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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 10:29

Il y a deux jours, Jean-Michel a retrouvé une caisse de notre vin rouge 1999. C’était notre première mise en bouteilles pour du rouge après la première mise tout court en du blanc 1998.

 

En 1998, nous avions vendu tout le rouge en vrac car nous n’avions tout simplement pas d’argent pour le mettre en bouteilles. Et comme il n’y avait pas non plus encore de client pour les acheter, nous avions préféré présenter uniquement des bouteilles de blanc la première année.

 

En 1999, nous avons fait notre première mise de rouge sur une partie de la production seulement. Le reste avait encore été vendu en vrac et avait une fois de plus fait un apport de trésorerie bien apprécié.

L’élevage était uniquement en cuves. Mais contrairement à maintenant, ce n’était pas pour des questions philosophiques, c’était pour faire des économies de barriques que nous ne pouvions pas acheter.

 

Les bouteilles portaient toutes le nom du domaine, mais il n’y avait pas de petit nom car pas de gamme. C’était notre vin rouge ; point.

 

Nous n’avions pas dégusté ce vin depuis plusieurs années. Ce fut donc un moment de découverte et d’émotion lorsque le bouchon a sauté et que le premier verre s’est rempli.

La surprise fut particulièrement agréable car le vin a particulièrement bien résisté au temps.

Son niveau de qualité m’a rendue fière à postériori.

C’est sûrement la raison du succès commercial immédiat qu’il a connu après sa mise sur le marché.

 

Comme nous étions jeunes et naïfs, j’avais écouté un caviste qui m’avait demandé de faire aussi des magnums « qui se vendraient très bien ». Je l’avais fait avec enthousiasme mais ensuite, il ne m’en avait pris qu’une trentaine. La leçon a été retenue et depuis je ne fait pas de formats spéciaux sans commande ferme à la clé.

 

Un article dans la presse pour ce rouge 1999 a eu des retombées commerciales spectaculaires. Je me suis très vite retrouvée en pénurie de bouteilles. J’ai alors proposé les magnums qui étaient là sans client apparent. Les gens ont trouvé l’idée géniale car cela faisait une belle bouteille pour un prix très acceptable.

Et je me suis mise à vendre ces magnums à une vitesse vertigineuse.

 

Puis dans une nuit (sûrement sans lune d’aout 2001), nous avons été cambriolés. Un gros cambriolage durant lequel, entre autres, tout le solde de 1999 est parti ; y compris mes magnums alors qu’ils avaient enfin trouvé une clientèle !

Il devait s’agir d’une « commande directement à la source » car seul le 99 avait été concerné et le 2000 tout juste mis en bouteille et pourtant d’un millésime plus en vue avait été épargné.

 

Donc, la bouteille que nous venons d’ouvrir contenait bien plus qu’un bon vin qui avait bien résisté à 11 ans de bouteilles.

 

Elle contenait aussi nos souvenirs, nos espoirs, nos doutes, nos illusions et surtout la mémoire d’un cœur gros comme ça ; qui fait que plus de 10 ans après, nous pouvons regarder avec fierté le travail accompli.

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 11:24

 Notre organisme de gestion des ordures ménagères vient d’avoir une idée lumineuse pour réduire les déchets. Il va y avoir une puce sur chaque poubelle qui au moment de sa collecte sera pesée pour que chaque utilisateur paie en fonction du poids de déchets qu’il produit.

Sur le principe, on ne peut qu’être d’accord. Mais c’est une façon de procéder qui devraient fonctionner à merveille dans le monde des Bisounours. Mais dans notre pays de culture latine, je pense qu’il peut y avoir des bémols nombreux à apporter.

 

Premièrement, malgré un paiement obligatoire pour l’enlèvement des ordures, nombreux sont ceux qui pensent déjà au fossé ou à la forêt pour jeter leurs déchets.

Deuxièmement, quand on marche ne serait-ce que quelques mètres sur le bord de la route, on se rend compte, que le respect de la nature le plus élémentaire est encore bien éloigné de beaucoup de personnes.

POUBELLE-2.jpgPOUBELLE-1.jpg

POUBELLE-3.jpg

Je ne parle même pas de ceux qui seront tentés de mettre leurs déchets dans les poubelles du voisin…

 

On peut donc penser que dans le cas à venir, le volume de déchets va significativement diminuer mais pas du fait d’une plus grande démarche citoyenne des gens. Les fossés, bords de routes et autres parcelles reculées vont recevoir ces sacs miraculeusement disparus des statistiques, les campagnes vont fleurer bon les poubelles brulées...

 

C’est un peu comme pour les cigarettes. Plus les taxes augmentent, plus la consommation baisse. Mais dans les statistiques, on ne prend en compte que les paquets vendus légalement en France. On laisse de côté la contrebande et les achats à l’étranger. C’est bien un résultat encourageant en trompe-l’œil qu’on nous présente.

 

Remarquez que dans le cas des ordures, il n’y aura pas grande différence entre avant et après sachant que la plupart finissent quand même au fond d’un grand trou dans une décharge. Avec les nouvelles dispositions, ce sera un éparpillement dans la nature.

 

On n’a jamais envisagé de ne pas produire les emballages ; ce qui serait la première vrai étape vers le respect de la planète.

 

Donc, dans quelques mois, on va recevoir un magnifique magazine en papier glacé, ou éventuellement en papier recyclé pour faire plus « in » dans lequel les responsables du projet et les politiques se féliciteront de la baisse franche de la collecte d’ordures.

 

Ils seront évidemment sincères car ils sont sûrement les enfants de ceux qui préconisent et mettent en œuvre depuis plus de trente ans de faire vivre l’état à crédit et quand c’est nécessaire de faire des emprunts pour pouvoir rembourser les emprunts précédents.

 

De la grande stratégie!

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 18:02

Depuis plusieurs années, nous sommes entrés dans ce que l’on a appelé une crise financière. Cela ne vous aura pas échappé.

 

En appelant « financière » cette crise, on a occulté les causes réelles de la situation que nous subissons maintenant. La vraie raison de tout cela, c’est que depuis longtemps, les pays concernés vivent au dessus de leurs moyens.

Si un ménage ou une entreprise avait eu l’idée de gérer ses comptes comme l’ont fait les pays développés, ils auraient fait faillite très vite.

 

Les politiques de tous bords et leurs conseillers rivalisent d’analyses et de solutions pour sortir de l’ornière. Mais tous ces gens n’ont jamais eu d’autres idées à proposer ou à mettre en œuvre que d’emprunter un peu plus pour financer des dépenses courantes supplémentaires.

 

Et les citoyens, trop contents d’en profiter se sont vite habitués à ce train de vie étonnement généreux.

On en arrive maintenant chez nous à des situations ubuesques avec par exemple une retraite sur 10 payée par l’emprunt, 2 mois par an du train de vie de l’état financés par l’emprunt,…

 

On finance même à crédit nos actions de développement du Tiers-Monde ou la « guerre » en Lybie de Sarkozy et BHL. C’est dire le niveau de délabrement dans lequel nous sommes…

 

Pourtant, personne ni à droite ni à gauche n’a envisagé de mettre l’état à la diète ni d’apporter les nécessaires adaptations à notre modèle « que tout le monde nous envie » et que pourtant personne n’a adopté.

 

Alors, on cherche des rentrées d’argent de misère dans des niches fiscales improbables ou en taxant les sodas.

 

On dirait les caricatures de nobles ruinés dans un château délabré, à  la toiture mitée et qui refusent le travail et le changement en se rattachant à une époque glorieuse et surtout terminée.

 

Cette crise marque donc la fin d’une époque, celle de la dépense inconsidérée faite en toute impunité.

 

Malheureusement je ne me fais pas d’illusions, le syndrome de la mémoire courte frappera encore et on repartira comme avant, dès que le gros de la crise sera derrière nous.

Si toutefois on s’en sort…

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 08:01

 Il y a quelques jours, j’utilisais ce titre pour dénoncer les dérives mécaniques de l’agriculture.

Mais aujourd’hui, il est remis au goût du jour avec l’affaire des sangliers morts sur les plages de Bretagne.

Cette affaire ou plus exactement, le problème des algues vertes représente une nouvelle illustration du « raisonnement inversé » dans lequel vit notre société.

 

La logique mise en œuvre c’est de nettoyer les plages, le plus souvent possible de ces algues qui prolifèrent à la vitesse grand V.


Mais on ne s’intéresse pas vraiment à régler le problème en amont c'est-à-dire au niveau de l’élevage intensif. Je ne dis pas que rien n’est fait mais les mesures sont comme toujours du saupoudrage sans effet.

Il faut préserver les lobbies et ne pas contrer un système économique en vigueur.

 

Justement, l’élevage intensif, particulièrement de porcs est un modèle à bout de souffle. Il ne nourrit même plus les agriculteurs tout en polluant l’environnement.

Pourquoi n’envisage-t-on pas de changer de façon de faire en oubliant la performance technique comme seule voie possible ?

Comme on ne gagne rien par animal produit, on multiplie le nombre d’animaux et on intensifie encore plus la production en pensant que l’on va s’en sortir. Mais on oublie qu’en multipliant zéro par le nombre de porcs, on ne va pas loin. C’est du niveau début d’école primaire.


Alors, on replâtre et on replâtre encore. A la sortie, on n’a rien réglé mais les rivières et les baies bretonnes regorgent de l’azote des lisiers. Les algues vertes prolifèrent et les municipalités font de leur mieux pour les enlever afin qu’elles ne fassent pas trop fuir les vacanciers.


Parfois, on entend quelqu’un à la télé qui accuse l’agriculture avec des relents d’années 50, sinon de 19ème siècle.

Mais on ne propose jamais de remettre en question ce modèle pour aller de l’avant.

 

Car je reste persuadée qu’il existe pour l’agriculture, une voie moderne, rentable et respectueuse de la nature.


Encore faut-il avoir le courage de poser les vraies questions avec le désir d’y répondre…



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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 07:13

 Ce week-end, nous avons commencé à préparer le chai pour les futures vendanges. Dans les rangements, il a fallu se défaire des quelques litres de Vin Passion 2010 qui n’avaient pas été contaminés par la filtration il y a quelques mois.

 

Cette petite quantité avait servi à prouver que le vin était sain (et très bon) avant la filtration.

Puis, elle était restée là sans que personne n’ose y toucher.

Ne pouvant rien en faire, il a rejoint le vin contaminé, qui pour des questions de procédures attend toujours dans sa cuve de partir à la distillerie.

 

En transférant ces quelques litres dans un seau, l’odeur était tellement bonne que Jean-Michel en a prélevé une bouteille.

 

Le soir, nous avons donc bu une dernière fois l’apéritif avec le Vin Passion 2010. Ce fut un moment rare et émouvant.

 

En 6 mois sans soin et dans des conditions de stockage précaires, il n’avait pas perdu de ses qualités.

Très vite, on a retrouvé les sensations que nous avions en le dégustant l’hiver dernier. Il était toujours aussi attachant et envoutant.

 

Là je me suis prise à espérer que tel le Phénix, son frère jumeau traumatisé par l’erreur d’un inconnu puisse redevenir aussi bon et que le cauchemar que nous vivons à son sujet depuis des mois, puisse prendre fin.

 

Malheureusement, rien n’est venu. La date de la mise à mort définitive est maintenant fixée avec le distillateur.

 

Durant ces quelques minutes passées avec ce vin disparu, je n’ai pas voulu repenser une fois de plus au travail, à la fatigue, au tracas passés pour rien, ni aux longues tractations avec les assureurs.

 

Je n’en garderai que des émotions lorsque j’ai mis mon nez au dessus du verre et que ce tourbillon de senteurs m’a envahi.

 

Pourquoi le Phénix n’existe-t-il pas ????

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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 14:46

L’orientation de ma vie de viticultrice m’amène à être sensible aux thèses des gens qui prétendent défendre l’environnement. Mais j’ai toujours la plus grande difficulté à comprendre pourquoi le vert est toujours teinté ou même imprégné de rouge.

 

Existe-t-il une bonne morale du respect de l’environnement qui passe nécessairement par des associations avec des idéologies bien éloignées du sujet principal ?

 

Le thème du respect de l’environnement n’est ni de gauche ni de droite, il est universel et doit même devenir une priorité vraie et sincère. Cela n’est pas le cas entre ceux qui se servent de l’écologie pour servir d’autres idées et ceux qui prétendent en faire sans effort et sans rien changer à leur mode de vie.

 

Comme toute chose, l’écologie ne se décrète pas à coup de lois hors de toute réalité économique. Le législateur doit éventuellement donner l’impulsion et l’accompagner mais pas l’imposer à contre-courant.

 

Si une idée doit fonctionner, elle fonctionnera seule sans aide ; sinon elle disparaitra. Et le fait de la conserver sous perfusion ne la rendra pas plus crédible.


Sans parler de la gestion de l’après-nucléaire qui mériterait un chapitre entier, on peut s’interroger sur la pertinence des politiques environnementales qui concernent l’agriculture.

 

On ne voit pas se profiler d’intermédiaire crédible entre un bio idéaliste, inefficace et décalé façon baba-cool et l’approche industrielle et chimique qui est en vogue dans les ministères et auprès des instances officielles.

 

Je ne me reconnais ni dans l’une ni dans l’autre des deux voies.

 

Faudra-t-il créer un mouvement écologiste sincère pour la planète, réaliste économiquement ?

 

Pourquoi pas. Dans tous les cas, c’est par cette seule voie qu’on pourra s’en sortir.

 

 

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1 juillet 2011 5 01 /07 /juillet /2011 08:21

 Nouvelle partie de chaises musicales organisée au gouvernement. La nouveauté, toute relative, de celle-ci c’est que certains ont joué des coudes pour prendre possession du siège convoité.

Je reste toujours impressionnée et à dire vrai consternée par la propension qu’ont les ministres à mettre leur carrière en avant face à leur responsabilité de servir le pays.

 

Ceux qui hier géraient des dossiers d’un ministère jettent derrière eux tous les papiers, abandonnent les projets qu’ils disaient porter avec cœur, pour aspirer à prendre un ministère jugé plus prestigieux, même s’ils ne connaissent rien au sujet. C'est-à-dire pas plus que dans le premier ministère.

 

Qu’importe de ne rien y connaitre ; on applique la même recette depuis plus de trente ans, on dépense bien plus que l’on gagne et on emprunte ce qui manque.

Puis, quand sans la faire baisser, on arrive péniblement à freiner l’augmentation de cette dette, on se pare des habits de grands gestionnaires.


Aucune idée, aucune vision pour le pays. Rien, uniquement du carriérisme brut et froid.

 

Pour nous agriculteurs, le changement c’est le départ du Ministre que personne ne connaissait et qui sera remplacé par un autre ministre que personne ne connait et qui ira là, histoire d’être au gouvernement ; simplement à défaut de mieux en attendant la prochaine partie de chaises musicales.

Il passera cette période de purgatoire sans même entrer en contact avec cette agriculture qu’il est supposé servir. Il n’aura de lien avec elle qu’au travers de fonctionnaires eux-aussi imperméables à l’agriculture et de « représentants syndicaux » qui n’ont pas vu de vache ni de blé de près depuis longtemps.

 

Quel spectacle et quel modèle…

 

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 13:26

Il y a quelques jours, j’ai réécouté la chanson de Francis Cabrel, Les Chevaliers Cathares.

Cette chanson ne me laisse pas indifférente. Pour ceux qui ne le savent pas, il y parle de statues visibles au bord de l’autoroute qui vient de Toulouse sur les hauteurs de Narbonne.

 

Ce monument d’art abstrait est censé rendre hommage aux Cathares, branche de la religion catholique anéantie au moyen-âge par la couronne de France avec la bénédiction de la papauté.

Le chanteur en dresse un portrait peu flatteur au regard du respect de ces cathares et de ce qu’ils ont enduré.

 

Mais au-delà de cette polémique et depuis que nous avons vécu en Languedoc pour nos études, nous avons appris à découvrir cette culture cathare et aussi à connaitre les statues et la chanson.

 

Pour moi et par leur localisation, ces statues constituent une porte d’entrée dans cette magnifique région que nous aimons tant.

Et même si nous n’y sommes pas restés longtemps, cette région reste dans mon cœur un peu comme un chez moi. Peut-être par une association plus ou moins implicite avec la vraie terre de ma naissance et que je n’ai jamais connue ; l’Algérie.

 

Jean-Michel et moi aimions tellement cette région que nous avions pensé nous marier à Cucugnan (d’Aude), magnifique petit village au pied du Château Cathare de Quéribus. Malheureusement, ce n’était légalement pas possible.

 

Nous avions même envisagé d’y devenir vignerons pour communier encore plus avec ces endroits magnifiques sur lesquels la vigne n’est que le prolongement le plus logique de terroir.

 

Voyez comme nous avons mal tournés depuis cette époque de notre jeunesse à finir vignerons à Bordeaux.

 

La culture cathare est lointaine car souvent limitée à des amas de pierres plus ou moins informes, signes d’un bâtiment désagrégé par le temps et les siècles. Peu nombreux sont les visiteurs des citadelles cathares qui prendront le temps de s’intéresser à la vie de ceux qui ont vécu là, au moyen-âge.

 

Pourtant, la culture cathare est proche de moi par la pierre supplémentaire qu’elle apporte dans la compréhension de la vie.

 

Et si la réincarnation devait exister, je suis persuadée que dans une vie j’aurais été une de ces cathares du douzième siècle !

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 09:06

Il me semble que la formule a déjà été utilisée dans le passé…

Mais qu’importe, elle porte en elle l’espoir d’un lendemain meilleur qu’aujourd’hui.

 

Dans mon esprit, pas de politique mais un grand débat de société qui est tout simplement l’espoir que demain la viticulture, sinon l’agriculture dans son ensemble, sans pesticide puissent devenir la norme.

 

Progressivement, le mot « conventionnel » s’est appliqué à cette agriculture « chimique » qui n’a rien de conventionnel. La norme devrait être une agriculture propre et les utilisateurs de pesticides devraient être ceux mis en marge et pas le contraire.

 

Souvent, les partisans de ces poisons mettent en avant le besoin d’assurer des récoltes pour nourrir la planète.

Certes,  mais si cette agriculture avait été performante au point d’assurer ce rôle, on s’en serait rendu compte depuis longtemps. Et ce n’est vraiment pas le cas !

 

Mais pour en revenir à nos moutons ou plus exactement à nos bouteilles, le vin n’a aucun rôle vital.

Sans vin, la planète pourrait continuer de survivre.

Si on fait du vin, c’est pour participer à une forme de plaisir chez ceux qui en consomment ; pas plus.

 

Donc, dans cette logique, la viticulture, par son caractère « non-vital » ne devrait pas avoir besoin de pesticides.

 

Et je me prends à rêver de régions viticoles sans la puanteur et les odeurs de mort que dégagent les pesticides.


Ainsi, on pourrait rester dans son jardin sans avoir à rentrer et à fermer ses volets en plein jour à l’approche d’un tracteur.

De même, le linge pourrait continuer de sécher dehors sans avoir à le rentrer en urgence de peur de le retrouver souillé.

 

On n’aurait plus sur la langue l’amertume âcre de ce poison épandu à 500 mètres de là et que le vent dissémine tout autour. Et on n’aurait pas à se dire que cette sensation désagréable n’est malgré tout que la partie la plus visible et la moins néfaste de l’action du produit qui vient de pénétrer dans le corps.


Tout cela peut paraitre bien simple et finalement logique au lecteur.

 

Pourtant, il s’avère que les abeilles sont bien plus heureuses en ville qu’à la campagne et que même le parisien qui ne sort pas de sa ville va recevoir tous les pesticides employés dans le bassin céréalier qui entoure la capitale !

 

Quels sont les freins qui empêchent les viticulteurs d’évoluer vers la suppression de ces poisons ?

Il y en a de nombreux. Ils sont souvent culturels même si cela peut paraitre aberrant.

En positivant, on peut dire que les choses évoluent…

 

Mais combien d’années faudra-t-il pour atteindre ce qui devrait être la norme ?

 

Y arrivera-t-on au moins ? Parfois, j’ai des doutes.

Mais tous les rêves sont permis…

 

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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 08:40

Il y a quelques mois, je parlais ici-même de mon étonnement, sinon de mon énervement à avoir été contrôlée deux ans de suite dans l’opération de remplacement de l’agrément alors que théoriquement, on ne devrait être contrôlé en moyenne que tous les 5 ans.

 

Et bien, la barre est encore montée d’un cran car je viens d’avoir un appel pour un prélèvement de mes vins mis en bouteilles récemment. Cela va donc faire un grand chelem de 3 fois en 3 ans ! Bonjour le caractère aléatoire !...

 

Face à mon étonnement, le préleveur m’a expliqué que le nombre de déclarants étant limité dans cette petite appellation, il était normal de se retrouver prélevé plus souvent.

J’ai simplement signalé que les plans d’échantillonnages devraient peut-être faire l’objet d’une refonte pour tenir compte de ce point.

Notre appellation étant moribonde et si un jour je reste la dernière déclarante, je n’aurai pas assez de vin pour faire face à tous les prélèvements légaux que je devrai assumer seule.

 

On pourrait en rire si ce n’était pas notre argent que tout cela était rendu possible.

Je le savais et je l’avais dit, on est entré avec la nouvelle organisation des AOC, en plein délire soviétisant.

Il y a tous les ingrédients du système disparu mais sûrement regretté par certains : archaïsme, inertie, querelles internes, conflits d’influence, ambitions personnelles et règlements de compte. Avec un peu de bonne volonté, on peut même y déceler les procès stalinien pour éliminer ceux qui ne sont pas dans la ligne officielle.

 

Et pour rebondir aussi sur un message récent, je me demande de plus en plus pourquoi je reste au sein d’une AOC qui ne me sert à rien et qui visiblement n’apprécie pas ma présence et avant tout le succès que rencontrent mes vins.

 

Quand quelqu’un réussit dans son entreprise, il y a deux solutions. Soit on tente de comprendre pourquoi et comment il réussit dans le but de faire pareil. Soit on tente de le détruire.

Quelle est d’après vous l’option choisie par les apparatchiks de l’appellation ?...

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le blog de Corinne Comme

En créant ce blog,  je souhaite faire partager une certaine approche de notre métier de vigneron afin de réhabiliter le mot « paysan ». Au-delà de son rôle dans la production de denrées alimentaires, il doit aussi être le gardien d’un savoir ancestral et faire le lien entre la nature, les animaux et l’humanité. Il est l’observateur et le garant des grands équilibres de la vie. C’est une tache prenante et passionnante qui s’accompagne de joies, de peines et de moments de doutes.

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