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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 13:30

On vient de pouvoir commencer les labours d’automne. Cette année n’aura pas été la plus facile pour cela. Après tout le reste du millésime, c’est maintenant le travail du sol qui s’avère être délicat à effectuer.

Une petite pluie de quelques gouttes est très difficile à oublier à cette saison ; même si à quelques centimètres sous la surface, la terre est parfaitement à la bonne humidité.

Après un essai infructueux avec le tracteur à pneus, on a repris le tracteur à chenilles qui lui passe et tracte sans dommage pour le sol. C’est tout juste si on voit qu’il est passé.

On a ressorti la charrue vigneronne dont je vante les qualités tous les ans et même deux fois par an car c’est la même qui sert au printemps et à l’automne, juste en changeant les réglages.

Elle a bien 50 ans et n’est toujours pas « has been ». On trouve toujours les pièces de rechange et les pièces d’usure. Comme quoi, les bonnes choses durent et franchissent le temps.

C’est vraiment un moment exceptionnel et spécial de suivre la charrue quand elle ouvre le sol.
J’ai toujours l’impression de participer au grand cycle du vivant.

Les labours entre les averses

D’ailleurs, en parlant de vivant, on ne compte plus les lombrics qui pointent le bout de leur nez en se demandant ce qui se passe. Puis, très vite ils redisparaissent en repartant à leur activité de labeur.

Chaque fois que je vois un ver de terre derrière la charrue, je pense aux écolos de la dernière heure qui voudraient interdire tout labour histoire de sauvegarder les vers de terre. Ce sont les mêmes qui souhaitent la disparition de vaches, coupables selon eux par leurs pets de produire des gaz à effet de serre.

Quand on sait qu’il y a environ 2 tonnes de vers de terre par ha dans un sol vivant, on peut penser qu’il n’est pas très grave d’en guillotiner quelques-uns tous les ans. L’activité qu’on stimule dans les sols permet de les faire prospérer.

C’est la même chose pour le cuivre dont on nous rabat les oreilles et qui est supposé porter à lui seul toute la misère du monde. Dans une année difficile comme celle que nous venons de vivre, on a consommé 2 kg de cuivre métal soit 3 fois moins que le seuil autorisé. L’an dernier, autre année compliquée, on était dans les mêmes eaux. Cela prouve qu’on peut être en bio, produire du vin tous les ans et utiliser peu de cuivre.

Il me semble même que plus le temps passe, plus il y a de vers de terre dans mes vignes.

J’en ai vu un qui devait mesurer 30 cm ; un vrai monstre.

Les labours entre les averses
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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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