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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 17:29

Le printemps n’arrive pas à s’imposer. Une journée de beau temps est suivie par deux ou trois jours de temps instable ; ou le contraire.

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Ce matin, il y avait des gelées blanches y compris sur Pauillac, ce qui n’est pas courant.

 

On n’arrive pas à réellement enclencher le cycle de la vigne. Les cycles de la lune qui sont souvent proches de 9 ans. Mais pour une meilleure correspondance il est préférable de prendre 36 ans (soit 4 fois 9 ans). En comparaison avec le millésime actuel, on tombe sur 1977.

 DSC05413.jpg

Et en 1977, il avait neigé à Pâques à Bordeaux au début avril !

C’est la caractéristique principale de cette année-là car la qualité des vins n’a pas laissé de souvenir impérissable.


Heureusement pour nous, tout reste néanmoins encore à écrire pour 2013. On ne part pas sur débourrement précoce, c’est maintenant une certitude mais on a la chance dans ce métier, de pouvoir parfois produire de beaux vins grâce à un peu de chance et quelques semaines de beau temps bien placées.

Peu de gens se souviennent que 2009 a commencé avec beaucoup de pluie jusqu’à la fin juin.

2011 et 2012 auraient pu entrer dans la légende si la pluie ne s’était pas déclenchée à la fin septembre réduisant ainsi l’optimisme de rigueur.

 

Ainsi va la vie du vigneron…et de la vigneronne.

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 19:46

Même si le printemps tarde à venir, les abeilles profitent déjà des moindres rayons de soleil pour reprendre leur incessant travail de collecte. On ne sait jamais vraiment d’où elles viennent mais elles s’affairent sans arrêt.

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Les premières fleurs sur les arbres constituent un signe positif pour elles. Pourtant, les fleurs sur ces pruniers sauvages ne semblent pas constituer un met de choix pour nos abeilles. Elles préfèrent continuer d’aller butiner d’autres fleurs, sûrement importantes pour leur santé.

Et c’est là la grande faute de l’apiculture moderne et de notre société au sens large vis-à-vis des abeilles.

Je passe évidemment sur les différents brassages génétiques qui ont fait perdre aux colonies leur adaptation locale.

On leur impose des régimes alimentaires qui ne sont pas du tout adaptés à leur physiologie.

Comme la nature est bien faite, la succession des différentes fleurs sauvages qui arrivent en saison, correspond parfaitement aux besoins de l’abeille.

Et comme pour les gens, une bonne nourriture saine et adaptée, c’est la base d’une bonne santé.

 

Malheureusement, de méconnaissance en simplification, de volonté de profit en manque de respect, la vie de l’abeille est devenue un enfer.

L’homme lui donne de la nourriture qui lui semble bonne mais qui ne correspond en rien à ses besoins.

Avec des ruches dans un verger, on ne respecte pas l’abeille.

Certes, on lui fournit à volonté de la nourriture ; mais il manque la diversité et l’adaptation aux vrais besoins.

Cela contribue alors à affaiblir l’insecte qui deviendra sensible à de nombreuses pathologies. Pour le soigner de ces affections, on lui donnera des médicaments qui ne feront qu’amplifier l’affaiblissement. Et ainsi de suite.

 

A ce titre, les jachères fleuries et autres modernités d’une agriculture intellectuellement pauvre, ne sont que des fausses bonnes idées pour aider l’abeille.
En effet, pire que tout, les fleurs concernées n’ont souvent pour seul intérêt que d’être jolies à regarder. Elles ne sont ni locales, ni parfois même nationales.

L’abeille à qui on les donne à butiner s’en servira, certes mais cela participera à son affaiblissement général.

 

Justement, la vraie manière d’aider l’abeille est avant tout de la respecter et de la laisser vivre sa vie en l’aidant de loin.

En respectant son identité, comme un enfant ou un pied de vigne !

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 12:00

Cela fait maintenant un mois que ma fille est partie pour presque 6 mois en Californie, plus exactement à Napa, la ville mythique du vin américain.

Elle y est dans le cadre d’un stage ; pas dans une « winery » mais dans entreprise française qui travaille pour le secteur du vin.

 

Elle avait décidé de partir et elle est partie.

Ce ne fut pas aussi simple et évident que cela. Diverses péripéties ont fait qu’elle n’avait encore rien aux environs de Noël ; pour un stage qui devait commencer au début janvier !

Elle savait qu’elle allait partir. Pourtant, Jean-Michel et moi commencions à envisager un plan B sur Bordeaux.

Elle a eu raison d’y croire car elle a une bonne étoile au-dessus de sa tête. Et le 31 décembre au soir, vers 21heures, en plein réveillon de la Saint-Sylvestre, elle a reçu un mail de Californie lui proposant un stage. Il faut dire que là-bas, c’était encore la pleine journée car il y a 9 heures de décalage horaire.

 

Le tuyau était bon et le temps qu’elle puisse obtenir son visa pour rester légalement sur le territoire américain, elle a commencé son stage dans les usines françaises de cette entreprise. Pratiquement sans aucun retard !

 

Elle est donc partie avec sa valise. Là-bas, elle goûte avec délectation à la vie américaine dans cette ville si attachante qu’est Napa.


Heureusement, il y a maintenant les communications téléphoniques gratuites avec l’image. L’impression d’éloignement est bien moindre. Parfois, on peut même croire qu’elle est à Bordeaux, à l’école et qu’on la verra le week-end suivant.


Son père a eu une expérience similaire dans les années 80. A l’époque, c’était encore avec des lettres qu’il nous fallait communiquer. C’était 1 semaine pour que la lettre arrive et une semaine pour la réponse. Les temps ont bien changé !

La question qu’on peut se poser est de savoir s’il est possible de revenir après une demi-année dans un pays où les gens sont gentils et où il fait toujours beau ?

C’est le temps qui dira.

A 20 ans, c’est aussi une rencontre à un endroit ou à un autre qui peut changer beaucoup de choses…

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 11:53

Une fois n’est pas coutume, nous avions pris quelques jours de vacances avec des amis. Mais comme on ne se refait pas, on était allé visiter des vignobles et déguster des vins.

Nous étions en Bourgogne.

C’était la deuxième fois que nous nous y rendions. La fois précédente, nous étions encore étudiants. N’étant pas mariée à Jean-Michel, je n’avais pas encore épousé la vigne. La vigne ne m’intéressait pas vraiment et seule la dégustation du vin avait quelque crédit à mes yeux.

Nous y avions été très bien reçus, avec générosité par des vignerons soucieux de partager le fruit de leur travail avec ses deux étudiants bordelais sans argent. C’était, il y a 25 ans !

 

Cette fois-ci, il s’agissait autant de passer de bons moments entre amis que de visiter des caves car étant les seuls professionnels d’un groupe de 14 personnes, dont une bonne moitié d’américains, il était difficile de demander à faire le tour des vignes, voir le matériel,…Bref, faire le vigneron en ballade chez d’autres vignerons.

Qu’importe, cette partie non-réalisée sera pour une prochaine fois.

 

Le programme prévoyait diverses visites avec deux points culminants, les domaines Leroy et Domaine de le Romanée Conti.

Ce qui est marrant dans notre société moderne, c’est qu’on peut penser connaitre les gens connus sans jamais les avoir rencontrés. On sait ce qu’ils pensent, on connait leur voix, leurs goûts, leurs mimiques,…

Ce fût un peu le cas avec Aubert de Villaine qui nous a reçus dans son beau domaine.

En descendant les marches du chai, j’ai eu une pensée pour tous les millions d’amateurs de vin dans le monde qui n’auront jamais l’opportunité de connaitre ces endroits deux fois millénaires.

Au-delà, du caractère viticole à proprement parler, il y a des endroits spéciaux, des endroits particuliers. Ils inspirent notre corps et notre âme sans qu’on puisse vraiment décrire ce que l’on ressent. En général, ils sont connus et reconnus depuis longtemps et les implantations humaines s’y sont succédées les unes sur les autres, une religion ou croyance y remplaçant une autre.

Je pense que Romanée-Conti fait partie de ces endroits. Cela donne une dimension supplémentaire aux vins qui y sont produits.

 

Cependant, le temps fort parmi les temps forts de cette semaine restera la visite des Domaines Leroy. Peut-être aussi parce que Lalou Bize-Leroy a une approche de la vigne dans laquelle nous nous reconnaissons. L'an dernier, Jean-Michel a eu la chance de la recevoir longuement à Pontet-Canet. Ce fut un privilège et un honneur pour le vigneron qu’il est. Je l’envie toujours avec une pointe de jalousie.

Dans notre esprit, elle reste la plus grande vigneronne de France.

La dégustation de ses vins n’ont fait que confirmer notre point de vue.

Dans le groupe que nous étions, d’âge, de sexe ou d’histoire variés, personne n’est resté insensible dans sa chair. Beaucoup ont été émus. Pour Jean-Michel, l’émotion a bien dû faire place à quelques larmes. De mon côté, j’ai été retournée, fière d’être là et consciente de vivre un grand moment de dégustation.

 

Depuis des années, Jean-Michel cite à qui veut l’entendre la phrase magique de Michel Bettane : « Le Domaine Leroy rappellent à tous la marge existante entre le très bon et le grand ».

Effectivement, les vins que nous avons dégustés ont permis de faire le constant que l’essentiel des vins produits sur Terre ne sont qu’au mieux de très bons vins. Et que pour prétendre au grand, il faut amener l’émotion au dégustateur.

Et ça, c’est très rare.


Ce qui fait que dans le monde, il y a quelques grands vins et puis il y a tous les autres.

 

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 16:00

Si j’ai été bien discrète dans la dernière semaine, c’est que je n’étais pas chez moi.

 

J’ai rajouté une corde à l’arc de mes activités en devenant formatrice en biodynamie. Plus exactement, c’est une évolution de celle de conseil car bien souvent les gens n’osent pas franchir le pas de la biodynamie. Ce qui les freine, c’est la peur du lendemain tant les propos qui s’y rapportent peuvent être sulfureux, incompréhensibles et donc déroutants.

 

Avant de se lancer éventuellement dans cette approche, les vignerons doivent d’abord être capables de comprendre un peu mieux ce qu’est la biodynamie avec des mots qu’ils vont comprendre. Ainsi, ils pourront connaitre certaines des facettes de cette « technique » pour évaluer les réponses qu’ils peuvent en attendre.

 

Je suis donc en démarches pour devenir organisme de formation agréé. Là aussi, paperasses-paperasses et…extrait de casier judiciaire. Comme quoi, c’est plus surveillé pour devenir formateur que pour être homme politique !

 

Tout comme pour le conseil, je n’ai jamais désiré faire de la formation et je n’ai jamais pensé en vivre.

Je reste avant tout vigneronne et c’est mon activité principale.

 

Mais justement, ce lien direct et constant avec la réalité de ce qu’est un domaine viticole donne aussi une crédibilité à mes propos. Je produis du vin tous les ans. Dans sa gamme, ce dernier est plutôt apprécié par les consommateurs à tel point que je n’ai plus une bouteille à vendre. Je m’habille normalement et je ne suis pas un remake de mai 68 !

Autant d’arguments pour les vignerons, biodynamistes en puissance, qui se posent la question, de savoir ce que c’est au quotidien, sinon de s’engager.

 

Donc, pour dispenser ma première formation,  je suis partie dans le Sud-Est de la France. 2 jours de formation … et 2 jours de voyage en train. Il faut plus de temps pour faire Pauillac-Aix en Provence en train que Paris-San Francisco en avion ! Quand j’attends parler d’égalité des territoires par les politiques, je pense qu’on ne doit pas parler du même pays !

 

Le grand et beau domaine qui a fait appel à moi souhaite gagner dans ses vins en pureté, éclat de fruit.

Face à de tels objectifs, seule la biodynamie est capable d’amener des réponses et surtout dans un délai assez court.

J’ai donc expliqué au personnel du domaine, les bases de la biodynamie et les relations au terroir et aux cépages locaux.

Dans mon esprit, la biodynamie est une approche globale qui intègre évidemment les relations avec les « pathogènes ». Remarquez que je ne parle pas de « maladies » ou de « ravageurs » car dans l’approche biodynamique, le « pathogène » qui se développe n’agit que comme une réponse à une situation donnée et spécifique de la plante et dépendant de nombreux paramètres qu’il faut intégrer (terroir, cépage, climat local et climat du moment, état de la lune,…)

 

La mise en place de la biodynamie reste la meilleure réponse à la problématique évoquée par les responsables du domaine en question.

 

Mais, comme souvent des problèmes pratiques très simples peuvent servir d’argument à une absence d’évolution vers cette voie. Cela peut être le tracteur, le pulvérisateur, la parcelle argileuse, le personnel hypothètiquement réticent au changement,…

 

Je pense que dans le cas présent, ce ne sera pas le cas. Mais sait-on jamais ?

J’espère que grâce à mon intervention ils ont maintenant les cartes en main pour choisir leur destin.

 

Ce magnifique vignoble mérite la biodynamie !

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 17:23

LIES4.jpgDans ce monde de brutes, quelques photos de lie de vin rouge prises samedi dernier lors du soutirage de deux cuves.

Pas facile de prendre des clichés à peu près présentables ; mais l’intention y est…

 

Je n’ai jamais vu de couleurs aussi profondes que celles de la lie de vin rouge.

On y retrouve toute la complexité du monde vivant. Mises dans une bassine, des lies ne s’arrêtent jamais de bouger. Elles créent des formes complexes et envoutantes.

 LIES3.jpgLIES2.jpgLIE1.jpg

C’est tout simplement magnifique  et je ne m’en lasse pas!

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 09:58

Petit voyage de 4 jours vers la Belgique.

Le but était de participer au salon de vignerons organisé par mes amis Mostade.

 

Heureusement, l’époque où je partais animer un stand en pensant aux ventes possibles est maintenant révolue.

Quand je me déplace, c’est le cœur léger ; au moins pour cet aspect-là. D’ailleurs, je me déplace assez peu.

Mais quand il s’agit de chez Mostade, c’est tout autre chose. J’y vais, pour eux tout simplement car ce sont des gens bien.

On y présente nos vins à une foule incroyable pour un petit village perdu.

Les rencontres entre vignerons sont toujours des moments d’enrichissement personnel et d’échange sans état d’âme.

C’est pour la tête que c’est le plus dur car les repas organisés pour les vignerons sont arrosés  d’une multitude de vins de toutes origines ; un véritable tour de France ou tour d’Europe moins œnologique que  « bacchique » ; la dégustation plaisir au sens le plus noble du terme.              

Comme à chaque rencontre, la biodynamie est un sujet central, dans son lien au terroir et au vin. Il faut constamment expliquer et expliquer encore car beaucoup de bêtises ont été dites et continuent d’être véhiculées sur la question. Pourtant, expliquée avec les bons mots, la biodynamie « parle » à tout le monde ou presque.

Enfin, je n’oublie pas ma collègue ou complice de voyage, Catherine Maisonneuve, vigneronne de talent à Cahors. On a refait le monde, au moins viticole et partagé nos expériences, nos sensibilités.

Après ces 4 jours, je sors évidemment fatiguée mais aussi un peu grandie par ces rencontres et ces moments vrais passés avec des personnes attachantes.

A renouveler…

 

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 18:26

 Les « wineries » que nous avons pu visiter ont montré la diversité d’approches qui peuvent exister.

Il y a ceux qui s’inscrivent dans un schéma très bordelais, avec deux vins seulement.

 

A l’inverse, certains proposent une profusion d’étiquettes ; on a jusqu’à 17 vins différents produits au même endroit ! C’est le cas de Pine-Ridge que Jean-Michel a retrouvé 26 ans après !

 PINERIDGE2.jpg

Les distributions sont elles-aussi très variables.

Nous avons rencontré ceux qui visent l’excellence et cultivent la rareté. Ainsi, ils génèrent un caractère exclusif aux vins et peuvent appliquer des prix très élevés. Ces tarifs XXL donnent une impression de luxe qui ne fait qu’entretenir le mythe. Le nombre de candidats à l’achat de ces vins ne fait alors qu’augmenter et les prix peuvent continuer à grimper.

La boucle est bouclée…

Il y a une liste  limitée d’acheteurs et une liste d’attente. Le plus difficile, c’est d’amorcer la pompe ; mais quand elle est amorcée, c’est un merveilleux système !

 

Il y a aussi ceux qui ne visent pas le client par la vente directe mais font confiance aux réseaux de marchands de vins, revendeurs, cavistes,…

 

Nombreux sont ceux qui ont misé sur l’œnotourisme. C’est d’ailleurs là que cette pratique a été inventée il y a déjà longtemps.

Comme on le voit se développer maintenant chez nous, les prestations vont de la simple dégustation dans l’espoir de la vente d’une bouteille à l’hébergement estampillé « vigne et vin ».

Les machines semblent bien rôdées pour des prestations de qualité avec des incidences sur les chiffres d’affaire qui peuvent être très significatives.

 PINE-RIDGE1.jpg

On le savait déjà mais les prix et les rapports qualité/prix sont très favorables aux vins français et notamment aux Bordeaux ; même en rajoutant le prix du transport à des vins dans la même gamme que les miens.

Les grands crus bordelais restent pour la plupart très accessibles comparés à des vins californiens souvent inconnus et d’un niveau de qualité quelconque.

 

Les visites que nous avons pu faire chez des cavistes ont malgré tout permis de relativiser la place des vins français hors de nos frontières.

Ils sont certes toujours présents mais dilués dans une masse importante de bouteilles de toutes origines.

Un petit coup de canif à notre orgueil national !...

 

Heureusement pour nous, beaucoup de ces vins n’ont rien à raconter, du moins  pas plus que bon nombre de leurs homologues français.

Là aussi, tout le monde n’a pas une liste d’attente pour acheter son vin.

 

Finalement, j’ai eu l’impression que mes vins et mon projet supportaient assez bien la comparaison avec les homologues américains. Je ne me suis jamais considérée à la tête d’un grand cru et donc je ne me compare pas à des vins à 500$ la bouteille. Mais je pense que dans ma catégorie,  je n’ai pas à rougir.

Et moi aussi, j’ai une liste d’attente pour acheter mes vins. Et na !

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 17:31

 Cela fait 3 semaines que je n’ai pas donné de nouvelles de notre petit domaine. Pourtant, j’existais encore. Jean-Michel et moi avons profité de la trêve estivale pour aller voir du côté de la Californie et de ses vignobles.

Nous ne sommes pas partis autant de temps, mais au retour, la réalité nous a rattrapés et il a fallu s’occuper de choses très matérielles avant de raconter ma vie.

Maintenant que le rythme  normal revient, me revoilà donc ici-même.

 

Je n’étais jamais allée en Californie. J’avais vécu cette région par l’intermédiaire d’un séjour d’étudiant que Jean-Michel y avait fait il y a bien longtemps à l’occasion d’un stage.

 

Nous avons essayé de voir les différents maillons de la chaine jusqu’au consommateur final et sans oublier le sacro-saint oeno-tourisme ; planche de salut espéré pour bon nombre de vignerons hexagonaux désœuvrés.

 

On a l’habitude de dire que l’Amérique est un pays jeune. C’est aussi vrai pour sa viticulture, même dans une région aussi prestigieuse que la Napa Valley. La diversité des écartements et des modes de conduite témoigne de cette recherche d’une voie. Dans notre vision biodynamique, c’est un peu l’époque de l’adolescence, celle où on s’essaye à tout sans ligne directrice précise.

Par rapport au premier séjour de Jean-Michel, il semble que beaucoup de progrès ait été fait.

Mais il reste encore beaucoup de vignes larges en « parasol », c'est-à-dire en cordeau retombant, sans fil de levage et surtout sans que les raisins n’aient jamais vu le soleil jusqu’à leur transport vers les chais.

Là-bas comme ailleurs, il n’y a pas que des grands vignerons !

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On voit cependant une diversité incroyable de systèmes de conduite qui cohabitent, souvent au sein d’un même domaine. Les  personnes rencontrées n’ont pas d’idée très précise sur la ligne à tenir pour les futures plantations.

 napa4.jpgnapa3.jpg

Nous avons eu l’opportunité de faire des dégustations de vins de terroirs différents et vinifiés par la même personne. Comme partout, le terroir s’est fait sentir avec des différentes marquées d’un vin à l’autre.

 napa5.jpg

Comme souvent ou presque toujours, les tuyaux d’irrigation suivent les rangs. Je reste totalement hostile à cette technique qui est un reniement du terroir. Nous avons visité un domaine qui pratique la culture sèche, sans irrigation. Pour les autres, la question ne semble même pas s’être posée alors que certaines zones pourraient très bien se passer d’eau extérieure. Une révolution culturelle met du temps à se faire et je suis persuadée qu’elle se fera au moins chez certains leaders.

Pour y arriver, il faudrait prendre un peu de recul sur les pratiques, les densités de plantation et aussi les zones dans lesquelles on plante. Il y a tellement d’endroits propices à la vigne dans le monde qu’il parait aberrant de l’installer justement dans des zones où elle ne peut pas pousser seule, sans aide humaine.

 

En ayant débordé un peu plus loin en Californie, on a pu constater que le problème de la gestion de l’eau se pose en termes très crus et pratiques. Les réserves sont presque à sec, c'est-à-dire à moins de 10% de leur capacité. Et des slogans aperçus ça et là au bord de  la route, font la preuve que le débat est ouvert. C’est toute la différence qu’il y a entre le développement et le durable. Certains veulent nous faire croire qu’on peut avoir les deux. Mais dans la pratique, l’un joue souvent contre l’autre !

 

Enfin, la réglementation qui régit la viticulture locale doit tenir dans une seule feuille. La Californie est inscrite dans une démarche de préservation de l’environnement. A ce titre, on ne peut pas faire n’importe quoi quand on veut planter ; et c’est tout à fait normal. Mais sorti de cette contrainte, on fait ce que l’on veut.

Dans ce pays libéral, c’est le marché qui fait la différence et qui permet de dire ce qui doit être conservé et ce qui doit disparaitre. Chez nous c’est un peu la même chose sur le rôle du marché, mais entre temps, on maintient hors de l’eau des choses qui sont de toutes les façons condamnées et plus on attend, plus la chute est sévère.

On plante ce qu’on veut où on veut. Et on assume ses choix. C’est tout simple et finalement tellement plus logique.

Si ça se trouve, dans 3 siècles, ils en seront rendus au même stade que nous avec des règlementations nombreuses, croisées, antagonistes, démotivantes et étouffantes… et finalement peu dissuasives pour les fraudeurs.

 


Suite au prochain numéro…

 

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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 18:38

Lors de la dernière ouverture de ruches, on a pris quelques photos de nos abeilles au travail.

 abeilles1.jpg

abeilles3.jpgabeilles2.jpg

Quelques jours avant, les cadres de la hausse n’étaient absolument pas construits. Il n’y avait qu’une couche de cire gaufrée contenant les amorces de cellules.

 

C’est impressionnant de voir tout le travail réalisé en quelques jours.

 

Quand on regarde de près les constructions, on ne peut qu’être admiratif devant la perfection de ces réalisations.

 

Pourtant, cette manière de gérer les abeilles n’est pas celle que nous ambitionnons pour l’avenir.

On utilise des ruches « classiques » pour se former, comme une simple étape vers autre chose plus conforme à nos idées et surtout au respect de la nature de l’abeille.

 

Nous avons pu photographier une construction naturelle lors de la récupération récente d’un essai sauvage.

La fumée de l’enfumoir rend le cliché moins bon mais on n’avait pas d’autre solution.

Une construction naturelle, c’est encore plus admirable !

 colonie.jpg

 

 

Quand je vois de telles prouesses, je suis totalement subjuguée.

 

Il y a de quoi n’est-ce-pas ?

 

 

 

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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