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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 09:38

Je dois avouer que lorsque Jean-Michel a voulu que nous ayons des ruches, je n’étais pas emballée.  Je n’étais pas contre non-plus, gardant à l’esprit les pots de miel que nous pouvions espérer récolter.

 

On a commencé à apprendre l’apiculture mais très vite, on s’est retrouvé face une approche de l’abeille qui s’apparente à ce qu’est la viticulture conventionnelle, c'est-à-dire une série sans fin d’erreurs ou même d’actions néfastes qui ne peuvent que conduire à une fuite en avant tragique.

 

C’est donc presque naturellement que la vision biodynamique s’est imposée à nous. Et là, nous sommes entrés dans un monde beaucoup plus intéressant, logique et respectueux de l’abeille.

 

Selon la même démarche que nous avons en viticulture, il faut comprendre qui est l’abeille, pourquoi elle est là et quel est son « chemin de vie ».

Cette étape, simple mais indispensable permet de rejeter un grand nombre des pratiques en cours dans cette apiculture moderne, « conventionnelle » ou  même « bio » ; cette dernière n’est qu’une version édulcorée de la précédente.

 

L’abeille accepte de nous laisser une partie de son travail. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut lui piller la totalité de son labeur ou la considérer comme un forçat à notre seul service.

C’est donc avec mesure et gratitude qu’il faut prélever la part de miel dont la perte ne la mettra pas en danger.

Elle nous confirme aussi que les jachères fleuries et autres plantations artificielles de fleurs sont encore plus stupides avec l’éclairage apicole qu’avec la casquette de vigneron. Pourtant, c’était déjà très ridicule !

 

La bonne santé par l’alimentation, c’est l’idée première qui nous a amenés, il y a 15 ans vers une voie différente.

Et bien, c’est toujours d’actualité avec l’abeille à qui on donne à manger tout et n’importe quoi sans souci de l’adaptation, de la saison, de la diversité,…

Un touriste qui change de continent et change brutalement d’alimentation va attraper la « tourista », c'est-à-dire une diarrhée due au changement trop rapide de régime alimentaire.

Pour l’abeille, c’est pareil. La différence, c’est qu’elle ne se plaint pas au Tour-operator mais s’affaiblit un peu plus à chaque action malvenue. Au bout du chemin, il y a des maladies qui apparaissent. On va « évidemment » les combattre avec des médicaments…qui rendront l’abeille encore plus affaiblie. Et ainsi de suite…


Ce n’est  qu’une partie mineure des aberrations que doit subir ce pauvre insecte.

Alors quand on voit l’abeille promue « sentinelle de l’environnement », je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il s’agit d’un raisonnement particulièrement pauvre et partiel. Les pesticides sont un fléau certain ; pour l’abeille et les gens. Mais les dangers qui menacent cet insecte sont bien plus larges et profonds que le « simple » pesticide.

Finalement la réalité de l’abeille et celle des gens sont-elles vraiment si différentes ???

 

Donc, pour nos abeilles, nous avons décidé de leur offrir ce qu’il y a de mieux. Certes, notre domaine est petit et il y a fort à parier qu’elles iront aussi butiner à l’extérieur.
On a fait un traitement biodynamique à nos prairies. Il s’agit de plusieurs hectares prairies permanentes, les seules qui vaillent pour les abeilles et les vaches.

 

 

pre.jpg

Quand le moment sera venu, on pulvérisera de la silice. Les plantes médicinales naturellement présentes dans les prairies feront le reste.

Nos abeilles seront fortes et en bonne santé.

 

On leur prépare des fleurs pleines de forces de vie. Si elles veulent nous donner du miel, il sera le bienvenu.  Mais on ne  prendra que ce qu’elles auront préparé pour nous ; pas plus.

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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 10:43

 Comme le dirait la chanson, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.

 

On vient de commencer à conditionner les premières bouteilles de Vin Passion 2011.

Le temps passe décidément vite car il y a pratiquement un an que nous n’avions plus de bouteille disponible de ce vin après la catastrophique filtration.

On avait un peu perdu l’habitude d’avoir des bouteilles, autres que celles de vin rouge, c'est-à-dire des bouteilles à travers lesquelles on peut voir.

 

La page de cette sinistre affaire commence donc à se tourner puisque nous avons maintenant à nouveau du vin blanc à proposer aux clients.
Elle n’en est  pas terminée pour autant car les tribunaux devront trancher. La proposition (minimaliste) faite par l’assurance adverse était de mon point de vue totalement inacceptable.

 

Même si mes vins se vendent bien, je paie le prix fort pour cette faute qui n’était pas la mienne. Certains clients ne sont pas revenus. Pour conserver ma commercialisation, j’ai dû faire des choix drastiques en matière de tarifs sur toute la gamme. Le pari semble fonctionner mais il a un coût certain et cela pour plusieurs années.

Il n’en faut souvent pas beaucoup plus pour mettre à bas une entreprise. La même chose, il y a quelques années nous aurait sûrement achevés.

 

Mais tout cela, c’est mon problème et pas celui du consommateur.

 

Pour en revenir à des considérations plus positives, j’ai donc pu serrer dans mes bras la première bouteille de Vin Passion 2011. C’était un bébé un peu froid mais je l’ai serré avec tout mon amour de maman tant il me tardait de le voir arriver. Et à cette température, il est parfait pour être dégusté !

 

J’espère que les consommateurs auront autant d’émotion en le dégustant que j’en ai eue en voyant cette première bouteille sortir de l’étiqueteuse…

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 20:59

 Le long épisode de froid que nous avons eu en début de mois a laissé la place à un temps qui n’est plus tout à fait le même qu’avant.

C’est comme si, derrière le rideau de froid et de neige, la marche vers le printemps avait continué sa marche.

 

Certes, les matins sont encore gelés, mais l’après-midi il y a un je ne sais quoi qui nous dit qu’on s’approche du printemps. L’ambiance n’est plus la même.

La nature semble elle-aussi se préparer au grand bond vers la vie qui explose. Pour l’instant, elle se retient encore, mais la pression monte et on le sent.

 

Depuis quelques jours, on peut voir des vols d’oies en direction du nord. Pour les anciens, c’était un signe fort de la fin prochaine de l’hiver.

 

C’est une bonne chose car tout le monde a maintenant besoin de chaleur sur la peau.

Et moi en particulier.

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 10:20

 C’est fait ! La mise du Vin Passion 2011 est faite et à priori bien faite. Je ne l’ai pas trop dit de peur d’attirer encore le Malin sur mon vin et moi mais j’avais vraiment la trouille !

 

Imaginez, le filtre qui est venu était le même que l’an dernier.

Heureusement, le prestataire s’est concentré et tout s’est bien passé.

 

Pour la mise en bouteille, du Vin Passion et du Grand Vin rouge, il a quand même fallu remonter un peu la température des vins car naturellement, ils étaient en dehors des courbes acceptables pour caler les niveaux dans les bouteilles.

 

Ayant une installation de mieux en mieux organisée, il ne m’a pris que peu de temps pour remettre le chauffage des cuves en fonction. Merci Jean-Michel pour ces efforts constants à me rendre la vie plus facile !!

 

Maintenant, il ne manque plus que les étiquettes et on pourra commencer à expédier ces vins.

 

L’autre jour, je parlais des bienfaits du froid sur les précipitations tartriques pendant l’élevage. J’en ai eu la parfaite illustration en ouvrant la cuve qui contenait le vin passion.

 

J’en ai pris quelques photos :

 

 TARTRE.jpg

 TARTRE2

J’allais oublier ; la vraie prochaine étape pour ces vins, c’est la dégustation d’après mise en bouteilles.

Une dégustation … à l’apéritif. Du pur plaisir !

 

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 09:38

 J’ai reçu à la maison, à Pauillac mes amis Mostades, des caves du même nom en Belgique. Cela fait des années qu’ils diffusent Champ des Treilles dans leur pays.

D’habitude, c’est sur le domaine qu’ils passent dire bonjour une à deux fois par an lors de leurs voyages en camping-car. Mais là, à cause de la neige encore présente à Margueron, la rencontre s’est faite à Pauillac.

 

Quand, ils passent sur le domaine, il y a deux versions. Soit, je vendange et alors ils sont maitres d’œuvre de la rencontre et on déguste des vins qu’ils ont avec eux. Et on va dans le camping-car.
Soit, j’ai plus de temps et je prépare le repas accompagné de vins de chez moi.

 

Dans tous les cas, les bouteilles se vident en grand nombre et le lendemain, la tête est bien douloureuse ; surtout s’il faut vendanger !

 

Mais cette fois, à Pauillac, on était en terrain neutre, c'est-à-dire hors de nos habitudes. C’est Jean-Michel qui a donc choisi la plupart des vins.

 

BELGES.JPG 

Vous l’aurez deviné…

 

Champ des Treilles a peu contribué. Il me restait un Petit-Champ 2009, épuisé à la vente depuis longtemps.

Pour les autres vins, cela peut paraitre surprenant, mais je n’avais plus rien, rupture totale.

 

Une fois de plus, j’ai pu profiter de la présence de ces amis sincères et attachants.

Il faut dire que le filet de biche aux cèpes a eu sa part de responsabilité dans cette ambiance si « positive ».

 

Un bon moment avec des gens simples, sincères et attachants. Des gens biens, quoi…

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 10:23

 On l’entend et on le réentend dans les médias, le froid est là et il apporte son lot de problèmes, voire même parfois de drames.

 

Mais s’il en est un qui profite bien de ces températures basses, c’est bien le vin en élevage et particulièrement le blanc. Ainsi,  les cristaux de tartre précipitent au fond de la cuve, évitant ainsi de les retrouver au fond de la bouteille si un nouvel épisode froid se présente après la mise.

Les œnologues appellent cela la stabilisation tartrique. Je l’appelle tout simplement le travail normal de la nature quand on lui en donne le temps.

 

Cela me rappelle l’époque de nos premiers millésimes où le vin blanc était tiré en bouteilles blanches. Une fois, des cristaux sont apparus au fond de la bouteille et j’ai eu quelques questions de la part de clients qui pensait qu’il agissait de sucre !

Quoi qu’il en soit, ce genre de dépôts est en général mal accepté, même et particulièrement de la part de ceux qui se réclament les plus proches de la nature !

 

Etrange monde que le nôtre ; monde  de l’instant et du superficiel. J’ai souvent vu passer sur la route des pleines remorques de carottes destinées à alimenter des vaches. Le problème de ces légumes ? Tout simplement, ne pas être au standard de taille et de forme. Donc jetés !

 

Les salades toutes prêtes, dites de quatrième gamme, dont les trois quarts de la salade partent à la poubelle pour ne mettre en sachet que les plus belles feuilles.

 

Les pommes qui ne se vendent pas lorsqu’elles ne sont pas jolies ; même si le prix à payer est de consommer en même temps les 20 pesticides qui sont permis à ces pommes d’être dodues et « parfaites ».

 

Pour en revenir au vin, quand on fait une mise en bouteilles avec un prestataire, il faut signer une décharge pour ne pas mettre dans le vin tous les produits œnologiques destinés à protéger le vin de tout (et de rien) !


Ainsi, quelques cristaux parfois au fond d’une bouteille, c’est parfois le prix à payer pour ne pas avoir mis un produit évitant la formation de cristaux.

Tout le monde sera d’accord là-dessus. Sauf quand il se forme des cristaux…

 

Depuis, j’ai contourné le problème en prenant des bouteilles teintées.

On voit beaucoup plus difficilement les cristaux et quand on en voit, c’est quand ils tombent au fond du dernier verre ; au moment où la bouteille est terminée.

 

Et comme en général, les gens ont apprécié le vin, ils ne se plaignent que du fait qu’il n’y en a déjà plus !

 

 

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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 10:23

Décidemment, le Vin Passion n’a pas franchement l’envie de partir de chez nous.

 

Cette semaine, la filtration avait été prévue de longue date. La mise en  bouteille devant intervenir la semaine prochaine.

Avec le sinistre qu’a subi le 2010, il y a pratiquement un an jour pour jour, il est difficile de ne pas regarder le prestataire de filtration avec une certaine défiance…Je pense qu’il aura tiré toutes les conséquences des erreurs faites et que ni nous ni personne n’aura à subir de nouveau une telle déchirure.

 

Mais cette année, c’est surtout le froid qui s’invite dans ce calendrier si minuté.

Les routes sont impraticables localement et on se demande comment on pourrait faire tourner un filtre dehors et ensuite le laver à l’eau lorsque la température flirte avec les -10°C.

 

Je pense donc que la filtration va être différée. Dans la foulée, il faudra différer d’autant la mise en bouteilles.

Cela n’arrange pas mon programme de conditionnement en vue d’expédition.

En effet, une part importante du Vin Passion,  pour ne pas dire la quasi-totalité est déjà retenue par mes clients.

Lors de cette mise en bouteilles, il doit aussi y avoir le Grand Vin rouge 2010. Lui, par contre est totalement retenu ; et plutôt deux fois qu’une…

 

Maintenant, il va falloir expliquer tout cela à mes interlocuteurs qui heureusement sont aussi devenus très souvent des proches, sinon des amis.

 

Lorsque les températures auront retrouvé des valeurs plus abordables, tout rentrera dans l’ordre et on oubliera sûrement ces petites péripéties.

 

Et comme le chantait Brassens :

 

Pour peu que le bonheur survienne

Il est rare qu’on se souvienne

Des épisodes du chemin 

 

Par contre, lorsque les bouteilles seront remplies, le timing de conditionnement risque d’être particulièrement serré.

Jean-Michel et moi avons quelques heures à passer autour de l’étiqueteuse…

 

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 10:21

 

Il y a quelques jours, les journalistes et les commentateurs météo de tous poils n’en avaient que pour l’exceptionnelle douceur de l’hiver.

Puis brutalement, on est passé au froid et à la neige. Et là, les mêmes découvrent que l’hiver il peut faire froid et il peut même neiger.

Alors, on vous donne et redonne en permanence, les températures les plus froides. Et pour amplifier le caractère dramatique de l’évènement, on ajoute maintenant les températures ressenties, qui effectivement affichent des valeurs inférieures encore. Le sensationnel, toujours le sensationnel…

 

On est dans une société de l’instant, de l’émotion nous dirions avec notre approche biodynamique.

Un évènement important ? On le montre et remontre, puis on passe à autre chose tout aussi rapidement sans regarder en arrière.

 

Cela étant, la neige je ne l’ai jamais aimée. J’en ai même une phobie que j’essaie de réprimer pour éviter de rendre la vie impossible à mes proches quand elle arrive.

 

 

Cette fois-ci, quand elle est tombée, nous étions sur le domaine. Il faisait bon dans la maison et la provision de bois a été faite pour le poêle. Un bon livre dans les mains…

C’était presque du bonheur.

 neige

Le seul problème est venu de Jean-Michel qui se languissait de son cher Pontet-Canet, tout seul et tout froid sans lui.

 

Il a donc fallu quitter à regret cette nature figée.

 

Finalement, c’est quand même beau et féérique la neige !

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 19:23

Amateurs de chaleur que nous sommes, nous attendions finalement avec impatience l’arrivée de l’hiver.

Il semble que ce soit chose faite avec des températures proches de zéro pendant des journées entières.
Il était temps.

Nous avons profité de ces conditions nouvelles pour ouvrir en grand les portes du cuvier pour que le froid joue son rôle bienfaiteur sur les vins.

 

Mis à part le vin, les humains ont quand même plus de difficultés à se travailler quand les températures baissent.

Cela n’a pas découragé Jean-Michel et notre fils Thomas qui avaient entrepris une réparation sur le petit tracteur à chenilles acheté l’an dernier. Les engins d’occasion sont peu chers mais ils ne sont pas neufs.

Celui-ci avait un problème de freinage de chenille, handicap majeur pour tourner car c’est justement en bloquant une chenille d’un côté que l’on peut tourner.

Le problème devait être ancien et les anciens propriétaires ne s’en servaient pas beaucoup.

Nous l’avons pour le moment surtout utilisé en travail du sol et son handicap ne gênait pas.

Cela aurait été moins confortable lors de traitements. Heureusement, l’année 2011 a été sèche.

Donc, malgré le froid, père et fils ont démonté et remonté.

Maintenant, le tracteur à chenille fonctionne à merveille. On espère simplement ne pas avoir à s’en servir car c’est un peu comme un camion de pompier. Quand il est là c’est que les choses ne vont pas forcément très bien…

C’était pour Jean-Michel la dernière fois qu’il pouvait avoir l’aide de son fils avant longtemps.

La semaine prochaine il sera au Pays de Galles pour 6 mois.

Quant à sa sœur, Laure elle est déjà partie pour la même durée en Suède. Autant dire que le froid, elle va savoir ce que c’est…

 

Enfin,  je dois aussi signaler qu’en ce 16 janvier, Jean-Michel fête ses 23 ans d’ancienneté à Pontet-Canet.

Entre cette propriété et lui, c’est une longue histoire fusionnelle…

Parfois, j’en suis un peu  jalouse ! Il est l’amour de ma vie et je sais qu’il me le rend bien.

 

Bon anniversaire à cette rencontre entre un grand terroir et un grand vigneron.

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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 09:28

 Chez nous, la taille a commencé depuis quelques semaines et pour encore quelques semaines. On ne dira jamais assez combien cette opération est fondamentale dans la vie du cep.

 

C’est un vrai moment de communion car le tailleur va passer presque deux minutes avec chacun d’entre eux à essayer de les comprendre et d’imaginer leur forme dans plusieurs années.

 

Tout cela pour savoir quel sarment plutôt que tel autre il conviendra de conserver et quel nombre de bourgeons il sera judicieux de laisser pour que les futurs rameaux se développent harmonieusement.

 

C’est sûrement la seule opération de l’année durant laquelle on ne s’ennuie jamais tellement le travail est varié et que chaque souche est une nouvelle identité qu’il faut appréhender dans son originalité.

 

Sans la taille, la vigne retrouve sa vie originelle de liane, la viticulture s’arrête et la production de vin aussi. Dans l’éducation que doit avoir le cep de vigne, la taille est donc une règle indispensable.

Sans règle, une éducation n’est plus une éducation. Pour la vigne, la taille en fait partie.

 

Une certaine viticulture souhaiterait maintenant supprimer la taille ou au moins en supprimer la partie manuelle pour la confier à des machines plus ou moins intelligentes. La question qui me vient à l’esprit est la suivante : pourquoi faire de la viticulture quand on n’est pas prêt à faire le moindre effort pour la vigne ?

Pourquoi avoir des enfants quand on n’aime pas les enfants, qu’on ne supporte pas leurs cris, qu’on n’est pas prêt à changer les couches, ni à les assumer financièrement ?

 

Au contraire, on peut trouver dans la taille une vraie dimension artistique, qui fait qu’en plus d’accepter de faire l’effort de s’occuper des ceps manuellement, on en éprouve aussi le besoin.

 

Ainsi, on fait à la fois partie de l’intimité du pied de vigne mais aussi on participe à l’élaboration d’une œuvre d’art qui prendra des décennies et plusieurs générations humaines à façonner ; touche à après touche, année après année.

 

Tout l’amour que l’on donnera à la vigne, elle nous le rendra un jour. Elle le rendra à sa manière, mais elle le rendra à coup sûr.

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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