Après deux jours et demi de vendanges, premier arrêt. Il nous reste la muscadelle pour aujourd’hui.
On ne peut pas franchement dire que l’on va exploser les rendements en blanc cette année. De toutes les façons, on ne les explose jamais. Je ne sais pas comment font ceux qui ont des excédents,
car nous en sommes toujours très loin ; heureusement. Il faut dire que nous ne connaissons pas vraiment le marchand d’engrais.
Donc, on n’a profité de cet arrêt de vendanges pour commencer le débourbage des blancs. Pour ceux qui ne le sauraient pas, il s’agit
de la séparation du jus clair et des « sédiments » (pulpes et autres parties indésirables du raisin).
jus clair pompé lors
du débourbage
Après pressurage, les jus viennent de passer quelques heures dans une cuve refroidie.
Chez nous, c’est un peu l’épicerie, c'est-à-dire la séparation de lots de petite, voire très petite taille.
Nous disposons même d’un garde-vin (à chapeau flottant) de 7 hl équipé d’un serpentin pour pouvoir refroidir de petits lots de 1 à 7 hl (photo ci-dessus).
Je ne sais pas s’il existe des chais mieux dotés en petits contenants que le nôtre. Nous avons des garde-vins de 1, 5, 7, 10, 15, 20
et 25 hl, parfois même en plusieurs exemplaires. Cela s’ajoute à des cuves de 6, 10 et 20 hl.
On est donc capable de séparer les lots avec une précision vertigineuse.
Il y a des moments où dans le chai, il faut se frayer un chemin entre les garde-vins et autres micro-cuves.
C’est pénible, mais c’est aussi le prix à payer pour segmenter au maximum les lots et suivre ainsi les différents micro-terroirs que nous avons pu isoler par l’observation mais aussi des techniques simples et logiques telles que la dégustation de grains de raisins ou même la « dégustation de fleurs », au moment de la floraison.
Maintenant, sauvignon et sémillon sont débourbés et prêts pour la fermentation alcoolique.
Pour cela, il faut attendre que les levures venues des vignes avec les raisins soient décidées à commencer leur travail. Ne compter par sur moi pour les forcer ou même des menacer de faire faire le travail par d’autres levures venues d’ailleurs en paquets lyophilisés.
C’est bien avec les levures de mes vignes, que mes vins sont les meilleurs et les plus complexes.
Donc, il faut patienter et guetter les odeurs de fermentation qui ne tarderont pas d’arriver… quand les levures l’auront décidé.