Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 10:32

Ce week-end, nous avons soutiré quelques cuves de la récolte 2009.

 

Il y avait tout d’abord le blanc Vin Passion. L’équilibre est déjà tellement parfait qu’il n’y a rien de plus à faire. Il est déjà accessible et nous en avons fait notre apéritif du samedi soir !

 

A nos débuts, nous ne pensions que du bien du séjour sur lies pour les blancs. De nombreux articles nous incitaient à aller dans cette voie. Nous en avons donc fait ; puis progressivement on a commencé à douter de son intérêt pour nos vins. Maintenant,  c’est une technique pratiquement abandonnée chez nous.

 

Le vin nous en remercie. Il reste plus frais et pur. Mais c’est un exercice sans filet car le vin s’exprime dans sa vérité vraie, sans fard. Il doit donc posséder dans son âme tout ce qu’il faut sans avoir besoin de maquillage.

 

Nous avons ensuite soutiré les premières cuves de rouge qui ont terminé leur fermentation malo-lactique.

 

Pendant les heures de pompage, on a tout le temps pour réfléchir. Seule sur ma cuve, je repensais à une phrase de Jean-Michel qui dit que 70% de la qualité d’un vin vient du terroir et qu’on ne peut pas y intervenir facilement, 20% vient du travail à la vigne et 10% seulement de la vinification et l’élevage. Il répartit sommairement 8% pour la vinification et 2% pour l’élevage.

Dans les conditions de Pontet-Canet, je suppose que cette analyse est justifiée.

 

J’ai essayé de la transposer à Champ des Treilles. Si la première valeur me semble intangible, la part de la viticulture dans le résultat final peut être discutée. Il y a à la fois plus de présence mais aussi un recul vis-à-vis de toutes les opérations. Aussi, je me demande si je dois apporter au crédit de la viticulture dans la qualité finale du vin, l’absence de certaines opérations.

On a eu tendance à faire croire que si on voulait avoir de meilleurs vins, il fallait travailler plus à la vigne. Chez nous, c’est le contraire ; une sorte de « croissance négative » pour reprendre un terme que seuls les politiques pouvaient inventer.

Nos raisins sont meilleurs parce qu’on fiche la paix à la vigne. On l’aime et on lui dit tout le temps mais on la laisse vivre et s’exprimer.

 

Quant aux 10% pour le travail du chai, je suis assez d’accord avec Jean-Michel. 10%, c’est même chèrement payé car plus les années passent, moins notre vinification est directive. Le vin se révèle seul ou presque. On l’a vu plus haut pour les blancs, on peut difficilement faire plus épuré. Pourtant, le vin n’a jamais été aussi bon et son accueil par les clients est meilleur chaque année.

 

Par contre, 8% pour la vinification sur la qualité finale, cela ne fait pas cher payé pour les centaines d’heures passées dans le chai pendant les vendanges à nettoyer les machines, faire les remontages, décuver, soutirer,…

Si j’étais fonctionnaire, j’aurais déjà prévu une « journée d’action » pour demander une revalorisation de ces pauvres 8% ; histoire de justifier le temps passé !!

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

J
<br /> en tant qu' infirmière hospitalière je n' ai pas pu faire grève, travaillant toujours à flux tendu, et pourtant il y en aurait eu des raisons !<br /> j' ai travaillé en courant, en étant stressée, en manquant de moyens, jour et nuit, les jours de fêtes, encore heureux que j' étais payée ! enfin bref il y aurait beaucoup à dire ...<br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> le Figaro c'était le journal de gauche qui doit faire vos délices -), vous devriez essayé un certain nombre de pays où pour obtenir un tampon ou un document il faut mettre un billet de 20 dollars<br /> sinon le fonctionnaire il vous demande de revenir dans 15 jours ça vous éviterait de dire des conneries!! si vous voulez que je vous parle des fraudes dans les différents vignobles<br /> français........, mais ça n'intéressera personne parce que personne ne vous lit!! je vous pensais un peu plus évoluée, mais bon !!!<br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> le droit de grève est reconnu par la constitution, et mon propos était de souligner la stupidité de vos propos qui reniflent bien son Figaro, et puis, vous n'arrêtez pas de pleurnicher!!<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Bernard, avez-vous un problème avec les coiffeurs ? Ceci expliquerait peut-être vos allusions conscientes ou non aux<br /> coiffeurs !<br /> <br /> <br /> Blague à part, oui, je pleurniche sur l’argent que je laisse à une partie des fonctionnaires pour payer leur activité (?), leur congé<br /> maladie, leur grève et leur retraite à un âge honteux !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> Si j’étais fonctionnaire, j’aurais déjà prévu une « journée d’action » pour demander une revalorisation de ces pauvres 8% ; histoire de justifier le temps passé !!<br /> <br /> <br /> <br /> comme quoi on peut être en bio j'sais pas quoi et complètement stupide, certains tapent sur les fonctionnaires, d'autres c'est les juifs chacun son truc!! vous devriez essayer de taper sur les<br /> coiffeurs... ils s'en foutent les coiffeurs!! disent jamais rien !!<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Peut-être, mais je n’ai pas souvenir qu’une grève des coiffeurs ait pris en otage la population. Et surtout, ce n’est pas moi qui les<br /> paye….<br /> <br /> <br /> <br />

le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

Recherche