Une fois de plus, j’ai entendu cette semaine l’éternelle motivation disant qu’on est en biodynamie pour « faire du bien au sol ».
Ainsi, sûrement en croisant les doigts on espère qu’un sol plus « vivant » va générer dans quelques années un vin de meilleure qualité.
C’est gentil et bienveillant mais plus qu’un peu court.
Evidemment, la biodynamie doit permettre d’avoir des sols plus équilibrés et plus vivants pour faire le bonheur des pieds de vignes. Et un jour ou l’autre, il n’est pas aberrant de penser que cela puisse se retrouver dans le vin.
Mais ce raisonnement, s’il s’arrête là, fait passer à côté de l’essentiel de la biodynamie ; c’est-à-dire qu’il ne permet pas entre autres d’améliorer l’efficacité de la protection de la vigne ni d’augmenter directement et presque instantanément la qualité.
Il est sûr qu’en faisant uniquement « du bien au sol », on n’a pas besoin de se poser la question du terroir et du sol. Faire du bien, n’implique pas forcément de connaitre celui à qui on fait du bien.
On peut donc faire à peu près la même chose partout, sans trop de réflexion.
Par contre dans la biodynamie que nous défendons, il y a un vrai travail de compréhension de l’endroit dans sa globalité (sol, sous-sol, climat, flore,…), des cépages concernés et des éventuelles « maladies »…
C’est un vrai travail, long et fastidieux qui demande du temps et de l’application ; presque de la dévotion.
Ce n’est qu’après le préalable nécessaire, qu’on pourra commencer à émettre des pistes de travail biodynamique. Le résultat sera ensuite évalué avec objectivité. De ce fait, on pourra persévérer dans la même voie, revoir notre copie ou même la reprendre entièrement si nécessaire.
Dans tous les cas, la remise en cause doit être permanente et il faut savoir parfois reconnaitre et accepter l’échec pour mieux repartir.
De cette façon, le vin doit changer en peu d’années.
On est donc loin du simple fait de « faire du bien au sol ».
C’est notre approche de la biodynamie. Mais tous les goûts sont dans la nature.