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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 10:32

 Il y a une semaine, je parlais ici même de la dématérialisation des documents d’accompagnement des vins qui quittent les chais.

Officiellement, il n’y a plus de possibilité pour des documents sur papier. Sur le principe, c’est une bonne chose car les nombreux exemplaires qui étaient nécessaires peuvent maintenant être renseignés par informatique sous forme de copie.

 

Mais dans la réalité, tout n’a pas été envisagé. D’abord et alors qu’officiellement, on doit renseigner le site lors de la venue du camion, les choses ne sont pas simples et spécialement pour nous qui devons passer par le CIVB. On doit faire avec un serveur qui semble dater de l’APPLE Two du début des années 1980.

Si on appelle le CIVB pour avoir de l’aide, personne ne répond. Les douanes, qui gèrent les transferts de vin, ne sont pas concernées car nous devons utiliser le CIVB comme interface obligatoire.

La dernière préparation d’une expédition a été préparée heureusement à l’avance grâce au numéro du camion fourni par le transporteur ; en espérant que ce sera effectivement le bon camion qui viendra.

La connexion au site a due être recommencée au moins 4 fois. Je pouvais saisir le mot de passe mais j’en restais à la phase d’identification ; pendant plusieurs dizaines de minutes. A chaque fois, on se dit que « ça doit être planté » donc on annule et on enlève la clé USB. Puis on recommence. On se fixe une échéance en se disant qu’on le fait une dernière fois et qu’on arrête. Puis, par miracle ou intervention divine, on se connecte. On renseigne les cases en prenant soin de taper un chiffre à la fois en laissant quelques secondes entre deux frappes pour ne pas perturber La Bête. Puis, on valide. Là, rien ne se passe. On ne sait pas si la validation à été enregistrée. Par contre, si on revalide, ça plante et il faut tout recommencer.

C’est une validation russe, sorte de roulette russe pour les ordinateurs. Donc, on clique une fois avec sérieux et conviction pour être sûr de son geste. Puis, on attend et on se retient de cliquer une fois de plus ; au cas où.

Enfin si on est patient, le sésame arrive ; le fameux CRA, numéro très long qu’il faudra donner au chauffeur pour qu’il soit en règle avec le vin.

Entre le premier lancement du logiciel et la délivrance, il s’est passé plus d’une demi-heure.


Dans la réalité du terrain, les gens qui font cela lorsque le chauffeur est dans la cour, ne peuvent pas attendre autant de temps dans l’incertitude.

Pour la survie des entreprises de transport, les chauffeurs ne peuvent pas passer une heure d’attente chez chacun de leur client.

 

Nombreux sont ceux qui ont repris les documents papier qui n’ont plus court. C’est un peu comme de payer avec des francs alors que ceux-ci n’ont plus cours.

Qu’adviendra-t-il lors de la réception du vin alors que les procédures papier ne sont plus tolérées ?

Mystère.

 

Je le redis, on aurait pu profiter du passage à l’informatique pour rendre le travail plus simple pour le viticulteur, le transporteur, les douanes et le destinataire.
Mais voilà, une réforme gérée à l’échelle européenne a engendré un monstre incapable de se mouvoir.

 

C’est dommage…et dommageable pour nous qui avons autre chose à faire que d’attendre en croisant les doigts devant un écran immobile.

 

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 10:21

 Depuis le premier janvier, les formalités nécessaires lors d’expédition de vin ne doivent plus se faire sur papier mais par le biais d’internet.

C’est la « dématérialisation ».

 

Malheureusement, si c’était conçu par une entreprise privée, tout fonctionnerait parfaitement sous peine de disparaitre. Mais là, pas de souci de performance en secteur concurrentiel car c’est uniquement pour suivre les vins afin de prélever les taxes au passage.

 

Un des postulats de départ est d’avoir un ordinateur connecté à internet à l’endroit où le camion va charger afin de remplir les formulaires au moment du chargement.

Pour nous et notre organisation « déportée » sur deux sites différents entre Pauillac et Margueron, ce n’est pas gagné.

 

Pas gagné non-plus d’avoir un ADSL performant ou un ADSL tout court, ce qui est mon cas.

Je pense que ceux qui ont élaboré tout cela n’envisagent même pas qu’on puisse ne pas avoir internet partout, dans toutes les pièces avec un réseau puissant et performant.

Ils doivent aussi être à des années lumière de penser que l’ADSL n’a pas envahi totalement le pays et que les zones « blanches » existent encore pour internet ou le téléphone portable.

 

A  Bordeaux, comme on aime bien l’administratif et les complications, même lorsqu’il s’agit de supprimer la paperasse, on a mis le CIVB entre le viticulteur et les douanes,avec une clé USB pour l'interface.

Si les douanes sont une des administrations qui fonctionne le mieux, malgré son rôle ingrat, pour le CIVB, c’est autre chose…

 

Bref, on ne sait pas comment on va pouvoir continuer de vendre du vin dans cet environnement qui s’est particulièrement compliqué au point de constituer un obstacle à l’activité économique.

Dans notre pays, on a le chic pour rendre plus compliquée qu’avant une situation qu’on a décidé de simplifer.

 

Les premiers jours, les lignes téléphoniques du CIVB étaient surchargées d’appels de viticulteurs désorientés.

J’espère que les choses rentreront dans l’ordre rapidement car si on n’expédie plus de vin,…on disparait !

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 17:56

 

Tout d’abord, je souhaite à tous une bonne et heureuse année 2011. J’espère qu’en plus de la santé pour vous et vos proches, vous trouverez la sérénité dans ce monde complexe.

 

Au moment où nous entrons dans une nouvelle année, il est aussi temps de faire le bilan de 2010. Je devrais même dire faire Les bilans car il y en a bien deux à faire.

 

Le premier, légal et le moins intéressant est le bilan comptable. J’y travaille avec sérieux mais obligation car je n’ai jamais aimé la gestion. A l’école, je détestais ces cours et je m’en mors les doigts maintenant. Je gère mon argent au plus près mais faire de la gestion dans le seul but de s’affranchir de ses impôts ne m’intéresse pas… C’est une vraie contrainte pour moi.

Pourtant, si je veux rendre mes comptes plus « positifs », j’ai tout intérêt à effectuer moi-même l’essentiel du travail de préparation du bilan au lieu de le sous-traiter à une prestataire qui me facturerait son travail.

 

Le deuxième bilan est beaucoup plus intéressant car il concerne l’année qui vient de s’écouler et tout ce qui a fonctionné ou pas dans mon petit domaine.

Contrairement à l’autre bilan qui nécessite de s’assoir devant l’ordinateur pendant de heures, on peut refaire son année partout et tout le temps ; il suffit de réfléchir.

 

J’en ai déjà souvent parlé et l’année 2010 restera pour nous marquée par la grêle de la fin mai qui a changé la donne pour toute la saison. Nous n’y pouvons rien et il n’y a pas vraiment de conclusion à en tirer.

Pour ce qui nous concerne, on finit l’année avec les meilleures ventes jamais réalisées depuis que nous avons repris ce petit domaine familial. Dans un contexte économique morose, voire moribond, on peut afficher une sérénité qui fait du bien au cœur. C’est la preuve que la politique de qualité est toujours la bonne voie.

Cependant, elle ne peut être couronnée de succès économique que si on sait rester à sa place, c'est-à-dire faire avec ses moyens sans se tromper de niveau de vie.

Je suis bien placée pour savoir quels sont les budgets consacrés à la promotion par les plus grands crus de Bordeaux. Pourtant, je ne joue pas dans la même cour qu’eux et la bonne santé de ma petite entreprise est aussi due à ce constat très simple. Je fais avec mes moyens qui sont donnés par mon prix de vente.

Ainsi, on peut continuer à regarder vers l’avenir et faire des projets.

 

La deuxième grande leçon de l’année nous a été une fois de plus donnée par la vigne et le vin. La voie que nous avons choisie est certes plus compliquée mais à l’usage elle se révèle donner des vins à la fois plus proches de leur terroir tout en supprimant les actions qui n’ont aucune utilité sinon de rendre les vins plus communs.

Je pense que ce résultat explique aussi en grande partie le succès commercial que nous connaissons.


La biodynamie reste une aide incontournable dans notre évolution. C’est un chemin complexe qui est à l’opposé de l’amateurisme. Effectivement, une vraie connaissance, sinon compétence est indispensable pour choisir la bonne action à mettre en œuvre, au bon moment.

 

Enfin, leçon de la grêle, si on peut oser parler ainsi : il nous faut être capable d’intervenir efficacement pour traiter la vigne lorsque le temps ne se montre pas sous son meilleur jour. Cela doit aussi se faire dans le respect des sols. C’est pour cela que nous avons investi dans un tracteur à chenilles (d’occasion…pour faire en fonction de ses moyens).

Ainsi, même après une grosse pluie, la majorité du vignoble pourra être protégé.

 

Quand je me relis, je me rends compte que pour quelques lignes consacrées au bilan « légal », l’essentiel de mon texte concerne la vigne.

 

C’est un signe de plus qui montre l’endroit où va ma préférence…

 

 

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 09:01

C’est assez  inhabituel pour moi que de passer autant de temps sans donner signe de vie sur ce blog.

Est-ce le caractère morne de cette fin d’année avec ces journées grises et courtes ?

Le fait que l’activité de la vigne et du vin se ralentit ?

 

Sûrement un peu tout à la fois.

 

On attendait avec impatience que la magie de Noël illumine nos cœurs. Et puis, un peu comme un soufflet, qui monte et retombe, Noël est arrivé, on a passé de bons moments et puis on est reparti dans le quotidien.

 

Cette année, le repas du 25 s’est fait en famille au Champ des Treilles, comme au temps où il y avait toutes les générations réunies. A quelques kilomètres, j’avais aussi mes parents.

C’était un bonheur simple et une chance éphémère que l’on ne mesurait pas à l’époque.

Maintenant, il nous reste les souvenirs…

 

La maison a donc renoué avec les habitudes de grands repas familiaux. Il manquait les odeurs des poulets rôtis de mamie et les remontrances que pouvait lui faire papi quant à cette volaille qui manquait de soins pendant la cuisson.

 

Ils ne sont plus là mais ce 25 décembre, il nous semblait les entendre.

Pour eux et pour les autres, on a allumé une bougie ; histoire qu’ils soient un peu avec nous.

 

Quelques calories et quelques bouteilles vides plus loin, on s’est quittés ravis de ces quelques heures passées en famille.

 

C’est tout simplement là que réside la vraie magie de Noël.

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 12:45

 Je l’avais annoncé il y a quelques jours et c’est maintenant fait, nous avons changé de millésime pour le Petit-Champ. C’est le 2008 qui dorénavant représentera la maison dans cette couleur et ce segment de la gamme.

 

L’anecdote vient cette année des étiquettes. Travaillant depuis plusieurs années avec un imprimeur, je me suis tout naturellement tournée vers lui pour préparer les étiquettes de ce nouveau millésime. Dans ces cas là, avant de commander, il faut un « bon à tirer » qui doit être approuvé par le client avant de lancer la production proprement dite.

Or, je n’ai jamais réussi à obtenir le moindre bon à tirer malgré de multiples relances par internet et téléphone. Tout le monde était très gentil avec moi, mais personne n’a rien fait alors que j’ai toujours payé mes factures dès leur réception.

 

Ayant des impératifs de délai pour les premières expéditions de caisses, je me suis tournée vers un autre imprimeur local et avec qui j’avais déjà travaillé à nos débuts il y a une dizaine d’années.

A l’époque, un problème de fabrication avait généré de nombreux arrêts d’étiquetage et  les solutions proposées par l’imprimeur n’avaient pas été à la hauteur des enjeux.

J’étais donc partie voir ailleurs.

Mais là, 10 ans après, j’ai pensé que tout cela était de l’histoire ancienne. J’en ai parlé au commercial qui n’était pas encore dans l’entreprise à l’époque mais qui m’a assuré, un petit sourire au coin de la lèvre, que tout cela appartenait à un passé bien lointain et disparu.

 

Pourtant, à l’ouverture du premier rouleau d’étiquettes, un doute s’est installé en moi.

Puis, au bout de 10 mn, quand le rouleau a cassé, le doute s’est transformé en certitude : rien n’a changé.

Avec un changement systématique de rouleau après 3 ruptures consécutives et 3 rouleaux entamés, nous avons pu finir notre commande de deux palettes.

 

Les cartons vont donc reprendre le chemin du retour à l’expéditeur. J’ai acheté des étiquettes au prix indiqué et je ne souhaite pas de remise ou de geste commercial pour m’accommoder d’une situation qui me fait perdre du temps.

Je repartirai sûrement voir un autre imprimeur. Il doit bien en exister qui ont envie de travailler et qui fabriquent de étiquettes irréprochables.

 

En fait, la réalité trop souvent rencontrée c’est que tout le monde s’en fiche. Je ne parle pas de la MSA, notre sécu agricole, qui est sans contestation le champion du monde toutes catégories de l’incompétence. Je parle des entreprises qui coulent au quotidien par la faute d’une ou deux personnes qui n’en ont rien à faire.

Ce peut-être le commercial qui oublie de répondre à un appel d’offre, la personne qui oublie de traiter une commande en la laissant sur son bureau pendant plusieurs semaines, le magasinier qui envoie le mauvais produit au mauvais endroit, le service production qui laisse partir des produits non-conformes,…

 

Souvent, ce n’est pas par volonté de nuire ou pas mercantilisme, mais c’est par légèreté ou bêtise pure, celles contre lesquelles on ne peut rien ou presque.

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 14:38

 Comme beaucoup de viticulteurs locaux, je viens de recevoir une proposition pour une journée consacrée au bio et organisée par le CIVAM-Bio de la Gironde ; organisme chargé de promouvoir la viticulture bio dans la région.

 

Le thème est le suivant : « l'Agriculture Biologique : une voie d'avenir pour la viticulture artisanale ».

 

Une rapide explication de texte demande à éclaircir le sens du mot « artisanal ». 

 

S’il désigne une viticulture de petite taille, c’est une vision un peu modeste de l’avenir du bio.

On en reste presque aux baba-cools du film du même nom. Certes, ils ont évolué et pris de la sagesse en vieillissant mais ils ne représentent toujours aucune réalité économique. Tout juste génèrent-ils une sympathie condescendante de la part de ceux qui sont confortablement assis sur leur gros tracteur et leur « certitudes phytosanitaires ».

 

Le mot « artisanal » peut aussi désigner un savoir-faire ; c'est-à-dire une application, une méticulosité dans l’approche que l’on a de la viticulture qui la rend presque artisanale, même si la taille de l’exploitation n’est plus franchement artisanale.

 

Sans vouloir faire de procès d’intention à la personne qui a formulé le titre de cette journée, on peut quand même ressentir le fait que y compris chez les officiels du bio, la confiance dans cette voie n’est pas franchement totale.

 

Pourquoi ne pas écrire : « l’Agriculture biologique : une voie d’avenir pour une viticulture non-industrielle » ?

Au moins, là c’est plus clair.
En France, la viticulture non-industrielle est la seule qui au final est capable de rémunérer les viticulteurs. Ce n’est pas une condition suffisante mais c’est quand même une des conditions nécessaires.

Dans ce schéma là, la viticulture biologique a toute sa place, quelle que soit la taille du domaine et la noblesse de son terroir.

 

Avec le même état d’esprit, j’ai du mal à imaginer ce qu’on aurait pu donner comme titre à une journée consacrée à la biodynamie en viticulture….

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 11:32

 Comme tous les ans à pareille époque, il faut remplir et porter en Mairie la Déclaration de Récolte pour la vendange qui vient de se terminer.

 

Cette année, grande nouveauté pour nous car il est désormais possible de faire cette déclaration par internet. On y trouve même quelques avantages destinés à rendre cette opération plus attractive par informatique qu’avec le traditionnel papier.

 

Je me suis donc affranchie de mes obligations et j’ai choisi la voie « moderne » par internet, directement depuis mon bureau.

 

La viticulture est sans conteste, la profession la plus surveillée de France. Si la logique de la déclaration de récolte est de demander aux vignerons d’indiquer leur niveau de production pour le comparer ensuite aux rendements maximum autorisés, on peut se demander pourquoi existent encore toutes les autres obligations légales.

En fait, la réponse est simple : les taxes !

 

Je ne dis pas cela pour faire penser que je ne souhaite pas payer les taxes et autres impôts générés par mon activité. Personne ne paie ses impôts avec plaisir, mais on sait qu’il faut bien que les impôts existent pour assumer toutes les dépenses de l’état.

 

Par contre, dans notre activité, pourquoi ne pas payer en une fois et une fois pour toutes le montant de notre participation ?

Pourquoi continuer de compter les capsules fiscalisées à la capsule près. Pourquoi devons-nous faire toutes les déclarations, suivis d’expéditions, apurement des documents après leur arrivée à destination,… ?

 

Il y a tellement de documents à remplir et donc de personnes à surveiller le suivi de ces documents que le montant de toutes nos cotisations et taxes diverses et variées doit à peine suffire à payer les salaires de ces agents de l’état. Quand on parle de réduction du train de vie de l’état, on en a là un bel exemple. Avec moins de monde affecté à des tâches plus nobles que le simple contrôle, l’état pourrait utiliser positivement une partie beaucoup plus importante de l’argent généré par les taxes que nous payons.

 

Par contre pour nous actuellement, ces « obligations légales » représentent une part non-négligeable de notre activité quotidienne.

 

Si un jour tout cela s’arrêtait, quel bonheur et quelle tranquillité d’esprit ce serait…

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 16:35

Pour la première fois depuis plusieurs semaines, nous avons pu passer 24 heures ensemble les enfants, Jean-Michel et moi.

Il y avait comme un parfum d’après-vinification.

 

Jean-Michel s’est octroyé un jour de repos après plus d’un mois passé à Pontet-Canet sans regarder à côté.

 

En le voyant revenir à Margueron samedi soir, pour la première fois depuis 5 semaines, lui et moi avons eu le souvenir de la dernière fois que nous nous y étions vus.

C’était encore presque l’été grâce à une arrière saison chaude et sèche.

 

Maintenant, c’est presque l’hiver avec la pluie et les feuilles qui tombent.

Entre les deux moments, c’est le trou avec les vendanges qui nous ont gardés la tête dans le guidon ou plus exactement dans les cuves au point de ne rien voir du temps qui passait.


Alors là, on en a profité.

Il y a encore quelques remontages car les Cabernets n’ont toujours par fini leur fermentation. Mais c’est nettement plus calme. Les températures ne montent plus comme en début de fermentation donc on peut s’éloigner un peu des cuves sans état d’âme.

 

Pour lui changer les idées, Jean-Michel m’a aidé aux remontages et à la mise en caisses…

Les enfants ont mis une dernière main à leur travail scolaire.

 

Puis, on a tout simplement passé du temps tous les quatre.

 

Comme beaucoup, j’ai fleuri dans la journée les tombes de mes parents. Mon papa s’en fichait. Mais maman, très croyante aurait été horrifiée en pensant que sa tombe puisse ne pas être fleurie le jour de la Toussaint.

Je n’attends pas ce moment pour penser à eux très tendrement mais d’une certaine façon, j’ai rassuré ma maman là où elle est.

 

Maintenant, Jean-Michel et les enfants sont repartis vers leurs occupations respectives.

Nous sommes de nouveau séparés pour quelques jours de plus.

 

Il me reste malgré tout le souvenir de ces quelques heures volées à la récolte 2010 ; mais de vraies bonnes heures.

 

 

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 09:09

J’ai parlé à de nombreuses reprises des conséquences de l’orage de grêle qui nous a touchés à la fin mai.

Nous avons du passer beaucoup plus de temps que d’habitude dans les vignes par la faute d’une végétation désordonnée qu’il convenait de rectifier au mieux en  pensant aux quelques raisins encore présents et aussi à la taille de la prochaine saison.

 

Pourtant, lorsque les moyens humains ou la motivation arrivent à faire défaut, il est très facile d’atteindre un stade pour lequel il devient difficile de s’en sortir.

Plus le temps passe, plus les branches poussent et plus le désordre dans la végétation devient ingérable.

Lorsque cette situation est atteinte sur une partie importante du vignoble, il n’y a plus rien à faire ; on  ne peut pas s’en sortir.

 

C’est ce qui semble arriver non loin de chez nous.

 

 friche.JPG

Je ne suis pas là pour juger car je pourrais très bien être dans la même situation.

 

Parfois, la limite entre le bon et le moins bon côté est tellement mince que l’on ne maîtrise par forcément son propre destin.

 

Heureusement, l’an prochain sera une autre année ; meilleure peut-être…

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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 08:28

Pourquoi un tel titre ? Serais-je tombée dans des pratiques d’un autre temps ou d’autres mœurs ?

La vérité est plus simple que ça. La vigne a digéré la grêle et a développé une végétation désordonnée, voire hirsute qu’il convient de canaliser pour le bien-être des quelques grappes qui restent, sinon du pied lui-même lorsqu’il ne lui reste plus de grappe.

 

Le week-end dernier, nous nous y sommes mis avec Jean-Michel. Relevage, nouvel épamprage,… On peut même ajouter des opérations qui n’ont pas de nom car issues de l’urgence du moment. Des rameaux mitraillés par la grêle mais pas coupés étaient littéralement couchés sur le côté. Après une semaine d’arrêt, ils ont repris leur pousse vers le haut, à mi-chemin du rang suivant, produisant ainsi un magnifique « S » ingérable lors du levage. Il est donc souvent nécessaire de couper ce rameau en prenant soin de compter le nombre de bourgeons restant pour la taille prochaine.


Extrémité des tiges cassée ou pas, les entre-cœurs sont sortis de partout, créant des pieds buisson qu’il convient d’aérer en « désépaississant » la végétation.

 

Devant l’ampleur du travail, j’ai dû prendre du personnel supplémentaire pour redonner à la vigne « un air qui fait plaisir à voir ». Pourtant je sais que le vin produit ne pourra même pas payer les charges de production de l’année. Ces soins actuels on les financera en se serrant la ceinture. Depuis que l’on a repris le domaine, on sait très bien faire. C’est une habitude qui ne s’oublie pas !

 

La vue de chaque pied est un nouveau supplice et on n’a qu’une envie, c’est de l’aider.

Et donc, parfois il n’y a même plus de grappe. Là, on souffre encore plus et on se dit à quoi bon. Pourquoi être là sous ce soleil écrasant pour rien ou presque ?

Pourtant on continue parce que le rien ou presque c’est un vignoble que l’on aime, avec des pieds qui soufrent et qui ont besoin de nous.

 

Et puis, l’année prochaine sera peut-être meilleure…

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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