Sur un vieux disque vinyle de chansons de Noël de mon enfance, je viens de retrouver une chanson d’Enrico Massias intitulée Souviens-toi des Noël de là-bas.
Pour être tout à fait honnête, je savais très bien qu’elle était là et j’ai surtout ressenti le besoin de l’écouter, moi la déracinée ou plus exactement la sans-racine. Voyage initiatique vers mes ancètres.
Avec cette chanson de 1963, Enrico n’a pas révolutionné la planète musicale mais il a vraisemblablement touché le cœur de plus d’un rapatrié.
Moi qui suis née là-bas mais après l’indépendance, je n’ai justement pas connu ces Noël
de là-bas. Je les ai vécus par procuration à travers la voix maintenant éteinte de mon papa.
De tout cela, il me reste des souvenirs et un début d’une autobiographie commencée par lui et jamais achevée.
Ces quelques pages sont mes seules racines, des radicelles, dans cette terre que je ne connais pas et que je ne verrai sûrement jamais.
Les Noël de là-bas, au goût épicé de la cuisine du sud, ne resteront donc que des rêves flous dans mon imaginaire de petite fille écoutant son papa.
Ils sont les victimes d’une histoire mal écrite plus féconde en drames humains qu’en vrais bonheurs.
C’est la magie de Noël que de profiter de ceux qui sont autour de nous tout en regrettant la présence des trous à jamais ouverts dans notre vie.