En cette fin d’année et de campagne, c’est l’heure des bilans. Pour ce qui est du bilan comptable, il faudra attendre encore un peu car j’arrête mes comptes en fin d’année.
Je veux parler du bilan du millésime ; ce qui est beaucoup plus intéressant.
Cette année nous a crédités de conditions météo hors norme avec un printemps très sec et chaud.
Plus d’une fois, nous avons baissé la tête en pensant à d’éventuelles chutes de grêle pour faire suite au traumatisme subi en 2010 sur le domaine.
Dans ces conditions, il fut difficile de trouver nos marques vis-à-vis des parcelles qui n’avaient pas le comportement habituel dans
cette ambiance exceptionnelle.
Notre biodynamie a été adaptée pour ne pas amplifier les excès du temps mais au contraire pour essayer de les atténuer.
C’est là toute la supériorité de cette technique/philosophie-de-vie. Contrairement au conventionnel ou même au bio, on ne fait pas que commenter les évènements ou les subir, on les accompagne.
A ce jeu, la sensibilité de chacun intervient. Pour moi, le réflexe de maman reprend toujours le dessus. Il faut apaiser et rassurer. Alors la vigne devient plus forte et nous fournit un vin qui porte tous ces sentiments chaleureux.
Heureusement, l’été fut plus bordelais que le printemps et les prédictions de vendanges anormalement précoces se sont en partie
envolées. Certes, on a vendangé tôt, mais pas de là à faire venir le Guinness des records.
Surtout, les acidités ont pu être préservées par ces conditions clémentes.
Les vendanges se sont passées entre les gouttes qui tombaient ailleurs, parfois pas loin mais pas chez nous. Mystère…
En sortie de vinification, les vins sont d’un niveau ; comment dire ? Qui fait chaud au cœur ; tout simplement.
Les rouges sont à la fois pleins et avec des tanins croquants. Les blancs sont complexes et subtils à la fois.
Je l’ai dit il y a quelques jours ; je ne pense pas avoir eu un tel niveau moyen depuis le départ de notre aventure.
J’en suis fière. Et ce n’est déjà pas si mal.