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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 17:35

Comme je l’avais signalé dans un message précédent, nous avons passé quelques jours du mois d’Août en Californie, dans la Napa Valley où se trouvait notre fille en stage depuis le début de l’année.

En allant dans cette région du monde l’an dernier à la même époque, je n’avais pas imaginé y revenir si rapidement.

Mais, l’envie de la maman de revoir sa fille et le plaisir de visiter de nouveau cette région ensoleillée nous ont motivés à prendre les billets d’avion.

Notre fils Thomas s’est aussi invité au voyage si bien que pour la première fois depuis le mois de Janvier, la famille a été réunie de nouveau mais à 9000 km de la maison.

Jolies retrouvailles même si maintenant internet et Skype gomment l’impression d’éloignement en permettant de voir les personnes éloignées avec une facilité déconcertante.

 

Habitant au cœur de cette région viticole mondialement connue, on a pu visiter et mieux saisir les différents terroirs et les pratiques utilisées par nos homologues locaux.

Comme partout, le meilleur côtoie le pire.

 

Vacances américaines

Certains vignobles sont restés « coincés » dans les années 80 avec des modes de conduite en cordon haut et des densités de plantation ridiculement faibles. Sans oublier des charges en raisins « substantielles ».

Vacances américaines

Je ne leur jette pas la pierre car dans notre bordelais, de telles aberrations viticoles sont encore visibles pas loin d’ici.


Dans de nombreux vignobles cependant, on trouve un vrai effort avec des modes de conduite plus en relation avec l’idée que nous nous faisons de la qualité.

Le point noir pour nous, c’est encore et toujours la généralisation de l’irrigation. Effectivement, c’est bien plus facile. Mais comme la vendange verte ou l’utilisation de pesticide, on peut parler de constat d’échec, c’est-à-dire de l’emploi d’une solution qu’on pense être bonne quand on n’a pas pris de recul sur la globalité de l’approche.

Je reste persuadée que la viticulture est possible sans irrigation, « dry-farming » comme ils disent, mais qu’elle nécessite une remise à plat complète des pratiques.

L’irrigation à Napa, c’est un peu comme les tables de tri de la vendange pourrie ou les concentrateurs de moût à Bordeaux. Nombreux sont ceux qui en ont mais personne ne s’en sert jamais car la vendange est toujours saine et le degré systématiquement largement suffisant.

Et donc, eux ils ont l’irrigation mais ne s’en servent jamais, …ou presque.

Les vignerons qui lisent ce blog apprécieront le rang qui tourne pratiquement à angle droit.

Vacances américaines

Sinon, la Napa Valley c’est la patrie de l’œnotourisme. C’est fou le monde qu’il y a dans les « wineries » qui ont pratiquement toutes des services de réception du public.

Contrairement à chez nous, les visiteurs ne font pas le tour des chais. Pas de table de tri, de cuves ou de pompes dernier cri.

Au mieux, ils voient des barriques mais c’est à peu près tout. Pour eux, la visite c’est une dégustation payante des vins du domaine dans un local pour recevoir le public. Les gens peuvent acheter le vin s’ils le souhaitent.

Donc la clé de la réussite, c’est d’attirer le client par des installations « visibles ». Je pense que les deux palmes d’or reviennent à Darioush et Castello di Amorosa.

Vacances américaines
Vacances américaines

Le premier se la joue temple grec avec des influences pharaoniques.

Pour le second, c’est un château toscan médiéval qui a été reconstitué. Je laisse le lecteur libre de juger du bon goût de telles réalisations. Mais il n’en reste pas moins que les visiteurs affluent !

Je ne suis pas sûre que ces pratiques soient transposables chez nous…

Pourtant, les vins les plus chers de Californie ne sont pas commercialisés de cette façon ; bien au contraire.

Les domaines qui les produisent sont fermés à la visite et en général ils ne sont pas indiqués. La vente se fait en s’inscrivant sur une liste d’attente ; parfois pendant des décennies. Les « heureux » bénéficiaires d’une allocation acquièrent donc le droit d’acheter quelques bouteilles du précieux breuvage moyennant un chèque de quelques centaines, voire quelques milliers de dollars par bouteille.

C’est la culture de la rareté poussée à son paroxysme !

Enfin, pour conclure sur une note plus légère, Thomas a connu un moment important dans sa vie de jeune conducteur en ayant la joie de traverser le Golden Gate Bridge au volant d’une voiture américaine.

Vacances américaines

Un plaisir certes simple mais un grand moment pour lui !

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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