Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 09:32

Le printemps tout proche entraine un développement important de la végétation. Pour nous qui comprenons nos parcelles en lisant les messages de la nature, le moment est éminemment  crucial.

La présence ou l’absence de certaines fleurs donne une idée précise de l’état de la parcelle et de ses besoins.

Le raisonnement symbolique que nous utilisons est basé sur le fait que dans le vivant, tout a une signification. Ainsi, la couleur d’une fleur, son odeur, la forme d’une feuille ou le port d’un rameau, sont autant d’éléments qui vont pouvoir nous faire comprendre qui est la plante, quel est son rôle et quelle est la signification pour notre parcelle de vigne. Quels sont ses besoins que la parcelle va tenter de combler grâce aux plantes qui s’y développent. L’herbe n’est pas un agresseur, un nuisible mais une réponse à un besoin.

 

Evidemment, les critères dont je viens de parler ne sont quelques exemples parmi bien d’autres.

Cette compréhension de la nature demande un travail d’observation et de compréhension par les cinq sens. C’est sur ces bases-là que sera ensuite élaborée la réflexion biodynamique que nous mettrons en œuvre.

herbe-sainte.jpg 

Les fleurs jaunes, appelées herbe sainte car arrivant à Pâques, sont actuellement au début de leur développement. Là où elles poussent, on trouvera surtout elles.

Elles nous indiquent un état du sol.

Leur présence peut cesser d’un mètre à l’autre car le sol change et les « besoins » de la parcelle aussi.

ails.jpg
Dans la zone où on ne trouve plus les fleurs jaunes, c’est une autre famille qui va se développer ; les ails. Eux aussi expriment qui est l’endroit où ils poussent et quel est son « handicap ». Et surtout, ils constituent aussi la solution au problème car le fait de pulvériser une infusion d’ail va aider à améliorer la situation de l’endroit en question.

lamier.jpg 

D’autres plantes comme le lamier pourpre donnent des messages d’un autre niveau. C’est plantes sont un marqueur de l’identité de l’endroit. Le fait de les voir dans une vigne n’est pas un signe très positif. A cet endroit précis, de la terre extérieure a-t-elle été rapportée quelques années auparavant par le grand-père de Jean-Michel ?

L’apport de terre est un acte qui semble anodin mais dont la terre se souvient longtemps.

 

Heureusement,  là-aussi la nature amène les solutions. En renforçant l’identité de l’endroit grâce à des plantes choisies avec soin, on peut régler le problème rapidement et ne plus avoir de lamier pourpre les années suivantes.


Ainsi, l’écoute et la compréhension de la nature nous aident au quotidien à rendre le vignoble plus heureux, mieux dans sa tête.

Je le dis depuis longtemps, la vigne est un animal et à ce titre-là, elle doit bien avoir une tête…

Partager cet article
Repost0

commentaires

le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

Recherche