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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 16:25

Nous voici arrivés en 2015. Déjà, devrais-je dire car il me semble que le « Jour de l’An » précédent (2014), c’était hier ou avant-hier.

C’est le temps des bilans. Evidemment, il en est un que je n’aime pas rencontrer, c’est le bilan comptable. Non pas que je le redoute car la situation financière de mon domaine est saine. Ma petite entreprise, ne connait pas la crise…

Mais tout simplement, je pense aux longues heures de saisie qui m’attendent. C’est vraiment du travail inutile à mes yeux car sans rentabilité et sans plaisir. C’est une obligation légale ; c’est tout.

Ce qui m’intéresse plus, c’est le bilan viti-vinicole de l’année écoulée ; celui qui peut permettre de voir nos failles et nos forces dans les conditions particulières d’un millésime. Le but finale est de s’améliorer.

Avec l’hiver, les choses sont devenues plus calmes et propices à regarder vers l’arrière. Voir ce qui a marché et ce qui a moins bien marché.


Dans la vie, rien n’est totalement blanc ou noir et les plus grandes réussites ont toujours en symétrie des aspects moins glorieux. Et inversement pour les échecs.

Dans la vie d’une vigneronne, c’est la même chose !

Je ne vais pas vous faire le couplet sur les courbes des températures ou de précipitations pour vous expliquer le millésime. Il y a des spécialistes pour cela. Ceux qui après coup trouvent évident tout ce qui s’est passé mais n’en n’ont rien dit pendant ou avant…

Heureusement, 2014 aura été une année qui, après 2013, a permis de retrouver une certaine normalité. Ce fut une vraie bouffée d’oxygène pour tout le monde. Un 2013 bis aurait été un coup fatal pour beaucoup de domaines déjà au bord du gouffre.

La vigne nous a donné de beaux raisins dans les quantités espérées ; ni trop, ni trop peu.

Année après année, la biodynamie marque toujours un peu plus nos vins de son empreinte. Et grâce à des soins pensés pour chaque terroir et chaque cépage, le résultat qualitatif est de plus en plus satisfaisant. Il semble même que chaque lot de vin ne soit vraiment mis en valeur que lorsqu’il se trouve englobé dans un assemblage.

Et c’est logique car la biodynamie, c’est avant tout la notion d’organisme agricole ; c’est-à-dire le fait que la ferme est un « tout » autonome dans laquelle chaque constituant (céréale, animaux,…) participe à l’ensemble en permettant de rendre le système cohérent.

Cependant, ces constituants pris individuellement ne peuvent pas vivre seuls. Dans l’organisme humain, chaque organe (ou chaque membre) a sa fonction pour améliorer le fonctionnement de l’ensemble mais seul, un foie (ou un bras) n’est rien.

Pour mes vins, c’est la même chose et de façon plus affirmée année après année. Chaque lot a ses propres qualités mais ce n’est qu’en mélangeant tous les lots qu’on obtient le résultat le plus qualitatif et le plus évident.

L’évidence dans un vin, c’est justement quand on se dit après avoir dégusté qu’il n’y a rien de trop ou de pas assez et que tout dans le vin est à sa place.

Suite au prochain numéro…

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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