour les orientations à long terme du domaine dont il a la charge.

 

La voie choisie n’est pas la plus simple et après quelques années, la multiplication des expériences locales de bio ou biodynamie ou de traction animale, montrent que finalement, c’est lui qui avait raison seul et souvent sans le vouloir, contre beaucoup qui se sont sentis dérangés dans leur ronronnement quotidien au point d’en devenir méchants et agressifs.

 

Bravo Jean-Michel et bravo Pontet-Canet !!

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 10:46

Nous avons eu droit depuis quelques jours à un passage massif de grues au dessus de la maison.

J’avais tout simplement mandaté Jean-Michel pour faire des photos et les hasards de la vie ont fait qu’il a pu s’exécuter avec brio. Il n’a aucun mérite car les oiseaux ont eu la gentillesse de tourner au dessus de lui. Il a donc pu les saisir assez facilement.

 

GRUES1.jpg

GRUES2.jpg

Si j’étais chasseur, j’aurais pu dire qu’il y en avait des pleins ciels. Et si j’étais chasseur après l’apéro, je dirais qu’il y en avait tellement que la lumière du jour diminuait.

 GRUES3.jpg

C’est toujours un grand plaisir de voir ces oiseaux majestueux traverser le ciel. Premièrement parce qu’ils indiquent que l’hiver touche à sa fin. Mais aussi car ils nous rappellent combien la nature est belle, complexe et tellement bien organisée.

 

Au nom de la « biodiversité », certains souhaitent donner des cartes d’identité aux insectes présents aux voisinages des cultures. Les mêmes s’acharnent à apprendre à ces insectes de sauter dans le rang d’à côté pour éviter les lames des tondeuses et à se boucher le nez quand le tracteur pulvérise les produits de mort.

 

Pourtant, sous nos yeux, la nature déroule ses joyaux tous les jours. Il suffit de la comprendre et de la respecter.

Nul besoin d’aider la grue ou l’hirondelle à savoir où elle doit aller. Encore faut-il ne pas l’empêcher de faire son voyage de vie ou vouloir l’aider ou même la tuer pour en mettre une plus forte, sélectionnée à la place. Chaque être vivant a sa propre logique de vie.

Une espèce disparue est disparue et l’homme ne doit pas s’arroger le droit de vouloir la faire revivre pour son plaisir. C’est justement là que l’homme dépasse son rôle dans la nature.

 

Les équilibres naturels se suffisent à eux-mêmes. Notre rôle d’agriculteur est de permettre à tous ces êtres vivants de vivre en harmonie entre eux et avec nous ; sans chercher à imposer notre vision des choses au détriment de cette nature.

 

A cela, on me dira qu’une vigne est une chose artificielle et donc non naturelle. Certes, mais il existe des moyens de la cultiver sans faire un bras de fer ni un poker menteur vis-à-vis de l’écosystème.

 

Où sont maintenant ces grues cendrées ? Quelque part plus au nord à suivre leur GPS interne et immuable.

 

 GRUES4.jpg

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 10:52

Hier, c’était mon anniversaire, un de plus…

 

Nous ne sommes pas des inconditionnels des grandes fêtes mais plutôt des partisans de petits comités pour des moments simples et sincères.

C’est donc avec le frère de Jean-Michel et sa femme que nous avons célébré mon passage à un an de plus.

Comme toujours, dans ces cas là, j’ai allumé une bougie en pensant à mon papa et ma maman. La chaleur de la flamme réchauffe un peu le cœur dans ses instants où on aimerait encore avoir ses parents avec soi.

 

Jean-Michel avait choisi le vin spécialement pour moi en fonction des moments de ma vie.

 

Il y avait notre rencontre au Lycée en 1983, avec un Côte-Rotie de chez Guigal, l’année où je suis devenue légalement viticultrice avec un Pontet-Canet 2000 et un Barsac qui a donné une dimension différente à ma vie de vigneronne en biodynamie. Là, c’était un 2009.

 

Un liquoreux comme on devrait en voir et en boire plus souvent ; frais, équilibré, avec une vraie profondeur et sans excès de sucre. Un vin dont tout le monde s’est resservi jusqu’à la fin de la bouteille…

Ce sont des vins comme celui-ci et pas des concentrés de sucre imbuvables qui permettront à cette région de retrouver une clientèle.

 

Jean-Michel avait pensé à plein d’autres vins charnières dans ma vie ; mais il faut savoir rester raisonnables et penser aux conducteurs qui se cachent derrière les dégustateurs.

 

J’avais aussi pensé à moi en préparant mon dessert favori entre tous : des œufs au lait. Rien de pharaonique pourtant j’adore ça.

 

Une page s’est tournée cependant car pour  la première fois, les enfants n’étaient pas là pour trinquer avec nous.

C’est une page qui se tourne et peut-être aussi un autre signe du temps qui passe…

 

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 09:29

 J’ai eu hier une nouvelle expertise pour les malfaçons de nos bâtiments neufs. Je pourrais dire la 1000ème expertise que je n’exagèrerais pas beaucoup.

 

Nos bâtiments « neufs » sont neufs en comparaison du reste des bâtiments qui approche le siècle et demi d’existence. Nous les avons construits en 2003 en nous saignant les veines pour rembourser l’emprunt du financement.

 

Et depuis la fin de la construction et même avant, je suis en litige.

De perte de temps en lenteur normale de la justice, de mauvaises volontés en disparition d’expert,(…) rien ne m’aura été épargné.

 

Il semble que cette fois, ce soit la dernière fois que tous les protagonistes étaient réunis sur place.

Et justement, des protagonistes il y en avait ! Tous les corps de métier étaient représentés avec leur assurance et leurs conseils.

 

Cette dernière rencontre sur place ne veut pas dire pour autant que tout est réglé.

Il faut se battre pied à pied contre des gens qui estiment qu’une fissure est sans importance à partir du moment où le toit ne tombe pas ou qu’un voleur ne peut pas y passer à travers !

 

Avec le litige sur le vin blanc qui n’est toujours pas réglé, notre minuscule domaine a donc deux affaires devant les tribunaux. C’est usant ! Souvent je pense aux doux rêveurs qui souhaiteraient reprendre un domaine viticole pour la beauté du geste et ne l’envisagent que sous l’angle « noble », c'est-à-dire les vendanges ensoleillées, les assemblages et la reconnaissance d’une presse unanime…

 

Pour faire un lien avec la biodynamie, je pense souvent être « Saturne », c'est-à-dire (en simplifiant beaucoup) un peu triste. Mais quand je prends du recul sur ma vie de combattante, je me rends bien compte que je suis aussi très typée par « Mars » le dieu de la guerre ; celui qui peut attaquer mais qui défend aussi ses acquis.

 

Et sur ce dernier point, faites-moi confiance je ne lâche rien !

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 14:43

 C’est fait, nos deux enfants sont maintenant pour 6 mois à l’étranger. Champ des Treilles est né avec deux jeunes enfants et maintenant ils sont sur le point de quitter le nid.

Les jeunes plants qu’on a mis en terre avec eux, au début de cette aventure, sont devenus depuis des vignes adultes.

En se rappelant de l’âge des enfants au moment des plantations, on peut mesurer le temps qui a passé.

 

Dans ce métier, on a tendance à appeler « plante » une parcelle que  l’on a plantée ; même quand elle est devenue adulte depuis longtemps.

L’histoire de la vigne s’écrit avec une unité qui est la génération humaine. Cela fait la différence avec les autres productions. Le temps n’a pas la même portée avec la vigne. Cette notion donne une facette supplémentaire à la dimension symbolique de la vigne qui est chargée de symboles depuis que l’homme a abandonné son existence de chasseur pour devenir agriculteur.


Donc, maintenant il ne faut plus compter sur nos enfants pour nous aider comme c’était le cas jusqu’à présent. Certes, leur présence était devenue plus épisodique  que par le passé, mais quand on avait vraiment besoin de leur aide, ils étaient là. Pour les six mois à venir, il faudra faire autrement.

 

Heureusement, le domaine semble être sur de bons rails et les chantiers type « bagne de Cayenne » sont maintenant derrière nous. Je ne dis pas « oubliés » car ils résonnent encore avec douleur dans mes articulations et ma chair.

 

Ce qui me rassure dans cette nouvelle vie à deux, c’est que Jean-Michel et moi nous entendons à merveille. C’est même un plaisir pour moi de travailler avec lui.

Son autre vie à Pontet-Canet, le coupe d’une réalité de terrain très concrète. La vie à Margueron lui donne la profondeur de champ nécessaire entre le haut et le bas de l’échelle sociale viticole.

Elle lui permet aussi de rester les deux pieds bien posés sur le sol.

 

Et en viticulture, c’est fondamental. La vigne doit avoir les racines bien ancrée dans la terre et les tiges tournées vers le ciel. Pour le vigneron, c’est pareil. S’il doit avoir la tête dans les nuages pour rêver et avancer, il doit garder les pieds sur terre pour éviter de se couper de la réalité.

Encore une dimension symbolique de la vigne…

 

Décidemment aujourd’hui, on cherche le fil conducteur de mon message…

Maintenant qu’on est apiculteurs, on devient un peu comme les abeilles : on butine d’idée en idée sans ordre…

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 10:14

 

Après le temps des vœux et même en même temps que les vœux, c’est le moment de faire l’inventaire en fin d’année.

Je devrais dire des inventaires car il faut tout compter et pas uniquement les bouteilles.

 

Pour ces dernières, c’est vite fait chez nous car le bâtiment est pratiquement vide actuellement. Le plus compliqué, c’est de recompter les commandes prêtes à partir et en attente de retiraison.

Mais en 10 minutes, tout compris, la chose est entendue.

 

Le plus spectaculaire, c’est le comptage des capsules CRD (fiscalisées) dont la tenue des stocks se fait à l’unité près. Je dois reconnaitre que de toutes les administrations avec lesquelles j’ai des relations, les douanes semblent la plus pragmatique.

Elles intègrent le fait qu’on peut se tromper et qu’il est bien plus facile et logique de le dire et de repartir sur de bonnes bases plutôt que de maintenir des années une petite erreur en pensant ainsi éviter la chaise électrique. Ce qu’ils demandent avant tout, c’est la bonne foi de leur interlocuteur ; ce qui la moindre des choses.

 

Donc, comme à chaque fois, il a fallu compter et recompter les lignes de capsules et comparer aux stocks théoriques , vérifier qu’on n’a pas oublié une couche au fond de la caisse,.... Le plus long, c’est évidemment quand il y a des lignes entamées.

 

C’est une routine que tout vigneron connait bien.

 

Quand je recompte mes capsules une à une pour être bien en règle avec la loi, j’ai toujours une pensée amère pour ces jeunes de 18 ans, sans fortune connue et sans ressource et qui paradent sans compte à rendre, avec des voitures de 50000€ pendant que leurs grands frères, aux minima sociaux, sont passés à la taille au dessus avec Porsche Cayenne et autres véhicules de prestige.

 

J’ai du me tromper de secteur économique !

 

 

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 16:36

 Sur un vieux disque vinyle de chansons de Noël de mon enfance, je viens de retrouver une chanson d’Enrico Massias intitulée Souviens-toi des Noël de là-bas.

 

Pour être tout à fait honnête, je savais très bien qu’elle était là et j’ai surtout ressenti le besoin de l’écouter, moi la déracinée ou plus exactement la sans-racine. Voyage initiatique vers mes ancètres.

 

Avec cette chanson de 1963, Enrico n’a pas révolutionné la planète musicale mais il a vraisemblablement touché le cœur de plus d’un rapatrié.


Moi qui suis née là-bas mais après  l’indépendance, je n’ai justement pas connu ces Noël de là-bas. Je les ai vécus par procuration à travers la voix maintenant éteinte de mon papa.

 

De tout cela, il me reste des souvenirs et un début d’une autobiographie commencée par lui et jamais achevée.

 

Ces quelques pages sont mes seules racines, des radicelles, dans cette terre que je ne connais pas et que je ne verrai sûrement jamais.

 

Les Noël de là-bas, au goût épicé de la cuisine du sud, ne resteront donc que des rêves flous dans mon imaginaire de petite fille écoutant son papa.

 

Ils sont les victimes d’une histoire mal écrite  plus féconde en drames humains qu’en vrais bonheurs.

 

C’est la magie de Noël que de profiter de ceux qui sont autour de nous tout en regrettant la présence des trous à jamais ouverts dans notre vie.

 

 

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 09:41

 Souvent, l’amateur et le néophyte ont une vision idéalisée de notre métier. Ils ne voient la viticulture qu’à travers des vendanges ensoleillées, manuelles et joyeuses.

C’est tout juste si les gentils vendangeurs et vendangeuses ne portent pas dans les cheveux une couronne de fleurs des champs et de rameaux de vigne regorgeant de raisins dodus et dorés par un soleil généreux.

Il suffit de regarder les statistiques des vendanges mécaniques pour constater que la réalité et toute autre.

 

Le travail du vin est aussi parfaitement idéalisé. Celui-ci est réduit à des dégustations d’assemblage d’où vont naitre des vins plus magnifiques les uns que les autres avant une descente en barriques neuves des meilleures origines.

Le cuvier est pourvu des équipements les plus performants avec bien-sûr régulation électronique des températures, pompes dernier cri pour ne pas maltraiter les vins et évidemment un pressoir tout aussi respectueux de la vendange.

 

Les ventes ? On n’en parle même pas tellement tout semble facile, à l’image des grands crus qui sont à la fois chers et très demandés. Il suffit de faire un vin cher et bon et les clients se battront pour en acheter.

 

La réalité est là aussi bien différente de cette image d’Epinal. Et bon nombre de domaines sont aujourd’hui à vendre faute d’avoir eu une vision plus terre à terre du métier de vigneron.

 

Pourtant, ce retour à une réalité que l’on pourrait qualifier seulement de bon sens élémentaire représente aussi un drame familial qui nécessite une sorte de deuil pour un projet de vie avant de passer à autre chose de plus basique.

 

Il n’est jamais facile de se rendre compte qu’on s’est trompé de voie et de vie. Et plus en s’en rend compte tardivement, plus la chute est douloureuse.

 

 

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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