Quelques jours après la mise en bouteilles, nous n’avons qu’une hâte, goûter les vins pour nous rendre compte de leur état après cette période douloureuse de leur jeune existence.
Mais chez nous, pas question de faire une dégustation façon « assemblage » avec un alignement de bouteilles et de verres. Ce ne serait pas respectueux du vin.
A chaque dégustation, nous n’ouvrons qu’un seul flacon…et en général nous le finissons.
Très souvent, le moment choisi est celui de l’apéritif. C’est un moment propice à la dégustation. Mais en plus, c’est une période de décontraction après les tracas de la journée.
On prend le temps de déguster tout en discutant. Parfois même, nous refaisons le monde ; et il y a de quoi faire !!!
On finit par se dire que ce n’est pas raisonnable et qu’on va devenir alcooliques. Mais en discutant avec nos proches ou des amis, on se rend compte que beaucoup d’entre eux font de même. Ça ne guérit pas mais ça rassure de se sentir appartenir à un clan !
Donc, la première bouteille ouverte fut bien entendu une bouteille de blanc sec 2007. Nous attendions ce moment avec impatience car nous avons fait évoluer notre gamme.
En fait, c’est en grande partie le vin lui-même qui a dicté nos choix. J’en avais parlé
il y a quelques semaines. Nous sommes revenus aux fondamentaux des vins blancs de Bordeaux.
Cette nouvelle cuvée est composée des 3 cépages, Sémillon, Sauvignon blanc et Muscadelle à proportions égales. Chacun apporte sa contribution à l’édifice. On retrouve donc le vin blanc à servir dans un repas, aromatique, complexe mais ayant une belle structure en bouche avec la longueur venue du Sémillon. Exit la barrique pour
retrouver l’essence même de chaque cépage. Dans ces conditions, c’est le terroir qui parle pratiquement seul. Le cépage devient son support. C’est une relation vraie. Quand j’ai dégusté ce
nouveau blanc, j’ai ressenti par la minéralité les silex qui affleurent sur le sol des parcelles. Cette sensation se mêle aux arômes d’agrumes, de
fleurs, de tisane……que du bonheur !
Les résultats sont à la hauteur de nos attentes.
Ce vin est l’opposé d’un vin de concours. Mais surtout c’est un vin frais et digeste. Lorsqu’on a fini son verre, on n’a qu’une envie, s’en resservir un autre !
Jusqu’à l’ouverture de cette bouteille, la cuvée n’avait pas vraiment de nom, ou plutôt de prénom car elle portera avant tout les couleurs du Château du Champ des Treilles.
Finalement, un terme s’est directement imposé à nous : VIN PASSION.
Ces 2 mots illustrent parfaitement les relations que nous avons avec nos vignes et nos vins. La passion qui nous anime oriente totalement notre vie dans tous ses aspects. Nous le ressentons dans nos vins et bien souvent nos clients aussi. C’est donc que l’objectif est atteint.
Maintenant, il faut valider les nouvelles étiquettes, soumettre le projet à Ecocert,…
En plus, c’est le mois d’août, le mois où rien n’avance.
Pourtant, il faut faire vite car il ne reste plus que quelques caisses du millésime précédent.
Maintenant, il reste encore à déguster les rouges puis le liquoreux « vieilles vignes ».
Que de travail en perspective…Mais enfin, le travail c’est le travail !!!