Il y a déjà presque un mois que notre vignoble a subi le terrible orage de grêle. Péniblement, il se reconstruit. En voyant certains rameaux martelés, on se demande bien comment la sève peut faire pour circuler.
Actuellement, les ceps ressemblent à ce que l’on n’aime pas d’ordinaire, c'est-à-dire des sortes de buissons. Néanmoins, la vie reprend ses droits et de loin, il est de plus en plus difficile de voir le passage de la grêle.
La floraison s’est déroulée dans une ambiance de mauvais temps et aussi cet état de désordre intérieur qui ne sont jamais propices à transformer les petites fleurs en graines dodues.
Les vendanges seront souvent très rapides à faire. On le savait depuis le début.
Mais comme toujours c’est le contrecoup moral qui est le plus difficile à supporter.
En quelques années, on a eu à subir plusieurs cambriolages plus ou moins « intenses ». Lorsque le temps a passé après la dernière agression, on se dit que l’on est paré à en supporter une nouvelle.
Pourtant, lorsqu’elle survient, on se reprend une énorme gifle qui résonne jusqu’au plus profond de notre être.
Pour la vigne, c’est la même chose. On pense assumer mais finalement, on est déstabilisé moralement et physiquement pour longtemps.
Un mois après, j’ai toujours des difficultés à me motiver pour travailler.
Je vis maintenant un peu par procuration le malheur de nos collègues vignerons et agriculteurs du Var dont les cultures ont souvent été atteintes bien plus que les miennes.
Le soleil actuel devrait être une bonne thérapie à défaut de réparer les vignes.