Quand on regarde avec un peu de recul les populations de gros gibiers, on est surpris par l’augmentation significative de leur présence.
Beaucoup de chasseurs n’interviennent plus que pour ce type d’animaux. Ils opèrent en battues (et ne bougent même plus en attendant le passage des animaux).
Il y a peu de temps que nous avons pris conscience de cette évolution. Avant, Jean-Michel et moi ne faisions que constater les choses sans aller bien plus loin dans la réflexion.
Cependant, en fouillant un peu on s’est rendu compte qu’avant il n’y avait pas ou pratiquement pas de chevreuils autour de chez nous. Les cerfs et les sangliers étaient tout simplement inconnus.
Maintenant, les sangliers sont tellement nombreux qu’ils viennent jusque dans la cour. Les traces des cerfs dans les vignes ne sont pas rares.
Il est trop facile de dire « c’est comme ça » ou d’accuser une prolificité très importante de ces animaux.
L’approche que nous avons de la nature nous amène actuellement à revoir les choses sous un angle moins positif dans le sens où c’est l’homme et son action sur la nature qui à une responsabilité dans ce que l’on peut qualifier de « dérèglement ».
Progressivement, les espèces animales courantes ont disparu des champs sous les coups répétés des pesticides divers et variés. Les gros animaux utilisent la place laissée libre.
En biodynamie, on parle d’astralité. On peut dire en schématisant beaucoup qu’il s’agit du « caractère animal ». L’astralité
a disparu de nos campagnes par la disparition de la faune, et aussi la diminution des animaux dans les champs.
La nature « compense » ce manque en envoyant des animaux à forte astralité comme les cerfs et les sangliers.
Qu’importe la façon dont on explique les choses. Ce qui compte, c’est que l’on arrive au même constat. L’homme, en apprenti-sorcier a modifié les équilibres de la vie jusque dans la répartition des espèces animales dans les campagnes.
Il est certes beaucoup plus confortable de ne faire que constater ou invoquer une action extérieure, inconnue et surtout impersonnelle.
Ainsi, on ne se retrouve pas devant nos responsabilités.
Que puis-je faire dans mon coin avec mes quelques hectares de vigne et mes prairies issues d’une époque où il y avait des vaches sur le domaine ?
C’est là toute l’ambigüité de la situation. Mon domaine constitue un refuge sain pour les animaux qui souhaitent y vivre. Par contre, en abandonnant les vaches lors de la reprise de l’exploitation familiale, nous avons sûrement aussi participé au phénomène.
La vie dans le respect de la nature et de ses équilibres subtils est très délicate car tout est en équilibre, comme dans une toile d’araignée…