Depuis plusieurs années, Jean-Michel et moi sommes de plus en plus convaincus du contraire!
Ayant appris à les observer, nous sommes toujours en admiration devant leur sophistication.
Ainsi, beaucoup de fleurs se ferment avant une pluie pour protéger étamines et pistils.
En ce moment, c'est la période de pleine floraison des pissenlits. Nos vignes n'en contiennent que très peu car cette
plante est un marqueur d'une forte vigueur. Même si la couleur est belle à regarder, il n'est jamais bon signe pour la qualité des vins de voir des vignes envahies de jaune à cette
saison!
Autour de la maison, quelques fleurs fermées semblaient indiquer qu'il n'était pas judicieux d'aller dans les vignes,...du moins sans l'équipement imperméable approprié!
Nous sommes cependant partis partiellement protégés pour réparer les fils de fer et préparer ainsi le passage des
charrues lorsque les conditions seront propices.
Malheureusement, les pissenlits ne s'étaient pas trompés et la pluie est venue, froide et violente ; nous obligeant à
battre en retraite.
Puis, ce n'est qu'avec une tenue parfaitement adaptée que nous avons pu mener à bien notre travail.
Une fois de plus, c'est avec humilité qu'il a fallu reconnaître que notre société ne nous apprend pas l'indispensable ;
l'observation et le bon-sens paysan.
Nous avons beaucoup à apprendre de la nature.
Le pissenlit est une des plantes majeures de la biodynamie. Il aide la vigne à parfaire la maturation des raisins en
amenant un Feu bienfaisant qu'il extériorise entre autres dans sa couleur.
Lorsque les conditions le permettent, c'est-à-dire que l'on se trouve en "jour fleur", je récolte les fleurs de pissenlit.
Après séchage et en fonction des caractéristiques de l'année, elles seront utilisées en saison. Nous les employons en tisanes qui sont ensuite dynamisées puis pulvérisées sur la
vigne.
C'est toute la culture ancestrale des agriculteurs qu'il nous faut retrouver pour redonner à la nature sa vraie
place.
Plus nous progressons, moins nous avons de certitudes sur ce qui nous a été appris à l'école.
La vie est bien plus complexe que cela. Les "anciens" ont mis des centaines ou des milliers d'années pour apprendre à
force d'observations. Les dernières décennies de "modernisme" ont détruit tout ce savoir.
Cette fois-ci, la pluie a eu raison de notre motivation à collecter ces fleurs.
Cependant, étant amateurs de choses bonnes et saines, nous nous sommes rabattus sur les feuilles qui constituent des
salades colorées, bio et...gratuites à une époque de l'année où les légumes verts frais sont rares.
L'inconvénient des feuilles de pissenlit actuellement est leur amertume un peu prononcée.
La "parade" a été trouvée depuis longtemps puisque la grand-mère de Jean-Michel les assaisonnait avec une vinaigrette
dont le vinaigre (de vin et "auto-produit") avait été chauffé au préalable.
Les feuilles étant très épaisses, le vinaigre ne les cuit pas, du moins, s'il n'est pas trop chaud.
Une option très appréciée par mon beau-père, et que je me refuse à mettre en pratique consiste à ajouter des lardons
dans la vinaigrette!
Il paraît que c'est très bon, mais j'ai le sentiment que l'on perd alors quelque peu le caractère "sain" de ce
plat.
Il
est évident que tous les goûts sont dans la nature!!!