Il y a quelques mois, quand nous avons vu un énorme portique bardé de caméras et autres instruments en travers de la Nationale 89, on s’est vraiment demandé de quoi il s’agissait.
Puis, on a appris que c’était une partie du dispositif destiné à faire payer une « écotaxe » aux poids lourds, c’est-à-dire en vérité au consommateur final.
Qui, mis à part l’état, est capable de concevoir un dispositif aussi idiot que celui-ci ? Il parait que le prélèvement de cette taxe coûte une partie significative des recettes.
Il faut dire que notre pays est un champion du monde en la matière. En cherchant bien, il doit y avoir un tas de taxes qui coûtent plus cher à prélever que ce qu’elles rapportent.
Pour cela et pour tout le reste, on ne fait qu’empiler de nouvelles mesures et contraintes sur celles qui existent déjà ; comme une mille-feuille qui un jour finit par s’effondrer par excès de hauteur et manque de cohésion ou de cohérence de l’ensemble.
On veut favoriser les autres moyens de transport sans se poser la question fondamentale ; c’est-à-dire pourquoi les autres moyens de transport n’attirent pas le fret ?
La réponse est à chercher, non pas du côté des camions mais dans la pertinence de l’offre que propose le train ou le bateau. Grèves à répétitions et toujours sous-jacentes chez les cheminots ou les dockers, manque de compétitivité pour cause d’avantages sociaux d’un autre âge,…
Tout concourt dans notre pays à ce que le camion prospère.
Mais une autre chose m’interpelle. En partant du principe que les portiques s’inscrivent dans une démarche environnementale, ce qui reste encore à prouver, ne pourra-t-on jamais concevoir une gestion « environnementale » des choses sans avoir une attitude punitive envers les usagers ?
On est systématiquement dans une action d’agression de l’usager au lieu d’être dans l’adhésion.
Finalement, les portiques sont mis au rebus ; pour le moment au moins.
Deux solutions s’offrent encore à nous pour l’avenir.
Soit les politiques vont nous ressortir la mesure dans quelques mois et on en reviendra au point de départ.
Soit tout cela sera abandonné et alors, il faudra quand même payer le milliard d’euros nécessaire à dédommager le concessionnaire du parc de portiques. Quel gâchis en tous les cas, surtout pour une mesure « environnementale » qui va envoyer à la casse des centaines de portiques tout neufs.
Il restera aussi à l’état une solution ; celle de renier sa parole comme il l’a fait avec les assurances vie et autres placements, en revenant sur les engagements pris dans les contrats signés il y a presque 20 ans.
Sans rougir et sans honte ; un vrai morceau de bravoure dont seuls les hommes politiques ont le secret…
« Les yeux dans les yeux » comme dirait quelqu’un qui s’y connait dans le mensonge…